Ce mot est tout un programme et de plus, bien qu’Allemand, il a sa place dans le vocabulaire français. Emmanuel Macron semble le chérir, en ce qui concerne la politique de l’OTAN et du même coup des relations franco-allemandes. Je lui sais gré d’exprimer tout haut ce que je pense tout bas ! Le fait d’être pragmatique en ce qui concerne les mesures à prendre en politique internationale notamment, celles avant tout de se départir de toute sentimentalité, ce qui ne veut pas dire d’être froid, est un must. Il a répété à Jens Stoltenberg, le secrétaire de l’OTAN ces récriminations, celles d’apporter une critique acerbe en ce qui concerne les rapports unilatéraux notamment avec la Russie. Il serait favorable d’enterrer la hache de guerre en ce qui concerne Moscou, car la mésentente n’envenime pas seulement l’atmosphère, mais elle bloque tout, avant tout l’UE. Le président de la république a dit : « et je me félicite que chacun, maintenant, considère que la priorité est plutôt de réfléchir à nos objectifs stratégiques ». Il serait effectivement temps de le faire, notamment au sujet de l’attitude de l’OTAN envers l’UE. Tant que l’Alliance est à la traîne de Washington et des messages twitter de Donald Trump, elle est en opposition avec ce qui pour nous est fondamental : la liberté et l’autodétermination. Il ne peut pas être que nous nous soumettions ainsi, que nous acceptions que le Cheval de Troie se prélasse sur nos terres avec le but de nous nuire. La première chose à débattre c’est de savoir qui sont nos adversaires, si nous nous battons pas contre des moulins à vent comme Don Quichotte l’a fait en son temps. Est-ce vraiment Moscou ? Weiterlesen

Recep Tayyip Erdogan ne pouvait pas ne pas intervenir, tout au moins à ses yeux. Le combat qu’il mène depuis des années contre les Kurdes doit trouver son apogée à la frontière entre son pays et la Syrie. Les milices, alliées des USA, avaient combattu avec succès l’EI. Maintenant Trump les a lâché, commettant une fois de plus une bévue dans le domaine de la politique étrangère. Il donne, malgré ses déclarations contradictoires, l’aval à la Turquie, afin qu’elle mène une action vengeresse contre les Kurdes. On ne peut qu’espérer qu’ils ne subiront pas le sort des Arméniens pendant les années 1915 et 1916, où entre 800000 et 1,2 millions de personnes ont été massacrées. Une fois de plus il s’agit d’une stratégie hégémonique qui consiste à refaire revivre l’Empire ottoman. N’oublions pas que les Turcs occupaient le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Le rêve du grand turc doit hanter les nuits de Recep Tayyip Erdogan, qui est un mégalomane et de qui on ne peut pas attendre de la pondération. Il met consciemment le feu aux poudres et est soutenu par un président américain qui n’a pas les compétences intellectuelles pour jauger l’impacte d’une telle décision. Un communiqué du gouvernement français démontre l’inquiétude qui règne actuellement en Europe. « La France réitère sa ferme condamnation de l’offensive unilatérale engagée par la Turquie dans le Nord-Est de la Syrie– Elle remet en cause les efforts sécuritaires et de stabilisation de la coalition globale contre Daech. Elle entraîne des conséquences humanitaires importantes. Elle porte donc atteinte à la sécurité des européens ». Weiterlesen

En cette période de fin de règne, l’Allemagne se rend la vie difficile, lorsqu’il s’agit des rapports entre Berlin et Washington. Comme on le sait le courant ne passe pas entre Donald Trump et la Chancelière. Dans un grand nombre de dossiers les points de vue divergent, que ce soient le climat, le commerce international, l’OTAN ou l’Iran. Les États-Unis exercent de la pression, j’irais jusqu’à dire du chantage pour faire plier Angela Merkel. Lors d’une cérémonie à l’université de Havard, où elle vient de recevoir un doctorat honoris causa, elle n’a pas manqué attaquer Trump, mais sans le nommer expressément. Une attitude peu commune avec la politique pratiquée depuis la fin de la guerre par la République fédérale. C’était celle d’un vassal, qui faisait tout pour ne pas importuner le grand-frère. Une exception néanmoins, le refus de Gerhard Schröder d’envoyer des troupes en Irak. C’est dans le cadre de ces rapports tendus que Mike Pompeo se rend aujourd’hui en Allemagne. Des bruits courent que Washington fait un appel du pied à Téhéran, voulant entamer des négociations secrètes. Dans ce cadre les Allemands pourraient jouer un rôle important, car eux sont en rapport avec les dirigeants iraniens, afin de sauver l’accord nucléaire. Mais une chose est certaine, la situation est précaire pour le gouvernement Merkel. Les revers perçus par son parti et par le SPD lors des élections européennes, ont été une gifle magistrale. Ainsi que les perspectives énoncées au sujet des scrutins cet automne dans trois nouveaux länder qui s’annoncent désastreux pour les partis de la coalition gouvernementale. Weiterlesen

Au cours de la 55ème conférence de Munich sur la sécurité le fossé entre l’Europe et les États-Unis se sont creusés. Les rapports n’étaient pas au beau fixe, maintenant ils ont empiré. Avant tout c’est l’attitude de Washington qui devient de plus en plus insupportable, car Trump et ses acolytes, comme Mike Pence, le vice-président qui au cours d’un discours à la conférence de Munich, n’a pas pu s’empêcher de nous faire la leçon, d’exercer un chantage, qui a mes yeux est insupportable. Si nous nous plions pas aux quatre volontés du président nous serons punis. Que ce soit pour l’Iran ou pour Nord Stream 2, le pipeline de la Baltique, qui doit parallèlement à celui déjà existant, nous apporter du gaz de Russie, il nous menace de boycott. Que ce soit en mettant sous pression les entreprises étant impliquées dans ces affaires ou tout simplement en augmentant les taxes douanières pour l’industrie automobile. Tout cela avec comme toile de fond la guerre commerciale menée contre la Chine. Ne nous faisons pas d’illusions, l’Europe suivra. Ne voyons-nous pas, que Donald Trump a en tête de détruire l’UE ? Ne nous leurrons pas, les USA ne comptent plus comme des amis, tout au moins sous cette présidence. En rompant l’accord des missiles nucléaires à portée moyenne avec la Russie, il va un pas plus loin dans son intention de nous mettre sous pression. Et nous ? Angela Merkel a mis en garde Washington de continuer ainsi une politique faites de menaces et de répression. Dans de telles conditions que restent-ils d’autre à faire que de tourner le dos à l’Alliance atlantique et de se rapprocher – comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises – de la Russie, sans pour autant admettre ses visées hégémoniques. Cela peut sembler utopique, mais je ne vois pas d’autres solutions. Weiterlesen

Emmanuel Macron s’est rendu aujourd’hui à Bruxelles au sommet de l’OTAN. Il a rencontré à l’occasion d’un déjeuner de travail Donald Trump. La rencontre a été bien plus chaleureuse que ce qu’on pouvait attendre. Une longue poignée de mains, où le président américain a félicité son hôte pour son élection. « Vous avez mené une campagne incroyable et remporté une formidable victoire. (…) Le monde entier en a parlé. » Les deux hommes ont abordé tous les problèmes actuels. D’après les dires des observateurs le courant est bien passé entre eux malgré leurs différences. Si cela pouvait continuer, il serait peut-être possible de désamorcer bien des bombes à retardement entre l’Europe et les États-Unis. La rencontre avec les autres chefs d’États a démontré que rien n’était gagné. Donald Trump les a sermonné en réitérant l’exigence qu’ils augmentent sensiblement les dépenses pour la défense, ce qui avait déjà été accepté en principe. Il a aussi obtenu satisfaction en ce qui concerne l’engagement de l’OTAN dans la lutte contre le terrorisme, contre Daesh. Les commentateurs allemands ont relevé l’agressivité du président américain. Il était question d’une humiliation. Un reporteur a dit : « Il y a gagné deux à zéro ! », et ceci d’une manière cavalière. Un contraste avec la rencontre à l’ambassade américaine entre Macron et Trump. Peut-on l’expliquer ? Je pense que dans la psychologie du magnat de l’immobilier l’esprit d’initiative et le courage d’entreprendre qui a marqué l’ascension fulgurante de son interlocuteur, l’a visiblement impressionné. Je crois qu’il a été sincère. Mais ce mouvement de sympathie ne doit pas cacher les enjeux, les différents. Weiterlesen

Hier nous avons eu deux événements qui pourraient avoir des répercussions sur l’avenir en Europe. D’une part la réponse musclée à l’intention de Theresa May de négocier dans un premier temps que le divorce. Il ne sera pas question de parler d’un libre échange des marchandises, avant de savoir très exactement ce qu’il adviendra des 3 millions de ressortissants de l’UE vivant en Grande Bretagne. Puis il faudra régler la dette. Il est question d’une somme de 60 milliards, pour l’instant. D’autre part à eu lieu à Bruxelles une rencontre des ministres des affaires étrangères des pays-membres de l’OTAN qui ont parlé entre-autre d’un rôle néfaste de la Russie en ce qui concerne les élections en France et en Allemagne. Il était question du soutien apporté au FN de la part de Vladimir Poutine, même si ce dernier déclare que cela ne correspond pas à la réalité. Est-ce un poisson d’avril de croire que le maître du Kremlin ne serait pas tenté de mettre son grain de sel dans le rouage assez rouillé de l’UE ? Mais une brise plus clémente pour l’Union semble souffler en ce début de printemps. Les 27 pays-membres ont décidé d’être très fermes envers l’Angleterre. Ils ne veulent pas se voir imposer des conditions de la part de ceux qui ont mis en route le Brexit. Aussi paradoxal que cela puisse paraître il a fallu ce divorce pour que l’Europe retrouve la volonté de serrer les rangs. Ceci ne fera évidement pas plaisir à Poutine. Mais je pense qu’il serait important de redéfinir les rapports entre les adversaires. Il serait réaliste de reprendre le dialogue, d’autant plus que les données géopolitiques ont changé depuis l’avènement de Donald Trump à la présidence. Si nous voulons nous affirmer dans le monde, il faut que règne la paix sur notre continent. Weiterlesen

D’après Monsieur Trump, l’Allemagne et la Chine représentent un plus grand danger que la Russie de Vladimir Poutine. Cet homme qui veut se donner des airs de macho est en fait très peu sûr de lui. Il voit partout des complots contre lui. C’est la raison pour laquelle il fustige la presse dans son ensemble, ce qui le rend ridicule. Et lorsqu’il essaye de donner des arguments, ses données sont erronées comme c’était le cas au sujet des incidents de Suède qui n’ont pas eu lieu. Et lorsqu’il parle de la cohésion de son gouvernement, nous nous trouvons en pleine contradiction. Le vice-président qui est en voyage en Europe a déclaré l’attachement de Donald Trump à l’Otan ainsi que son respect pour l’UE, avec qui les USA veulent continuer à avoir des liens privilégiés. Mike Pence dit exactement le contraire de ce que déclare son patron. Il n’est pas étonnant que ses interlocuteurs ne sautent pas encore de joie. En ce qui concerne l’Allemagne, la diplomatie américaine ferait bien de faire très attention à ce qui se dit. Elle a toujours été loyale envers les États-Unis, mais n’a pas été toujours soumise comme l’attendait à l’époque la Maison Blanche. Gerhard Schröder a dit non à la guerre en Irak et il a gardé jusqu’à ce jour raison. Depuis ce pays n’a pas cessé de se développer. Le commerce extérieur de la République Fédérale a été et est encore un grand succès. Je pense qu’il y a de la jalousie chez ce descendant de l’Allemagne qu’est Donald Trump. Il ne peut que constater qu’une nation qui était à genoux à la fin de la guerre, a pu rattraper d’une manière extraordinaire le terrain perdu. Du vaincu elle est devenue la gagnante, sans pour autant sombrer dans l’arrogance. Il ne fait aucun doute que l’économie américaine aurait de quoi apprendre de cette nation, qui ne se laisse pas aller. Je pense déceler dans l’attitude de Trump au sujet de l’Allemagne des complexes d’infériorité. Weiterlesen

Comme deux enfants dans un bac de sable, Vladimir Poutine et Donald Trump se livrent des joutes oratoires afin de savoir qui sera le plus fort. Il s’agit avant tout de développer l’armement nucléaire. De tels discours détonnent avec les propos tenus jusqu’alors qui préconisaient une réduction notable des armes atomiques. La philosophie de la dissuasion est de nouveau d’actualité. Le tweet du futur président des États-Unis ne peut que concerner la Russie ou la Chine. Il paraît inutile d’utiliser de telles armes contre Andorre ou Saint-Marin. Il est assez étrange que c’est justement envers un dirigeant qui a soutenu activement le candidat Trump lors des élections que s’adresse ce message. C’est la démonstration de l’incohérence de la nouvelle administration. Nous ne pouvons que nous mettre sur le qui-vive en ce qui concerne nos futures relations avec l’Amérique. Et son intention d’affaiblir l’Otan ? Où est la logique dans tout cela? Maintes personnes me diront qu’une telle dialectique est une épreuve de force et qu’il ne faut pas la prendre trop au sérieux. C’est bien possible, mais avec un individu aussi volatile que le prochain locataire de la Maison Blanche, cela peut être source de conflits. Il réagit de manière émotive, ce qui n’est pas adéquat lorsqu’il s’agit de gérer une politique étrangère plus que complexe. Nous avons affaire aujourd’hui d’une part à un nombre élevé de guerres locales comme c’est le cas en Irak ou en Syrie, de l’autre au terrorisme islamique ou de l’extrême-droite qui se déroule dans l’ombre. Dans les deux cas l’emploi du nucléaire est inadéquat pour se protéger contre des coups de boutoirs plus ou moins isolés. Weiterlesen