L’attaque aux drones de la raffinerie de pétrole Aramco a été très efficace. 5 % de la production du brut sont concernés. Ce seraient les rebelles yéménites qui le 14 septembre auraient été les auteurs de l’attaque, qui ont provoqué des incendies dans deux sites du géant pétrolier Aramco, à Abqaiq et à Khurais, dans l’est du pays. Les États-Unis, par la voix de son ministre d’État, Mike Pompeo, ont accusé Téhéran d’avoir orchestré cette opération. Elle démontre à quel point nous sommes vulnérables. Les autorités pétrolifères de l’Arabie Saoudite ont déclaré : « Nous ferons en sorte que le marché ne subisse aucune pénurie tant que nous ne serons pas de nouveau totalement opérationnels ». Il est pour moi évident que nous devons réduire notre dépendance énergétique de manière drastique. D’une part pour réduire l’effet de serre, de l’autre pour ne pas être constamment être les victimes de chantages. Lorsqu’on essaie de s’imaginer quels dommages peuvent causer des drones on reste pantois. Ce qui s’est passé à Abqaiq et Khurais, pourrait à tous moments être le cas en ce qui concerne les centrales nucléaires. Le président Trump a beau avoir recours aux réserves de pétrole, afin que le marché ne s’effondre pas complètement, ce ne que peut qu’être une situation bancale. « Suite aux attaques en Arabie saoudite, qui pourraient avoir un impact sur les prix du pétrole, j’ai autorisé l’utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir ». Weiterlesen
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Valse-hésitation
Dix minutes avant l’attaque contre l’Iran, commanditée par le président Trump, ce dernier a fait marche-arrière. « J’ai demandé combien de personnes allaient mourir. 150 personnes, Monsieur, a répondu un général. [Ce n’était] pas proportionné par rapport à une attaque contre un drone Je ne suis pas pressé, notre armée est (…) prête et de loin la meilleure au monde » Ce revirement est strictement du point de vue militaire un signe de faiblesse. C’est avant de prendre une telle décision, qu’il faut jauger exactement la situation. Une fois de plus le signe d’un manque évident de cohérence. C’est justement ce qui marque la gouvernance américaine depuis que Donald Trump est aux commandes. Puis il y a sa fascination pour Twitter qui lui cause du tort. Les réactions rapides qu’il engendre ne sont tout simplement pas compatibles avec la marche à suivre de la politique car elle enfreint toutes réflexions. Lorsqu’on se rend compte, que le président peut déclencher une attaque nucléaire il y a de quoi être songeur. Mais dans ce cas il s’est encore ravisé à temps. L’attaque d’un drone ne pouvait pas justifier une telle réplique. Le ministre des affaires étrangères adjoint Abbas Araghchi lors d’un entretien avec l’ambassadeur de Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains a déclaré : « Des débris du drone ont même été retrouvés dans les eaux territoriales de l’Iran », ce que contestent les États-Unis, qui prétendent qu’il a été abattu dans les eaux internationales du détroit d’Ormuz. Lorsqu’on sait qu’il n’est pas bien large, il peut s’agir que de quelques kilomètres, il est très risqué de baser toute la politique du Proche et du Moyen–Orient sur de telles données. Weiterlesen
Pas d’armes à l’Arabie Saoudite
L’Allemagne a engagé un bras de fer envers les pays, dont la France, avec qui elle produit des armes et qui se plaignent amèrement qu’il y ait pour l’instant un stop en ce qui concerne l’exportation d’engins de guerre, notamment à l’Arabie Saoudite. Le gouvernement a prolongé hier de six mois cet embargo. Il est en vigueur depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Cela a provoqué l’ire, notamment du ministre des affaires étrangères britannique, qui dans une lettre à Heiko Maas en février, a accusé Berlin de manque de loyauté. Mais aussi la France est irritée. Anne-Marie Descôtes, l’ambassadrice de France en Allemagne, a aussi critiqué l’aspect imprévisible de la politique à ce sujet. Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seifert a déclaré : « L’Allemagne va s’employer dans ses consultations avec ses partenaires à ce que les équipements militaires produits en commun ne soient pas utilisés dans la guerre au Yémen et ce pendant neuf mois », jusqu’au 31 décembre 2019. Depuis 2015 il y a plus de 10.000 morts au Yémen, dont un nombre considérable d’enfants. La disette fait ce que les armes ne font pas, elle tue quotidiennement un nombre non négligeable de personnes. Vouloir empêcher que les engins de guerre ne soient pas utilisés dans des conflits tient de l’utopie. À quoi bon acheter des armes qui ne serviront pas ? Ne seraient-elles que présentées dans des défilés ? Ridicule ! Weiterlesen
L’Iran sous contraintes
Emmanuel Maron veut qu’il soit aussi trouvé un accord en ce qui concerne les questions balistiques de l’Iran. Il est évident que le Président veut faire en sorte que le principal visé d’une attaque de fusées sur un territoire étranger, en l’occurrence Israël, soit protégé par un pacte entre l’Iran et les pays signataires de l’accord sur les armes nucléaires. Téhéran a d’ores et déjà déclaré qu’il ne pouvait pas en être question, d’autant plus qu’il s’agit d’une question touchant de très près à sa défense. L’Iran craint plus que jamais d’être en proie des israéliens qui ont déclaré sans équivoques qu’ils attaqueraient ce pays s’ils se sentaient menacés, ce qui est le cas aujourd’hui. La paix au Proche-Orient est plus éloignée que jamais. On sent que les pays concernés préfèrent faire le bras-de-fer que de se retrouver autour d’une table de conférence. Pour Benjamin Netanyahou, un faucon, il n’est pas question de céder. Il est outré que les pays occidentaux aient accordé un tel crédit à l’Iran du président Hassan Rohani. Même s’il peut être considéré comme un modéré, le premier israélien le considère comme étant un disciple du diable. Il est évident que nous nous trouvons dans une situation plus que délicate qui risque encore de se détériorer si un certain cap était franchi. Ce n’est pas malheureusement l’administration américaine, dans le contexte, où elle se trouve actuellement, qui fera des efforts pour atténuer les tensions. Elle aurait plutôt tendance à jeter du pétrole dans le feu, si on en croit Donald Trump, avec ses attaques incessantes sur Twitter. Weiterlesen
Les faiseurs de guerre !
L’Arabie Saoudite, en exécutant 47 opposants, la plupart des chiites, attise le feu et essaie ainsi de provoquer la guerre. Parmi eux le cheikh Nimr Al-Nimr, un proche de régime de Téhéran. Ce qui se passe là-bas, fait l’effet d’une poudrière. Les sunnites saoudiens montrent ainsi leur vrai visage. Il n’est pas si éloigné de celui de l’EI. Même si parmi les victimes il y a des membres d’Al-Qaïda, les visées expansionnistes ne peuvent pas être ignorées. Le totalitarisme de la monarchie et son manque absolu de tolérance y sont ainsi bien représentés. Et ces derniers sont nos alliés ? L’occident ne doit pas d’étonner que dans de telles conditions sa crédibilité démocratique est mise en jeu. Nous livrons constamment des armes à ce pays et ceci sans état d’âme. L’or noir nous aveugle. Nous sommes prêts à nous vautrer par terre afin de ne pas subir des revers économiques. Le beau discours prônant les droits de l’homme est ainsi vide de sens. L’Iran réagira en conséquence. La mise-à-feu de l’ambassade saoudienne est un premier pas en direction d’un conflit qui risque de se généraliser dans la péninsule arabe. Au Yémen par exemple, les forces armées saoudiennes combattent les minorités chiites. Weiterlesen