Sahar Khodayari avait 30 ans lorsque elle s’est immolée par le feu au tribunal de Téhéran après avoir été condamnée à six mois de prison pour avoir assisté à un match de football de son équipe préférée, le Esteghlal FC. En Iran les femmes n’ont pas le droit d’entrer dans les stades, pour les préserver de l’atmosphère masculine et de la vue d’hommes à moitié nus. Elle est morte à la suite de ses brûlures à l’hôpital, ce qui a déclenché un raz-de-marée sur les réseaux sociaux. La FIFA a été sollicitée de boycotter dorénavant l’Iran, de l’empêcher à participer à des tournois internationaux. Je m’associerais volontiers à de telles mesures, trouvant la discrimination des femmes contraire à la convention des droits des hommes. Le ministère de la justice s’est empressé de tout démentir. Il n’y aurait pas eu de procès, encore moins de sentence. Les images de Sahar Khodayari à hôpital ont attisé les émotions. Mourir pour avoir tenté d’entrer dans le stade en se déguisant en homme, « tel a été le terrible délit » perpétré par cette jeune femme ! La légende du football iranien Ali Karimi a demandé à ses 4,5 millions d’abonnés sur Instagram. de boycotter les stades jusqu’à nouvel ordre. « Les femmes de notre terre sont meilleures que les hommes ». Mais aussi le club favori de Sahar Khodayari a publié un communiqué : « Le décès tragique de notre enfant bien-aimée, Mlle Sahar Khodayari, a causé une grande tristesse et un profond regret chez l’Esteghlal FC » Philipp Luther d’Amnesty international a affirmé : « Sahar Khodayari serait toujours vivante s’il n’y avait pas eu cette interdiction draconienne et le traumatisme subséquent de son arrestation, de sa détention et des poursuites », Sa mort (…) doit provoquer un changement en Iran pour éviter de telles tragédies à l’avenir ». Weiterlesen
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Macron en poupe !
Le G7 à Biarritz s’est mieux passé à ce qu’on pouvait s’attendre. Au lieu des perturbations qui étaient à prévoir de la part de Donald Trump, pas de tempête. Tout d’abord Emmanuel Macron a pu annoncer : « Immédiatement, nous offrirons aux pays amazoniens qui nous font connaître leurs besoins un soutien financier, au moins à hauteur de 20 millions d’euros et aussi avec des soutiens concrets » (Le gouvernement brésilien vient de refuser cette aide.) Du concret malgré les humiliations que le Président de la République a subi de la part de Jair Bolsonaro concernant sa femme. « Le crétin », comme il a été nommé par le ministre de l’éducation brésilien, peut considérer qu’à l’heure actuelle, une rencontre entre Donald Trump et le président iranien Hassan Rohani comme possible. La venue inattendue du ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. « Il y a des avancées, même si elles restent fragiles et que rien n’est encore fait ». Le président américain a ajouté : « Nous ne cherchons pas le changement de régime » à Téhéran, mais « nous voulons un Iran de nouveau riche » et qu’il ne soit « pas nucléaire ». Un accord a été trouvé au sujet de la taxation des géants du numérique. « Il y a beaucoup de nervosité sur cette fameuse taxe numérique française. Je crois qu’on a trouvé un très bon accord ».Dans la guerre que se livrent les USA et la Chine, il y aussi du mouvement. Malgré les coups de boutoirs il est à prévoir que les négociations pour arriver à un accord reprendront d’ici peu. Weiterlesen
Biarritz
Rencontre de Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des affaires étrangères avec Jean-Yves Le Drian à Biarritz, à quelques mètres du lieu, où a lieu la rencontre du G7. Emmanuel Macron a pris cet initiative afin de forcer les protagonistes de la conférence de réagir d’une manière ou d’une autre. Un électrochoc ayant pour but de ramener autour d’une table de négociation Donald Trump. Cela ne sera sûrement pas couronné de succès, mais peut être perçu comme un signal fort, pouvant avant tout apporter la confirmation que l’UE et la Grande-Bretagne ont une attitude différenciée par rapport à l’Iran. « Les leaders du G7 se sont accordés sur deux points: nous ne souhaitons pas que l’Iran se dote de l’arme nucléaire et personne ne souhaite la déstabilisation de la région ni l’escalade, afin d’éviter un conflit militaire » Une déclaration non-confirmée. Tout d’abord il aurait été possible de croire que le G7 avait confié à la France le soin de négocier, ce qui s’avéra être faux. Donald Trump a dit qu’il n’avait pas été question de Téhéran lors des entretiens qu’il a eu avec le président, ce qui a été confirmé par la suite. « Le G7 est un club informel, on ne donne pas de mandat formel à l’un ou à l’autre (…). Je n’ai pas de mandat formel du G7 pour discuter avec l’Iran. (…) Chacun va continuer à agir chacun dans son rôle ». Ceci a été un revers pour Emmanuel Macron, qui avait voulu endosser la veste de médiateur, prouver au monde entier, qu’il faisait tout pour désamorcer une situation des plus tendues. C’est une panne qui n’aurait pas dû se passer. Mais à ce moment on ne savait pas qu’un deuxième coup se préparait : la venue de Mohammad Javad Zarif en marge du G7. Weiterlesen
La force de dissuasion
En lançant hier le sous-marin nucléaire « Le Suffren » à Cherbourg, la France a donné à la force de dissuasion un atout de plus. Il est permis de se poser la question, si l’armement dont s’est doté le pays correspond encore aux défis militaires en ce qui concerne la politique internationale, comme cela été le cas pendant le septennat de Charles de Gaulle. Il avait été question de renforcer la puissance de la France par rapport aux alliés qui ont mis à genou le 3ème Reich. La dotation de l’arme nucléaire allait dans ce sens. Une décision juste à mon avis, pour ne pas faire de l’Europe le vassal des États-Unis et de faire comprendre à l’Union Soviétique qu’il fallait compter sur sa résistance, s’il lui venait l’idée d’aller plus en avant en direction de l’Atlantique. N’oublions pas que nous nous trouvions en pleine guerre froide et que le bluff était monnaie-courante. C’était un peu comme une partie de poker-menteur, où il s’agit de jeter de la poudre aux yeux de son adversaire. Ce qui fonctionna plus 74 ans peut être remis en question aujourd’hui. Le rôle de l’armée est de s’engager en Afrique, en Orient et ailleurs. Plutôt une stratégie d’une force de guérilla, capable comme au Mali d’intervenir rapidement, puis de pratiquer ensuite un retrait stratégique pour intervenir ensuite ailleurs. Le tout accompagné d’un soutien aérien. Je pense que c’est dans ce domaine qu’il faut développer l’action militaire. Alors à quoi bon le « Suffren » ? C’est le 17ème submersible à propulsion nucléaire. Je suppose qu’il a à son bord des missiles dotés de bombes atomiques. En cas de conflits majeurs, ils pourraient être tirés par des sous-marins conçus à cet effet. Du point de vue militaire, des armes qu’il ne faudrait jamais utiliser, car cela provoquerait sans aucun doute l’Apocalypse. Elles ne servent donc qu’à la dissuasion. Weiterlesen
Valse-hésitation
Dix minutes avant l’attaque contre l’Iran, commanditée par le président Trump, ce dernier a fait marche-arrière. « J’ai demandé combien de personnes allaient mourir. 150 personnes, Monsieur, a répondu un général. [Ce n’était] pas proportionné par rapport à une attaque contre un drone Je ne suis pas pressé, notre armée est (…) prête et de loin la meilleure au monde » Ce revirement est strictement du point de vue militaire un signe de faiblesse. C’est avant de prendre une telle décision, qu’il faut jauger exactement la situation. Une fois de plus le signe d’un manque évident de cohérence. C’est justement ce qui marque la gouvernance américaine depuis que Donald Trump est aux commandes. Puis il y a sa fascination pour Twitter qui lui cause du tort. Les réactions rapides qu’il engendre ne sont tout simplement pas compatibles avec la marche à suivre de la politique car elle enfreint toutes réflexions. Lorsqu’on se rend compte, que le président peut déclencher une attaque nucléaire il y a de quoi être songeur. Mais dans ce cas il s’est encore ravisé à temps. L’attaque d’un drone ne pouvait pas justifier une telle réplique. Le ministre des affaires étrangères adjoint Abbas Araghchi lors d’un entretien avec l’ambassadeur de Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains a déclaré : « Des débris du drone ont même été retrouvés dans les eaux territoriales de l’Iran », ce que contestent les États-Unis, qui prétendent qu’il a été abattu dans les eaux internationales du détroit d’Ormuz. Lorsqu’on sait qu’il n’est pas bien large, il peut s’agir que de quelques kilomètres, il est très risqué de baser toute la politique du Proche et du Moyen–Orient sur de telles données. Weiterlesen
Grève !
J’aurais pu écrire ce matin un article sur l’attaque en mer d’Oman de deux pétroliers, mais il y a cette heure trop d’incertitudes à ce sujet. Les États-Unis accusent l’Iran, mais à mon avis c’est loin d’être sûr. Je ne vois pas l’intérêt qu’aurait ce pays d’agir ainsi. Deux tiers de la production mondiale passe par le détroit d’Ormuz. Aussi le pétrole iranien. J’émets plutôt des doutes que ce soit un coup monté pour discréditer Téhéran, malgré la déclaration de Mike Pompeo, le secrétaire d’État. : « Les États-Unis considèrent que la République islamique d’Iran est responsable des attaques survenues aujourd’hui dans le golfe d’Oman. Cette conclusion s’appuie sur des renseignements, sur les armes utilisées, sur le niveau de savoir-faire nécessaire pour mener à bien l’opération, sur les attaques iraniennes analogues et récentes contre la marine marchande, et sur le fait qu’aucune organisation à la solde d’une puissance, dans la région, ne dispose des ressources et de l’efficacité requises pour passer à l’acte avec un tel degré de complexité ». Affaire à suivre. Weiterlesen
Mike Pompeo à Berlin
En cette période de fin de règne, l’Allemagne se rend la vie difficile, lorsqu’il s’agit des rapports entre Berlin et Washington. Comme on le sait le courant ne passe pas entre Donald Trump et la Chancelière. Dans un grand nombre de dossiers les points de vue divergent, que ce soient le climat, le commerce international, l’OTAN ou l’Iran. Les États-Unis exercent de la pression, j’irais jusqu’à dire du chantage pour faire plier Angela Merkel. Lors d’une cérémonie à l’université de Havard, où elle vient de recevoir un doctorat honoris causa, elle n’a pas manqué attaquer Trump, mais sans le nommer expressément. Une attitude peu commune avec la politique pratiquée depuis la fin de la guerre par la République fédérale. C’était celle d’un vassal, qui faisait tout pour ne pas importuner le grand-frère. Une exception néanmoins, le refus de Gerhard Schröder d’envoyer des troupes en Irak. C’est dans le cadre de ces rapports tendus que Mike Pompeo se rend aujourd’hui en Allemagne. Des bruits courent que Washington fait un appel du pied à Téhéran, voulant entamer des négociations secrètes. Dans ce cadre les Allemands pourraient jouer un rôle important, car eux sont en rapport avec les dirigeants iraniens, afin de sauver l’accord nucléaire. Mais une chose est certaine, la situation est précaire pour le gouvernement Merkel. Les revers perçus par son parti et par le SPD lors des élections européennes, ont été une gifle magistrale. Ainsi que les perspectives énoncées au sujet des scrutins cet automne dans trois nouveaux länder qui s’annoncent désastreux pour les partis de la coalition gouvernementale. Weiterlesen
Pompeo à Sotchi
Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, a rencontré hier Vladimir Poutine, à Sotchi. Les deux hommes ont été d’accord que les rapports entre les deux pays devaient être améliorés. Dans un tel contexte, il a été question d’une rencontre au mois de juin entre Donald Trump et lui. « J’ai eu l’impression que votre président souhaitait remettre en état les relations et contacts russo-américains, et qu’il était désireux de résoudre les questions d’intérêt commun ». Après la publication partielle du rapport de Robert Mueller, qui réfute qu’il y ait pu avoir manipulation de la part de Moscou lors des élections présidentielles de 2016, il était évidant que les conditions étaient requises pour que l’atmosphère soit moins tendue que cela avait été le cas auparavant. « Il est fort souhaitable que votre visite en Russie se fasse au profit des relations entre la Russie et les États-Unis et contribue à leur développement ». Vladimir Poutine a tout fait pour décrisper l’entrevue. Mais cela ne veut pas dire que les relations se soient améliorées, au contraire. Le désaccord semble être total concernant l’Iran, le Venezuela et finalement aussi la Syrie. Tout cela sur le fond de la guerre commerciale que se livre les USA contre la Chine. Lorsqu’on analyse ces différents volets, il est pour moi évidant que Washington se trouve dans une situation difficile et que pour redorer son blason, il lui faut d’urgence un succès. Du point de vue géopolitique l’Amérique se trouve dans une situation que je qualifierais de précaire dans le long terme. Malgré son « America first », Donald Trump doit se rendre à l’évidence qu’il ne peut pas faire cavalier-seul. Mike Pompeo a déclaré : « Je suis ici aujourd’hui parce que le président Trump est déterminé à améliorer cette relation. Nous avons des divergences et chaque pays protégera ses intérêts et son peuple. Certains domaines de coopérations sont excellents, sur la Corée du Nord, l’Afghanistan – nous avons fait du bon travail – et la lutte contre le terrorisme ». Weiterlesen