Sahar Khodayari avait 30 ans lorsque elle s’est immolée par le feu au tribunal de Téhéran après avoir été condamnée à six mois de prison pour avoir assisté à un match de football de son équipe préférée, le Esteghlal FC. En Iran les femmes n’ont pas le droit d’entrer dans les stades, pour les préserver de l’atmosphère masculine et de la vue d’hommes à moitié nus. Elle est morte à la suite de ses brûlures à l’hôpital, ce qui a déclenché un raz-de-marée sur les réseaux sociaux. La FIFA a été sollicitée de boycotter dorénavant l’Iran, de l’empêcher à participer à des tournois internationaux. Je m’associerais volontiers à de telles mesures, trouvant la discrimination des femmes contraire à la convention des droits des hommes. Le ministère de la justice s’est empressé de tout démentir. Il n’y aurait pas eu de procès, encore moins de sentence. Les images de Sahar Khodayari à hôpital ont attisé les émotions. Mourir pour avoir tenté d’entrer dans le stade en se déguisant en homme, « tel a été le terrible délit » perpétré par cette jeune femme ! La légende du football iranien Ali Karimi a demandé à ses 4,5 millions d’abonnés sur Instagram. de boycotter les stades jusqu’à nouvel ordre. « Les femmes de notre terre sont meilleures que les hommes ». Mais aussi le club favori de Sahar Khodayari a publié un communiqué : « Le décès tragique de notre enfant bien-aimée, Mlle Sahar Khodayari, a causé une grande tristesse et un profond regret chez l’Esteghlal FC » Philipp Luther d’Amnesty international a affirmé : « Sahar Khodayari serait toujours vivante s’il n’y avait pas eu cette interdiction draconienne et le traumatisme subséquent de son arrestation, de sa détention et des poursuites », Sa mort (…) doit provoquer un changement en Iran pour éviter de telles tragédies à l’avenir ».
Tant que les machos seront au pouvoir, j’émets des doutes qu’il se passe vraiment quelque chose. La FIFA a elle aussi réitéré ses appels adressés au autorités iraniennes pour « assurer la liberté et la sécurité de toutes les femmes engagées dans cette bataille légitime pour mettre fin aux interdictions d’entrer dans les stades ». Tant que de tels pays, l’Arabie Saoudite comprise, discriminera ainsi les femmes, ils ne seront pas des interlocuteurs valables. Mais comme le pétrole joue un rôle de taille, nous ménagerons de tels pays. Et ceci malgré le boycott de l’Iran. Il serait temps que les hommes se rendent à l’évidence qu’ils cessent d’agir de la sorte. Dans ce cas bien précis, tout cela est d’une grande absurdité. On en rirait probablement, si cela ne menait pas à une telle discrimination. Dans de telles conditions je donne raison à l’icône du foot iranien, Ali Karimi d’éviter d’aller au stade. Tout cela devrait nous faire réfléchir. Ce n’est pas seulement à Téhéran qu’une telle discrimination se passe. Chez nous aussi, où les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes, qu’il y a résistance lorsqu’elles occupent des postes réservés pour des raisons obsolètes à la gente masculine. Un examen de conscience après ce drame serait de mise, ainsi que des réactions bien plus violentes dans le cadre des meurtres commis presque quotidiennement contres les femmes au sein des familles.
pm