Le PS portugais a remporté près de 37 % des voix aux législatives qui ont eu lieu hier. Le premier-ministre sortant, Antonio Costa, a réussi l’impossible. Au bord de la banqueroute en 2010, le pays est ressorti de ses cendres, sans acculer ses citoyens à la misère, comme cela a été souvent le cas en Grèce. Un pari à première vue utopique. Il a réussi à relancer l’économie. Les investisseurs n’ont pas fait la sourde-oreille, au contraire. Un secteur comme le tourisme boom actuellement. Sa réélection est plus que méritée. En s’alliant avec la gauche, il ne se renie pas. Il ne se soumet pas à des compromis, qui pour les partis-frères un peu partout en Europe, sont du poison. Que ce soit en France, où le PS est passé aux oubliettes ou en Allemagne, où le SPD risque de le suivre. Antonio Costa n’est pas sombré dans le triomphalisme après sa victoire, fils d’une famille de Goa, aux Indes, il est un fin politique. Il est connu comme étant un négociateur hors-paire. L’ancien maire de Lisbonne est pour les socialistes un fanal. Peut-être la preuve que tout n’est pas perdu pour eux. Il a déclaré hier soir : « Nous sommes conscients que le contexte international nous met face à des défis importants. Il y a des réalités qu’aujourd’hui, personne ne peut ignorer, comme les bouleversements climatiques qui imposent des décisions urgentes et déterminantes pour notre futur et exigent une stabilité politique ». Weiterlesen

Le rôle d’un ministère de l’écologie est d’être désagréable, de freiner ce que d’autres nomment l’expansion. Ceci au nom de l’environnement. Mais il ne suffit pas de dire constamment non. Il faut trouver de nouvelles solutions. Le succès de ses actions ne peut qu’avoir lieu, s’il y a pour le grand public un bon mélange de contraintes et de nouvelles options, qui en fin de compte peuvent améliorer la qualité de vie. Élisabeth Borne, la nouvelle ministre de la Transition écologique et solidaire, comme spécialiste des transports, a déjà eu par le passé une approche concrète en ce qui concerne l’environnement, ce qui, malgré mes doutes, la qualifie pour ce poste. Elle a mis en place un plan-vélo, préconisant aux citoyens de l’utiliser régulièrement, pour aller à la gare par exemple. Elle avait parlé d’une indemnité de 400 € remise par les employeurs au personnel, pour les encourager de laisser leur voiture à la maison. Elle veut qu’en 2040 il n’y ait plus de moteur à essence, que tout le parc automobile soit clean. « Il faudra justifier qu’on a une facture d’entretien de vélo, ce sera sur justificatif » Comme on le voit elle est très concrète. Aussi en ce qui concerne la situation climatique en haute-montagne, où son plan-vélo doit contribuer à une amélioration de l’air. Il en est de même en ce qui concerne le kérosène. « Si la France entend être à l’avant-garde de l’excellence environnementale, elle ne peut être seule sur ce chemin, au risque de n’avoir aucun effet sur le climat et de fragiliser notre compétitivité. Nous avons appelé à une décision à l’échelle européenne et à éviter le piège d’une décision pays par pays ». Elle est opposée à la mise au pilori de l’avion. Une fois de plus elle démontre que le pragmatisme l’emporte sur l’aspect idéologique. « Le monde aérien peut devenir le bouc émissaire de la lutte contre le réchauffement climatique […] Le gouvernement n’est pas de ceux qui pensent que l’avenir s’écrira sans avion. » Elle ajoute : « J’assume parfaitement que l’Etat soutienne ces lignes d’aménagement du territoire […] N’en déplaise aux détracteurs de l’avion, je préfère une petite ligne aérienne qui désenclave rapidement et efficacement, à la construction de très grandes infrastructures de lignes à grande vitesse. » Weiterlesen

Après des joutes où les injures de toutes sortes ont été lancées à la tête de ses adversaires, le moment est venu de mettre de l’eau dans son vin. 73 jours de transition à la Maison Blanche permettront à Donald Trump de le faire. Le président sortant doit remettre tous les documents nécessaires à son successeur, le mettre personnellement au courant de tous les tenants et aboutissants de la politique intérieure et internationale. Une campagne électorale est une chose, la gouvernance une autre. Même un taureau comme Donald Trump sera forcé de de reconnaître. Il le fait d’ores et déjà. Barak Obama a l’intention de s’en tenir à toutes les règles et veut que pendant ce temps si crucial pour l’avenir du pays tout se déroule dans l’harmonie. Il en va de l’Amérique, non de l’ego d’une seule personne. Il est légitime qu’il essaie d’appeler à la raison le nouveau chef de l’État en lui présentant les raisons de son action. Cela va de l’assurance-maladie aux rapports entretenus avec ses partenaires à l’échelle mondiale. C’est ce que je veux aborder ici. Il est évident que le nouveau président pourra exercer une grande influence bien au-delà des frontières de son pays. Il devra se mettre à l’évidence que l’équilibre international est un garant de paix. En Europe il sera déterminant de quelle manière il concevra ses rapports avec Vladimir Poutine. En acceptant sans résistance l’annexion de la Crimée, il légitimerait une intervention qui blesse les conventions édictées par l’ONU. Il sera bien obligé de reconnaître qu’il ne peut pas jeter tout simplement pas dessus bord, des principes que ses alliés sur le vieux continent considèrent comme étant la base même de la démocratie et de la liberté de chaque peuple à décider de son destin. Weiterlesen

Lorsque Angela Merkel a été élue la première fois, j’étais catastrophé. Je ne voyais pas comment une femme à première vue effacée soit en mesure de diriger un pays comme l’Allemagne. Étant de gauche, j’étais à priori opposé à sa politique. Aujourd’hui je dois reconnaître que c’est une sacrée femme. Elle a réussi malgré les clivages partisans à gagner le respect d’une grande partie de l’opinion, peu importe de quelle couleur. Sans excès oratoires, elle mène sa barque d’une manière résolue, souvent à contre-courant. Elle a la grande qualité d’avoir des principes au sujet des valeurs et de ne pas céder sous la pression de ses partisans, comme c’est le cas pour les réfugiés politiques ou pour l’adieu au nucléaire. La chancelière place l’éthique au premier plan et dit à qui veut l’entendre, qu’elle ne se discute pas. Ces dernières semaines elle était soumise à des critiques acerbes, même dans son camp. Son parti a perdu des points, mais cela ne l’a pas empêché d’agir comme elle l’entendait. Je l’admire pour cet acharnement, qui n’est pas forcément réalisable dans les faits. Madame Merkel ne veut pas entendre parler d’une limitation du droit d’asile. Comment renvoyer des personnes qui sont poursuivies, qui seraient immédiatement assassinées si elles rentraient au pays ? C’est moralement pas possible, n’en déplaise à Marine Le Pen et compagnie. Je trouve tout à fait légitime de l’admirer, même si elle n’est pas de mon camp. En Allemagne, contrairement à la France, c’est possible. Une qualité dont en devrait prendre de la graine. Je peux parfaitement m’imaginer qu’un Alain Juppé puisse prendre les rennes de l’État, même si je ne voterais pas pour les Républicain de Nicolas Sarkozy. Weiterlesen