Comme les bulles de savon, il suffit d’une petite brise et voilà qu’elles éclatent. C’est la crainte des traders lorsqu’ils observent ce qui se passe à la bourse. Lorsqu’on sait que les valeurs numériques prennent de plus en plus de puissance – Apple vaut à l’heure actuelle 800 milliards de dollars – il y a de quoi en avoir le vertige. Les références de base ne semblent plus être les mêmes qu’il y a des décennies. Ce ne sont plus les valeurs du travail classique qui servent d’appui aux marchés financiers. Plutôt le virtuel, qui n’est pas palpable et qui de ce fait est assez volatile. Puis il y a le taux zéro des intérêts. Des segments entiers en souffrent comme les obligations ou les emprunts d’État. C’étaient les valeurs phares pour les caisses de retraites ou les assurances-vie. Comme elles ne déversent presque plus d’argent, un grand nombre de personnes se trouvent au seuil de la précarité. Pour les rentiers une source d’inquiétude. Les autorités financières, que ce soit les États ou toutes celles qui veillent à la stabilité des marchés, peuvent certes promulguer certaines règles anti-surchauffes, mais en fin de compte il s’avère presque impossible de régulariser le marché. Une situation qui désempare tous ceux qui croient encore à l’influence de la politique. C’est là qu’on s’aperçoit à quel point elle est impuissante à gérer l’irrationnel. Et c’est de cela qu’il s’agit en fin de compte. Cela engendre un déséquilibre qui prend des formes anti-démocratiques. C’est comme si nous nous trouvions dans un train qui à pleine vitesse se précipite dans un cul-de-sac. Les voyageurs en sont conscients, tirent la sonnettes d’alarme, mais pas de réaction. Rien n’y fait, le convoi ne freine plus. Weiterlesen

Pour des raisons personnelles je me réjouis de l’envolée de la bourse après la victoire de Donald Trump, mais d’un autre côté je trouve étrange que les milieux financiers qui jusqu’alors avaient fortement critiqué le nouveau président, changent aussi rapidement leur opinion. Ce qu’il propose serait un retour dans un contexte économique qui n’existe plus. Vouloir tourner le dos au commerce international ne peut qu’être négatif pour tous ceux, qui comme les bourses, sont les artisans de la mondialisation. Les propositions de Trump de vouloir d’une part baisser drastiquement les impôts, de l’autre investir des milliards et des milliards de dollars dans une infrastructure vétuste, me paraît peu réaliste. Où prendrait-il l’argent nécessaire ? Comment veut-il assurer le maintien des emplois et la création d’autres en dérégulant l’économie. Sans lois les patrons « dégraisseront » encore plus leur personnel ou les paieront encore moins. Et comment financer les soins médicaux des plus pauvres si on élimine l’assurance-maladie obligatoire ? Les nécessiteux ne sont pas en mesure de payer les primes. Faut-il les faire crever ? Comment pourrais-je m’exprimer autrement dans le contexte actuel ? Comme on le voit les jalons qui ont été posés lors de la campagne électorale ne prédisent rien de très bon. Mais malgré toutes ces nouvelles qui ne peuvent que faire frémir un économiste averti, on fait comme si de rien n’était. Cela voudrait-il dire que toutes les diatribes violentes dans ce domaine n’étaient que du cirque ? Que le milliardaire aussitôt nommé au poste suprême, se remette complètement en question ? Comme on le voit tout paraît être mouvant. Ce que Donald Trump dit aujourd’hui est probablement obsolète demain. Pour tous ceux qui réclament des gardes-fous, il y a de quoi attraper le vertige. Je pense qu’il sera obligé de mettre rapidement de l’eau dans son vin, comme les projets absurdes de construire un mur entre les USA et le Mexique ou d’expulser tous ceux qui n’entre pas dans ses cordes. Weiterlesen