Après des joutes où les injures de toutes sortes ont été lancées à la tête de ses adversaires, le moment est venu de mettre de l’eau dans son vin. 73 jours de transition à la Maison Blanche permettront à Donald Trump de le faire. Le président sortant doit remettre tous les documents nécessaires à son successeur, le mettre personnellement au courant de tous les tenants et aboutissants de la politique intérieure et internationale. Une campagne électorale est une chose, la gouvernance une autre. Même un taureau comme Donald Trump sera forcé de de reconnaître. Il le fait d’ores et déjà. Barak Obama a l’intention de s’en tenir à toutes les règles et veut que pendant ce temps si crucial pour l’avenir du pays tout se déroule dans l’harmonie. Il en va de l’Amérique, non de l’ego d’une seule personne. Il est légitime qu’il essaie d’appeler à la raison le nouveau chef de l’État en lui présentant les raisons de son action. Cela va de l’assurance-maladie aux rapports entretenus avec ses partenaires à l’échelle mondiale. C’est ce que je veux aborder ici. Il est évident que le nouveau président pourra exercer une grande influence bien au-delà des frontières de son pays. Il devra se mettre à l’évidence que l’équilibre international est un garant de paix. En Europe il sera déterminant de quelle manière il concevra ses rapports avec Vladimir Poutine. En acceptant sans résistance l’annexion de la Crimée, il légitimerait une intervention qui blesse les conventions édictées par l’ONU. Il sera bien obligé de reconnaître qu’il ne peut pas jeter tout simplement pas dessus bord, des principes que ses alliés sur le vieux continent considèrent comme étant la base même de la démocratie et de la liberté de chaque peuple à décider de son destin.

Il apprendra rapidement qu’une main de fer dans un gant de velours est préférable à toutes actions irréfléchies. Au point de vue économique il s’apercevra très rapidement que l’UE est un atout de taille et que ce ne serait dans l’intérêt de personne de se conduire comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il devra composer qu’il le veuille ou non. Il en va de même au sujet du traité contre le réchauffement climatique, ses rapports avec l’Iran et Cuba. Il serait bien conseiller de ne pas remettre tout en question. En ce qui concerne la réforme de la santé il a fait un revirement. Il est prêt de reprendre à son compte certaines options de l’Obama-care. On n’ose qu’espérer qu’il en fera de même pour les rapports avec la Chine. N’oublions pas que c’est elle qui a tiré d’embarras les États-Unis pendant et après la crise de 2008 en soutenant le dollar et en faisant de grands investissements. Là aussi la realpolitik devrait avoir la priorité. Il est évident que pour ses partisans, cette nouvelle manière de faire sera une déception. La preuve que le populisme est efficace dans une prise de pouvoir, bien moins pour l’assumer. Il sera très intéressant d’observer ce qui va se dérouler dans les semaines et les mois prochains. Sa dialectique devra devenir présidentielle, mais pas que cela. Aussi sa manière de gouverner. Il faudra qu’il mette tout en œuvre pour réconcilier le pays. Pas une mince affaire comme les émeutes le prouvent. Donald Trump ne voudra pas être Monsieur 50%. Il devra rassembler !

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/11/11/etats-unis-de-barack-obama-a-donald-trump-la-lourde-transition-du-pouvoir_5029858_829254.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert