De jeunes américains veulent lutter contre le lobby des armes, mettre un frein à la violence. Ils veulent inciter les sénateurs et les représentants à faire pression sur la Maison Blanche afin qu’elle prenne des dispositions afin de restreindre la vente des revolvers, des pistolets, des fusils mitrailleurs, ce que le président ne fera pas. Trop de politiciens sont corrompus par les fabricants et les vendeurs d’arme à feu, pour qu’ils renoncent à l’argent qu’on leur offre. Combien de morts faudra-t-il encore pour qu’il y ait changement de mentalité ? La constitution permet à tous citoyens de posséder et de porter des armes. Pour la plupart d’entre-eux c’est le symbole de la liberté, de l’individualité. Celle qui le démarque du collectif. Un message appelant tout Américain à prendre sa destinée en main, lui rappelant qu’il est de son devoir de se défendre. Chacun de nous a en tête les westerns, dans lesquels le personnage central sauve sa vie et celles des autres en employant les moyens que lui apportent les armes. Il se conduit comme beaucoup d’entre-nous aimeraient le faire, en se frayant constamment un passage en utilisant la violence. Elle est omniprésente en lui. Il essaie de nous faire croire qu’elle est au service de la justice. On est loin du pacifisme d’un Mohandas Karamchand Gandhi qui a obtenu ce qu’il préconisait sans employer des moyens musclés, la preuve que le résultat d’une démarche ne dépend pas de la violence.

La tuerie qui frappa le 14 février 2018 le lycée Marjory Stoneman Douglas, dans la banlieue chic de Parkland (Floride), a été le point de départ de ce nouveau mouvement. Il part, ce que je trouve bon, d’une démarche civique qui dépasse les interdits, qui ne servent à rien s’ils ne se basent pas sur une réflexion citoyenne. Le but est de faire comprendre aux gens, que les menaces de mort ne sont pas forcément le meilleur moyen de faire régner la paix. Non, elle ne peut qu’exister si elle inclut la tolérance. Nous en sommes très loin. Pour que nous puissions vivre dans une certaine harmonie, il faut accepter les autres mentalités, les respecter. Mais cela ne correspond pas à ce que l’histoire des États-Unis nous a livré. Il y est question d’exclusion, de racisme et d’esclavage. Pour pouvoir subsister dans une telle société, il ne fallait pas hésiter d’employer la force pour ne pas immerger. C’était la loi du plus fort, ce qui de mon avis est encore toujours d’actualité. Je pars du principe que la violence est innée, qu’elle nous accompagne dans toutes nos démarches. Le but plus que louable que les jeunes veulent atteindre, va à contre-courant de ce qu’ont été les USA jusqu’à présent, une nation revancharde, où pour subsister il faut jouer des muscles. Ce n’est pas en imposant des interdits qu’il sera possible d’extirper cet instinct de préservation. Pour ce faire il faudrait réécrire l’histoire. Je suis sûr que les jeunes le savent. Mais comment enrayer une grande partie des meurtres qui sont perpétrés journellement aux États-Unis ? Donner aux Américains le sentiment que la violence ne fait qu’envenimer la situation. Mais essayons de rester concrets. La seule chose qu’ils peuvent atteindre, c’est de rendre moins facile l’achat des armes. Pas plus ! Ils ne pourront pas enrayer pour autant le marché noir. Malgré ces écueils, je ne peux que saluer leur initiative.

pm

https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/14/etats-unis-generation-massacre-les-jeunes-contre-les-armes-a-feu_5476363_3246.html

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert