L’identité de l’Allemagne d’après-guerre repose sur la multiplicité. Après la terreur imposée par les nazis, toute la philosophie reposait sur le multi-culturel, une attitude ayant été aussi à l’origine du rebond de ce pays qui semblait terrassé à tout jamais en 1945. Il ne devait plus jamais avoir de « question juive », plus jamais d’intolérance à leur égard. Au contraire. L’Allemagne voulait être pour eux une terre d’accueil, en particulier pour tous ceux subissant l’antisémitisme, notamment en Union Soviétique. Grand nombre d’entre-eux vinrent s’établir en République fédérale. La volonté était de recréer de nouvelles communautés un peu partout sur le territoire. La volonté était de se départir des clichés identitaires imposés avant tout par les nazis, revenir à un esprit ouvert, où les Juifs auraient à nouveau leur place. Le but était avant tout de créer une image diamétralement opposée à celle imposée par le totalitarisme. De mettre sur pied une nouvelle identité axée entièrement sur l’ouverture. Pendant des décennies cela fut une réussite. Le miracle allemand n’aurait jamais été possible sans ce libéralisme. Il faut se rendre à l’évidence, que toute forme d’antisémitisme touche autant la population mosaïque que les habitants « de souche ». C’est la raison pour laquelle l’attentat de Halle ébranle à ce point toute la société. Il faut se rendre à l’évidence que les générations d’après-guerre ont fait tout ce qui étaient en leur pouvoir afin de se délester du lourd fardeau du génocide, tout en sachant qu’il laisserait des traces indélébiles. Mais il était évident, qu’il ne serait pas possible d’éliminer l’antisémitisme d’un coup de baguette magique. Weiterlesen

Yom Kippour à Halle en Allemagne de l’Est. Un jeune homme de 27 ans essaie d’entrer dans la synagogue, où se trouve près de 60 personnes. Il veut y perpétré un massacre, mais n’arrive pas à s’y introduire car les Juifs ont réussi à se barricader. Cela tient du miracle. Mais malgré tout il a réussi de tuer une passante qui était à proximité et un homme aux abords d’un café turc. En plus il y a eu des blessés. Cet assassin a été arrêté par la police. Voilà pour les faits ! Il va sans dire que ce drame est pour les Allemands un mauvais réveil. Depuis un certain temps il y a une recrudescence de l’antisémitisme dans ce pays, qui l’a pratiqué à l’échelle industrielle pendant la deuxième guerre mondiale. Une honte que ressent une immense partie de la population. Des descendants qui n’arrivent pas à comprendre ce qui s’est passé. Il suffit actuellement que près de 12.000 néonazis, prêts à passer à l’acte, comme à Halle hier, crache du venin sur le Judaïsme, pour que le spectre de l’Hitlérisme réapparaisse. C’est pourquoi j’éviterais de jeter l’anathème sur un peuple de 80 millions d’habitants. Mais il est aussi normal d’attendre d’eux des réactions de désapprobation. J’aimerais revenir sur le phénomène antisémite, qu’il est difficile d’analyser, car il est, comment devrais-je l’écrire, viscéral. Il ne repose en Allemagne pas sur des causes objectives. Le nombre des Juifs y est de 118.000, à l’échelle mondiale de 14,2 millions. Vraiment qu’une goutte d’eau par rapport à la population planétaire. Ce ne sont pas eux qui peuvent être une menace et pourtant ils sont considérés comme telle. Weiterlesen