Qu’il est aisé après le meurtre de quatre policiers à la préfecture de Paris de lancer l’anathème sur le ministre de l’intérieur. Ceux qui le critiquent se sentent évidemment parfaits et auraient à coup sûr évité ce massacre. Sans hésiter je soutiens Christophe Castener dans sa démarche. En 2018 le service national des enquêtes administratives de sécurité a réalisé « plus de 300 000 investigations. Dans la police, ces dernières années, une vingtaine de situations ont donné lieu à des mesures pour écarter des personnes dont le comportement n’était pas compatible avec leurs fonctions ». Il est très difficile de filtrer le personnel. On ne peut pas seulement au vu d’un comportement religieux prétendre qu’il mènera à la violence. De vouloir faire une chasse aux sorcières serait une source de conflits, d’intolérance, dont les effets seraient imprévisibles. Bien sûr il est fatal que l’auteur de cet horrible drame soit resté inaperçu, mais cela démontre à quel point il est difficile de filtrer le personnel. « On me dira que le risque zéro n’existe pas, c’est vrai, mais c’est notre responsabilité de ne jamais accepter d’éventuels défauts et de toujours resserrer les mailles du filet » a dit le premier-ministre. Weiterlesen
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La violence est-elle innée ?
De jeunes américains veulent lutter contre le lobby des armes, mettre un frein à la violence. Ils veulent inciter les sénateurs et les représentants à faire pression sur la Maison Blanche afin qu’elle prenne des dispositions afin de restreindre la vente des revolvers, des pistolets, des fusils mitrailleurs, ce que le président ne fera pas. Trop de politiciens sont corrompus par les fabricants et les vendeurs d’arme à feu, pour qu’ils renoncent à l’argent qu’on leur offre. Combien de morts faudra-t-il encore pour qu’il y ait changement de mentalité ? La constitution permet à tous citoyens de posséder et de porter des armes. Pour la plupart d’entre-eux c’est le symbole de la liberté, de l’individualité. Celle qui le démarque du collectif. Un message appelant tout Américain à prendre sa destinée en main, lui rappelant qu’il est de son devoir de se défendre. Chacun de nous a en tête les westerns, dans lesquels le personnage central sauve sa vie et celles des autres en employant les moyens que lui apportent les armes. Il se conduit comme beaucoup d’entre-nous aimeraient le faire, en se frayant constamment un passage en utilisant la violence. Elle est omniprésente en lui. Il essaie de nous faire croire qu’elle est au service de la justice. On est loin du pacifisme d’un Mohandas Karamchand Gandhi qui a obtenu ce qu’il préconisait sans employer des moyens musclés, la preuve que le résultat d’une démarche ne dépend pas de la violence. Weiterlesen
Lorsque un enfant disparaît !
À Quesnoy-sur-Deûle (Nord), le corps d‘une adolescente de 13 ans a été retrouvé en pleine campagne. Elle était dénudée et morte par asphyxie. Un homme a été arrêté. Il était un de ses voisins dans le quartier de l’Agrippin à Wambrechies. On nomme une telle nouvelle un fait divers, ce que je trouve tout à fait déplacé. J’essaie de me mettre à la place de cette jeune fille, qui a accompagné cet homme, qu’elle devait connaître. Un garçon de 10 ans a confirmé l’avoir vu partir volontairement avec cet individu. Elle n’aurait jamais pu imaginer qu’un tel drame pouvait arriver, d’autant plus qu’il n’était pas un inconnu. De tels assassinats se passent souvent dans le cadre de personnes qui se connaissent, comme l’horrible méfait de Grenoble il y a quelques mois, où une jeune fille a accompagné dans sa voiture, une bonne connaissance de sa famille. J’ai des frissons, lorsque je me mets à la place des parents. Comme père d’une fille, je sais qu’il est tout à fait impossible de mettre son enfant en cage. Parler constamment des dangers qui guettent les adolescentes, peut devenir obsessionnel. Il est mauvais psychiquement de propager la peur, mais de telles horreurs prouvent qu’il faut malgré tout mettre en garde les enfants, que ce soient des filles ou des garçons de ne jamais suivre seul, quel individu que ce soit. Weiterlesen
La force du désespoir
Depuis longtemps je me pose la question ce qui peut amener des jeunes gens à se faire sauter au nom d’une idéologie. Qu’ils soient manipulés est évident, mais je ne pense pas que cela suffit pour mettre fin à ses jours. Le fanatisme est un poison, mais il ne peut pas croître sans raisons psychologiques et sociologiques. Il s’agit là d’un sacrifice ultime. D’essayer de se mettre dans la peau de ces terroristes est presque impossible. Mais il doit y avoir des faits objectifs pour amener un individu à une telle décision. Je pense qu’il faudrait analyser encore bien plus des événements paraissant peut-être anodins par rapport au mal que ces désespérés peuvent occasionner. Comme je le répète depuis que je fais des films dans les banlieues, seule la situation sociale des familles ne peut pas tout expliquer. Il faut se plonger dans les mentalités, qui par l’exil ont assez évolué. Un des points essentiels est la chute de l’aura du patriarche. Le père joue dans la société orientale un rôle de taille. Tout tourne autour de lui. Il est garant de la tradition, donne la direction à prendre à sa ou ses femmes et à ses enfants, est une autorité morale. C’est lui qui se charge des moyens matériels, leur permettant de survivre. Dans la société occidentale son autorité est remise en question au profit de l’individualité de chacun. Dans de tels clans, cette manière d’évoluer remet tout en question. Lorsque la déchéance sociale s’ensuit, il n’y a plus que du désordre. Les fils en particuliers se révoltent et se croient obligés de subvenir aux besoins de la famille, que le chef ne peut plus assumer. Peu importe les moyens. La vente de stupéfiants en est un, le vol à la tire ou des agressions multiples, en sont d’autres. Weiterlesen
L’attrait de la violence
Que l’islamisme radical soit pour certains désespérés un attrait, m’a semblé à première vue erroné, mais plus j’y réfléchis, plus cette thèse me parait-être plausible. La violence implique une action. Elle ne peut pas s’accommoder de la passivité. Souvent elle concerne plusieurs personnes, qui se sont mises sous une même bannière. Elle peut être un facteur de solidarité. Des éléments essentiels pour tous ceux qui ont peur de partir à la dérive. Sans un esprit totalitaire, il n’est guère possible de réaliser des attentats ou de prendre le pouvoir dans des régions entières comme c’est le cas de l’EI. L’initiative personnelle n’y est pas de mise. Le pouvoir quasi total des chefs, est le moteur des actions meurtrières. C’est l’antithèse de ce qu’on peut nommer la liberté, où tout individu est responsable de sa destinée et celle des autres. Un court-circuit fatal qui produit de l’injustice, de l’intolérance, de la haine. Cette dernière est un atout de taille pour transformer un être labile en une machine à tuer. Plus réfléchir, se dégager des contraintes morales et éthiques, sont des éléments importants pour un grand nombre de désespérés, qui ne sont pas en mesure de prendre eux-même leur existence en main. Il vient s’y ajouter l’élément religieux, qui peut-être considéré comme alibi à un comportement impliquant de la violence, qui lui donne sa légitimité. Un effet pervers qui se transforme en une arme redoutable. Tout ce que la personne concernée fait a ainsi un aval divin, ce qui rend évidemment complètement aveugle. Dès que toutes atteintes à la dignité humaine sont pardonnées d’avance, il n’y a plus de garde-fous. Tout est permis. C’est la raison pour laquelle tous dictateurs, mêmes ceux qui sont plus ou moins athées comme Adolf Hitler, font appel à Dieu pour motiver les troupes à agir brutalement. Weiterlesen