Comme les bulles de savon, il suffit d’une petite brise et voilà qu’elles éclatent. C’est la crainte des traders lorsqu’ils observent ce qui se passe à la bourse. Lorsqu’on sait que les valeurs numériques prennent de plus en plus de puissance – Apple vaut à l’heure actuelle 800 milliards de dollars – il y a de quoi en avoir le vertige. Les références de base ne semblent plus être les mêmes qu’il y a des décennies. Ce ne sont plus les valeurs du travail classique qui servent d’appui aux marchés financiers. Plutôt le virtuel, qui n’est pas palpable et qui de ce fait est assez volatile. Puis il y a le taux zéro des intérêts. Des segments entiers en souffrent comme les obligations ou les emprunts d’État. C’étaient les valeurs phares pour les caisses de retraites ou les assurances-vie. Comme elles ne déversent presque plus d’argent, un grand nombre de personnes se trouvent au seuil de la précarité. Pour les rentiers une source d’inquiétude. Les autorités financières, que ce soit les États ou toutes celles qui veillent à la stabilité des marchés, peuvent certes promulguer certaines règles anti-surchauffes, mais en fin de compte il s’avère presque impossible de régulariser le marché. Une situation qui désempare tous ceux qui croient encore à l’influence de la politique. C’est là qu’on s’aperçoit à quel point elle est impuissante à gérer l’irrationnel. Et c’est de cela qu’il s’agit en fin de compte. Cela engendre un déséquilibre qui prend des formes anti-démocratiques. C’est comme si nous nous trouvions dans un train qui à pleine vitesse se précipite dans un cul-de-sac. Les voyageurs en sont conscients, tirent la sonnettes d’alarme, mais pas de réaction. Rien n’y fait, le convoi ne freine plus. Weiterlesen