Qu’il est aisé après le meurtre de quatre policiers à la préfecture de Paris de lancer l’anathème sur le ministre de l’intérieur. Ceux qui le critiquent se sentent évidemment parfaits et auraient à coup sûr évité ce massacre. Sans hésiter je soutiens Christophe Castener dans sa démarche. En 2018 le service national des enquêtes administratives de sécurité a réalisé « plus de 300 000 investigations. Dans la police, ces dernières années, une vingtaine de situations ont donné lieu à des mesures pour écarter des personnes dont le comportement n’était pas compatible avec leurs fonctions ». Il est très difficile de filtrer le personnel. On ne peut pas seulement au vu d’un comportement religieux prétendre qu’il mènera à la violence. De vouloir faire une chasse aux sorcières serait une source de conflits, d’intolérance, dont les effets seraient imprévisibles. Bien sûr il est fatal que l’auteur de cet horrible drame soit resté inaperçu, mais cela démontre à quel point il est difficile de filtrer le personnel. « On me dira que le risque zéro n’existe pas, c’est vrai, mais c’est notre responsabilité de ne jamais accepter d’éventuels défauts et de toujours resserrer les mailles du filet » a dit le premier-ministre. Weiterlesen

Une trentaine de personnes ont été placées à vue lors d’une attaque contre l’hôpital de La Pitié Salpêtrière, au cours des manifestations du 1er mai. Marine-Anne Ruder, la directrice de l’établissement a déclaré : « Je me suis immédiatement rendue sur place, et lorsque je suis arrivée, la grille était forcée, la chaîne avait cédé, et des dizaines de personnes étaient en train d’entrer dans l’enceinte de l’hôpital ». Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a dit pour sa part : « Ces personnes se sont précipitées en montant un escalier, en passant une passerelle vers le service de réanimation chirurgicale , qui accueille des patients particulièrement vulnérables ». Le comble dans tout cela, que les raisons de cet assaut sont jusqu’à présent inconnues. Ce qui s’est passé est d’autant plus incompréhensible que dans tous conflits, un hôpital doit être considéré comme un lieu neutre. Il est appelé à recevoir des patients de tous les milieux, sans faire de distinction sociale. Il doit être un symbole d’équité. Je ne comprends pas qu’on puisse s’en prendre à lui dans le cadre d’une manifestation syndicale. « Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l’ordre sont immédiatement intervenues », a affirmé Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur. Cela me rappelle la mise à feu de voitures dans les cités. Pas des véhicules appartenant à des riches, mais aux plus nécessiteux. Ce qui s’est passé hier à La Pitié salpêtrière est pour moi à nouveau la rupture d’un tabou. Weiterlesen

Le marché de Noël de Strasbourg. Un homme tire dans la foule. Il y a trois morts et onze blessés. Le meurtrier, bien qu’atteint par un tir des gendarmes, réussit à s’enfuir. À l’heure où je vous écris, il n’a pas été arrêté. Le suspect, qui a été identifié, est un Strasbourgeois né en 1989 et est connu des services de police. Il a été jugé pour des faits commis tant en France qu’en Allemagne. Voilà pour les faits. Jusqu’à présent le voile n’a pas pu être levé quant aux raisons de cet attentat. Après les troubles qui ont eu lieu en France, c’est un réveil brutal qui devrait nous faire réfléchir. Je veux parler de la violence sous toutes ses formes. Nous sommes de plus en plus vulnérables en ce qui concerne de tels actes imprévisibles. Il est un fait que les hommes deviennent de plus en plus désaxés par ces temps de crise, qu’ils remettent en question la puissance de l’État, lorsque tout semble vaciller. Pour l’instant rien ne permet de dire si cette attaque à main armée, avait des raisons politiques, religieuses ou si ce n’était qu’un acte de folie. Mais le fait est, qu’il y beaucoup d’exaspération dans l’attitude des citoyens. Un ras-le-bol qui peut mener à de tels drames. Il y a en ce moment dans l’hexagone un sentiment d’insécurité générale, qui incite à la violence. Il est indispensable que l’État reprenne les choses en main et empêche tout débordement en ce qui concerne les manifestations du samedi des Gilets jaunes. Le mouvement serait bien conseillé de mettre en veilleuse sa colère et de commencer à négocier au lieu d’attiser encore le feu. Il est évident que les casseurs seront à nouveau présents, si le mouvement ne revient pas sur sa décision de manifester en fin de semaine. Je ne pense qu’il ne se rend pas service, s’il s’entêtait à vouloir faire le forcing. Weiterlesen