Recep Tayyip Erdogan ne pouvait pas ne pas intervenir, tout au moins à ses yeux. Le combat qu’il mène depuis des années contre les Kurdes doit trouver son apogée à la frontière entre son pays et la Syrie. Les milices, alliées des USA, avaient combattu avec succès l’EI. Maintenant Trump les a lâché, commettant une fois de plus une bévue dans le domaine de la politique étrangère. Il donne, malgré ses déclarations contradictoires, l’aval à la Turquie, afin qu’elle mène une action vengeresse contre les Kurdes. On ne peut qu’espérer qu’ils ne subiront pas le sort des Arméniens pendant les années 1915 et 1916, où entre 800000 et 1,2 millions de personnes ont été massacrées. Une fois de plus il s’agit d’une stratégie hégémonique qui consiste à refaire revivre l’Empire ottoman. N’oublions pas que les Turcs occupaient le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Le rêve du grand turc doit hanter les nuits de Recep Tayyip Erdogan, qui est un mégalomane et de qui on ne peut pas attendre de la pondération. Il met consciemment le feu aux poudres et est soutenu par un président américain qui n’a pas les compétences intellectuelles pour jauger l’impacte d’une telle décision. Un communiqué du gouvernement français démontre l’inquiétude qui règne actuellement en Europe. « La France réitère sa ferme condamnation de l’offensive unilatérale engagée par la Turquie dans le Nord-Est de la Syrie– Elle remet en cause les efforts sécuritaires et de stabilisation de la coalition globale contre Daech. Elle entraîne des conséquences humanitaires importantes. Elle porte donc atteinte à la sécurité des européens ». Weiterlesen

L’identité de l’Allemagne d’après-guerre repose sur la multiplicité. Après la terreur imposée par les nazis, toute la philosophie reposait sur le multi-culturel, une attitude ayant été aussi à l’origine du rebond de ce pays qui semblait terrassé à tout jamais en 1945. Il ne devait plus jamais avoir de « question juive », plus jamais d’intolérance à leur égard. Au contraire. L’Allemagne voulait être pour eux une terre d’accueil, en particulier pour tous ceux subissant l’antisémitisme, notamment en Union Soviétique. Grand nombre d’entre-eux vinrent s’établir en République fédérale. La volonté était de recréer de nouvelles communautés un peu partout sur le territoire. La volonté était de se départir des clichés identitaires imposés avant tout par les nazis, revenir à un esprit ouvert, où les Juifs auraient à nouveau leur place. Le but était avant tout de créer une image diamétralement opposée à celle imposée par le totalitarisme. De mettre sur pied une nouvelle identité axée entièrement sur l’ouverture. Pendant des décennies cela fut une réussite. Le miracle allemand n’aurait jamais été possible sans ce libéralisme. Il faut se rendre à l’évidence, que toute forme d’antisémitisme touche autant la population mosaïque que les habitants « de souche ». C’est la raison pour laquelle l’attentat de Halle ébranle à ce point toute la société. Il faut se rendre à l’évidence que les générations d’après-guerre ont fait tout ce qui étaient en leur pouvoir afin de se délester du lourd fardeau du génocide, tout en sachant qu’il laisserait des traces indélébiles. Mais il était évident, qu’il ne serait pas possible d’éliminer l’antisémitisme d’un coup de baguette magique. Weiterlesen

Le passé a rattrapé Sylvie Goulard, dont la candidature à la commission européenne a été rejetée par les Eurodéputés. Le MoDem, dont elle est membre, avait été cartonné, comme Madame Le Pen au demeurant, pour une affaire de postes fictifs. Il s’agissait alors des rémunérations des assistants parlementaires. Au lieu de travailler exclusivement pour les institutions européennes, ils empochaient de l’argent pour des taches strictement partisanes. Une manière de financer son MoDem. Cela eut comme conséquence le départ de François Bayrou et des ses amis, dont Sylvie Goulard, du gouvernement. Il est évidement qu’avec un tel boulet au pied, sa candidature était menacée dès le début. « Je prends acte de la décision du Parlement européen, dans le respect de la démocratie. Je remercie le président de la République [français] et [la présidente de la Commission européenne] Ursula von der Leyen pour leur confiance et tous les députés qui ont voté pour moi ». Parfois je ne comprends pas le bon sens politique. Il est évident que le Président ait voulu faire un geste envers ses alliés du centre, mais il aurait dû savoir qu’il n’était plus possible d’imposer des candidats à coups de massue. Il a commis l’erreur de croire que les députés « étaient malléables ». Qu’ils ne se mettraient pas en travers d’une décision venant d’un des chantres de l’UE. Il s’est trompé. Au cours d’une conférence de presse donnée à Lyon, il a essayé de se disculper : « Je me suis battu pour un portefeuille, j’ai soumis trois noms. On m’a dit : “Votre nom est formidable, on le prend” et puis on me dit finalement : “On n’en veut plus” ». Weiterlesen

Yom Kippour à Halle en Allemagne de l’Est. Un jeune homme de 27 ans essaie d’entrer dans la synagogue, où se trouve près de 60 personnes. Il veut y perpétré un massacre, mais n’arrive pas à s’y introduire car les Juifs ont réussi à se barricader. Cela tient du miracle. Mais malgré tout il a réussi de tuer une passante qui était à proximité et un homme aux abords d’un café turc. En plus il y a eu des blessés. Cet assassin a été arrêté par la police. Voilà pour les faits ! Il va sans dire que ce drame est pour les Allemands un mauvais réveil. Depuis un certain temps il y a une recrudescence de l’antisémitisme dans ce pays, qui l’a pratiqué à l’échelle industrielle pendant la deuxième guerre mondiale. Une honte que ressent une immense partie de la population. Des descendants qui n’arrivent pas à comprendre ce qui s’est passé. Il suffit actuellement que près de 12.000 néonazis, prêts à passer à l’acte, comme à Halle hier, crache du venin sur le Judaïsme, pour que le spectre de l’Hitlérisme réapparaisse. C’est pourquoi j’éviterais de jeter l’anathème sur un peuple de 80 millions d’habitants. Mais il est aussi normal d’attendre d’eux des réactions de désapprobation. J’aimerais revenir sur le phénomène antisémite, qu’il est difficile d’analyser, car il est, comment devrais-je l’écrire, viscéral. Il ne repose en Allemagne pas sur des causes objectives. Le nombre des Juifs y est de 118.000, à l’échelle mondiale de 14,2 millions. Vraiment qu’une goutte d’eau par rapport à la population planétaire. Ce ne sont pas eux qui peuvent être une menace et pourtant ils sont considérés comme telle. Weiterlesen

 

Lorsque je vivais encore à Paris, je me suis méfié de mes concierges. C’était un peu après mai 1968. Je savais qu’historiquement que Napoléon avait fait en sorte que les gardiens d’immeubles livrent des informations sur les habitants. Ils étaient les auxiliaires des services de renseignements de l’époque. Cette tradition s’est poursuivie plus ou moins jusqu’à aujourd’hui. Les pics de cette vague de délation ont été enregistrés à l’époque nazie avec la Gestapo et jusqu’en 1989 avec le Stasi en RDA. Chaque 5ème Allemand de l’Est avait des relations avec ce service d’espionnage de l’intérieur. On se dénonçait mutuellement même au sein d’une famille. Il s’en suivit une méfiance mutuelle qui prit des dimensions gigantesques. Pour ma part je suis complètement réfractaire à de telles attitudes. La seule fois que j’ai eu ma main un peu leste envers ma fille, que je n’ai jamais frappé avant et après, a été lorsqu’elle s’est mise à dénoncer une camarade auprès de son institutrice. Pour moi la délation envenime tous les rapports. Un exemple : Il avait été parfaitement incompréhensible pour nous que des voisins bien intentionnés aient pu nous mettre l’office de la jeunesse sur le dos, car notre enfant pleurait jusqu’à l’âge de trois ans la nuit. Thérèse ne voulait pas rester seule. Au lieu de venir nous voir directement, ils nous dénoncèrent auprès des autorités. Lorsque les deux préposées des services sociaux ont vu notre fille, elles furent rassurées. Elle était une enfant gaie. Après bien des cas dramatiques en ce qui concerne la violence exercée sur les petits et les femmes, je suis partisan, malgré mes réticences, d’un peu plus de vigilance. Mais avant toute intervention, je me mettrais en rapport avec les personnes concernées. Weiterlesen

Une fois du plus le très grand stratège Donald Trump, génie de son état, nous a fait profiter de sa science infuse et a contre l’avis du Pentagone et de nombreux élus républicains, commencé à retirer ses troupes du Nord de la Syrie, tout au long de la frontière turque. Humainement et stratégiquement une attitude des plus néfastes. Il a poignardé les Kurdes dans le dos et a donné le feu vert au démocrate Recep Tayyip Erdogan pour qu’il puisse effectuer en pleine quiétude le massacre des milices kurdes et de tous ceux qui au sein de la population locale les soutiennent. Presque un appel au génocide ! Qu’il mette ainsi le feu au poudre à nouveau à la région, il s’en fout comme de l’an quarante. Et que se passera-t-il avec les prisonniers de l’IS qui sont cantonnés par milliers dans des camps limitrophes de la frontière ? Le Président a beau fanfaronner que les Islamistes sont à tout jamais vaincus, une déclaration qui ne vaut rien, qui est parfaitement inepte. Seuls les Kurdes étaient actuellement en mesure de les neutraliser plus ou moins. Pour Erdogan la possibilité de se venger en occupant ces territoires syriens. « Depuis le début de la guerre en Syrie, nous avons soutenu l’intégrité territoriale de la Syrie et nous continuerons de le faire. Nous sommes déterminés à protéger notre (…) sécurité en nettoyant cette région des terroristes », a déclaré Mevlüt Cavusoglu, le ministre des affaires étrangères turc. Le plan consiste de faire revenir en Syrie plus d’un million de réfugiés, de créer ainsi une région-tampon et notamment essayer de donner le coup de grâce à la minorité kurde, que le président Erdogan considère comme étant félonne. Il est à prévoir que parallèlement à une invasion des territoires sous leur influence, la guerre civile sur le territoire national deviendra de plus en plus vindicative, que de plus en plus de citoyens d’origine kurde seront mal-traités. Weiterlesen

Le PS portugais a remporté près de 37 % des voix aux législatives qui ont eu lieu hier. Le premier-ministre sortant, Antonio Costa, a réussi l’impossible. Au bord de la banqueroute en 2010, le pays est ressorti de ses cendres, sans acculer ses citoyens à la misère, comme cela a été souvent le cas en Grèce. Un pari à première vue utopique. Il a réussi à relancer l’économie. Les investisseurs n’ont pas fait la sourde-oreille, au contraire. Un secteur comme le tourisme boom actuellement. Sa réélection est plus que méritée. En s’alliant avec la gauche, il ne se renie pas. Il ne se soumet pas à des compromis, qui pour les partis-frères un peu partout en Europe, sont du poison. Que ce soit en France, où le PS est passé aux oubliettes ou en Allemagne, où le SPD risque de le suivre. Antonio Costa n’est pas sombré dans le triomphalisme après sa victoire, fils d’une famille de Goa, aux Indes, il est un fin politique. Il est connu comme étant un négociateur hors-paire. L’ancien maire de Lisbonne est pour les socialistes un fanal. Peut-être la preuve que tout n’est pas perdu pour eux. Il a déclaré hier soir : « Nous sommes conscients que le contexte international nous met face à des défis importants. Il y a des réalités qu’aujourd’hui, personne ne peut ignorer, comme les bouleversements climatiques qui imposent des décisions urgentes et déterminantes pour notre futur et exigent une stabilité politique ». Weiterlesen

Qu’il est aisé après le meurtre de quatre policiers à la préfecture de Paris de lancer l’anathème sur le ministre de l’intérieur. Ceux qui le critiquent se sentent évidemment parfaits et auraient à coup sûr évité ce massacre. Sans hésiter je soutiens Christophe Castener dans sa démarche. En 2018 le service national des enquêtes administratives de sécurité a réalisé « plus de 300 000 investigations. Dans la police, ces dernières années, une vingtaine de situations ont donné lieu à des mesures pour écarter des personnes dont le comportement n’était pas compatible avec leurs fonctions ». Il est très difficile de filtrer le personnel. On ne peut pas seulement au vu d’un comportement religieux prétendre qu’il mènera à la violence. De vouloir faire une chasse aux sorcières serait une source de conflits, d’intolérance, dont les effets seraient imprévisibles. Bien sûr il est fatal que l’auteur de cet horrible drame soit resté inaperçu, mais cela démontre à quel point il est difficile de filtrer le personnel. « On me dira que le risque zéro n’existe pas, c’est vrai, mais c’est notre responsabilité de ne jamais accepter d’éventuels défauts et de toujours resserrer les mailles du filet » a dit le premier-ministre. Weiterlesen