Pour des raisons personnelles je me réjouis de l’envolée de la bourse après la victoire de Donald Trump, mais d’un autre côté je trouve étrange que les milieux financiers qui jusqu’alors avaient fortement critiqué le nouveau président, changent aussi rapidement leur opinion. Ce qu’il propose serait un retour dans un contexte économique qui n’existe plus. Vouloir tourner le dos au commerce international ne peut qu’être négatif pour tous ceux, qui comme les bourses, sont les artisans de la mondialisation. Les propositions de Trump de vouloir d’une part baisser drastiquement les impôts, de l’autre investir des milliards et des milliards de dollars dans une infrastructure vétuste, me paraît peu réaliste. Où prendrait-il l’argent nécessaire ? Comment veut-il assurer le maintien des emplois et la création d’autres en dérégulant l’économie. Sans lois les patrons « dégraisseront » encore plus leur personnel ou les paieront encore moins. Et comment financer les soins médicaux des plus pauvres si on élimine l’assurance-maladie obligatoire ? Les nécessiteux ne sont pas en mesure de payer les primes. Faut-il les faire crever ? Comment pourrais-je m’exprimer autrement dans le contexte actuel ? Comme on le voit les jalons qui ont été posés lors de la campagne électorale ne prédisent rien de très bon. Mais malgré toutes ces nouvelles qui ne peuvent que faire frémir un économiste averti, on fait comme si de rien n’était. Cela voudrait-il dire que toutes les diatribes violentes dans ce domaine n’étaient que du cirque ? Que le milliardaire aussitôt nommé au poste suprême, se remette complètement en question ? Comme on le voit tout paraît être mouvant. Ce que Donald Trump dit aujourd’hui est probablement obsolète demain. Pour tous ceux qui réclament des gardes-fous, il y a de quoi attraper le vertige. Je pense qu’il sera obligé de mettre rapidement de l’eau dans son vin, comme les projets absurdes de construire un mur entre les USA et le Mexique ou d’expulser tous ceux qui n’entre pas dans ses cordes.

Ceux qui considèrent le pragmatisme comme une planche de salut en restent pour leur compte. Mais malgré tout cela les boursiers semblent se laisser entraîner dans un tourbillon qui produirait finalement des bulles risquant à tous moments d’éclater. Ont-ils oublié 2008 ? Ce qui se passe actuellement est plutôt l’attrait de l’argent facile au détriment d’une planification à long terme. Que des citoyens non-avertis comme ceux de l’Ohio ou du Michigan croient aux contes de fée est normal, mais qu’en est-il des pontes qui devraient se méfier ? Comment le nouveau président pourrait-il leur procurer du travail ? La métallurgie est moribonde ce qui a amené le déclin de l’industrie automobile. En admettant que de nouveaux Silicon Valley soient créés dans la région des grands lacs, la plupart des laissés pour compte n’ont pas la formation nécessaire pour changer de métier. Ils resteront sur le pavé. Ce n’est pas en érigeant des barrières douanières qu’on les protégera, au contraire. C’est peut-être cela qui rassure Wall Street. Donald Trump devra faire marche-arrière s’il ne veut pas être happé par la récession. En fin de compte ce ne seront que les pauvres qui seront perdants.

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/11/10/wall-street-ouvre-sur-un-record-au-lendemain-de-l-election-de-donald-trump_5028996_829254.html

Pierre Mathias

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