À Quesnoy-sur-Deûle (Nord), le corps d‘une adolescente de 13 ans a été retrouvé en pleine campagne. Elle était dénudée et morte par asphyxie. Un homme a été arrêté. Il était un de ses voisins dans le quartier de l’Agrippin à Wambrechies. On nomme une telle nouvelle un fait divers, ce que je trouve tout à fait déplacé. J’essaie de me mettre à la place de cette jeune fille, qui a accompagné cet homme, qu’elle devait connaître. Un garçon de 10 ans a confirmé l’avoir vu partir volontairement avec cet individu. Elle n’aurait jamais pu imaginer qu’un tel drame pouvait arriver, d’autant plus qu’il n’était pas un inconnu. De tels assassinats se passent souvent dans le cadre de personnes qui se connaissent, comme l’horrible méfait de Grenoble il y a quelques mois, où une jeune fille a accompagné dans sa voiture, une bonne connaissance de sa famille. J’ai des frissons, lorsque je me mets à la place des parents. Comme père d’une fille, je sais qu’il est tout à fait impossible de mettre son enfant en cage. Parler constamment des dangers qui guettent les adolescentes, peut devenir obsessionnel. Il est mauvais psychiquement de propager la peur, mais de telles horreurs prouvent qu’il faut malgré tout mettre en garde les enfants, que ce soient des filles ou des garçons de ne jamais suivre seul, quel individu que ce soit.
Je me souviens encore parfaitement des nuits blanches que nous avons passées ma femme et moi en attendant que notre fille rentre à la maison, après avoir fait la fête. Nous l’avions élevée de telle manière qu’elle soit très précise lorsque il s’agissait des heures de sortie. Minuit était minuit, pas une minute de plus, à moins qu’elle nous ait téléphoné pour nous dire qu’elle avait un peu de retard. Bien des fois je suis allé la chercher en voiture, afin qu’elle ne prenne pas le métro en pleine nuit. Je pense que j’étais particulièrement vigilant, car dans mon métier de journaliste j’ai fait certains reportages sur la traite des femmes. Et tout ceci renforcé pas le fait qu’une de mes nièces a manqué d’être enlevée. Mais il est impossible de mettre les enfants sous tutelle. Pour qu’ils évoluent, ils doivent apprendre à reconnaître les menaces, de reconnaître que la liberté est un fruit qu’il faut sauvegarder. Ce n’est pas en se débridant complètement, qu’on apprend à l’apprécier. Elle est fortement liée au comportement qu’on développe envers elle. La liberté est un joyau qu’il faut à tout prix traité comme le bien le plus précieux. C’est ce que j’ai toujours répété à ma fille. Elle a certes pris des risques lors de ses voyages en Thaïlande ou en Malaisie, mais je savais que je pouvais lui faire confiance. Ceci ne peut que jouer, si les rapports des parents avec leurs enfants sont étroits. Lorsque Thérèse venait en pleine nuit, elle s’asseyait sur notre lit et nous racontait ce qu’elle avait vécu pendant toute la soirée. Une demi-heure magique, à laquelle je repense souvent. Nos rapports sont restés les mêmes jusqu’à aujourd’hui où elle a 45 ans. Revenons à la jeune adolescente. 13 ans c’est l’âge, où tout est remis en question, où on quitte son enfance. Souvent aussi des actions spontanées. Et puis il y a la tentation de la sexualité… Je pense à elle, ce qui me rend triste. Quel désastre pour elle et ses parents !
pm