L’attaque aux drones de la raffinerie de pétrole Aramco a été très efficace. 5 % de la production du brut sont concernés. Ce seraient les rebelles yéménites qui le 14 septembre auraient été les auteurs de l’attaque, qui ont provoqué des incendies dans deux sites du géant pétrolier Aramco, à Abqaiq et à Khurais, dans l’est du pays. Les États-Unis, par la voix de son ministre d’État, Mike Pompeo, ont accusé Téhéran d’avoir orchestré cette opération. Elle démontre à quel point nous sommes vulnérables. Les autorités pétrolifères de l’Arabie Saoudite ont déclaré : « Nous ferons en sorte que le marché ne subisse aucune pénurie tant que nous ne serons pas de nouveau totalement opérationnels ». Il est pour moi évident que nous devons réduire notre dépendance énergétique de manière drastique. D’une part pour réduire l’effet de serre, de l’autre pour ne pas être constamment être les victimes de chantages. Lorsqu’on essaie de s’imaginer quels dommages peuvent causer des drones on reste pantois. Ce qui s’est passé à Abqaiq et Khurais, pourrait à tous moments être le cas en ce qui concerne les centrales nucléaires. Le président Trump a beau avoir recours aux réserves de pétrole, afin que le marché ne s’effondre pas complètement, ce ne que peut qu’être une situation bancale. « Suite aux attaques en Arabie saoudite, qui pourraient avoir un impact sur les prix du pétrole, j’ai autorisé l’utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir ».
Parallèlement au gouvernement américain, Riad va aussi débloquer ses réserves comme l’a déclaré le prince Abdel Aziz ben Salmane, le ministre de l’Énergie. Les USA seraient probablement tentés par des représailles contre l’Iran. S’ils s’en prenaient aux installations pétrolifères de la République Islamique, cela pour être un coup de boomerang. Cela aggraverait encore la situation sur le marché du brut. Aussi des attaques au détroit de Ormuz seraient à tout point néfastes. En partant de telles données, une fois de plus la preuve que Washington se trouve dans le plus grand embarras. Toutes représailles menées par le Pentagone mèneraient à une escalade des conflits dans cette partie du monde, ce qui ne peut être de l’intérêt de personne. La Maison Blanche a condamné ces « actions violentes contre des zones civiles et des infrastructures vitales pour l’économie mondiale ». Puis Mike Pompeo a fait de la surenchère : « Téhéran est derrière une centaine d’attaques contre l’Arabie saoudite, tandis que [le président Hassan] Rohani et [son ministre des affaires étrangères, Mohamad Javad] Zarif prétendent s’engager dans la diplomatie. Au milieu de tous ces appels à une désescalade, l’Iran vient de lancer une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique de la planète. » Ce qui a été démenti par le ministère des affaires étrangères iranien. Même s’il peut apparaître logique que ne soient pas les rebelles yéménites qui aient eu la logistique nécessaire de lancer les dix drones pour mener à bien cette opération et qu’effectivement Téhéran soit mêlé cette histoire, il faudrait peut-être en analyser les causes. Sans la rupture du traité nucléaire avec l’Iran, nous en serions pas là. Je pense que l’Administration Trump ferait bien de se regarder dans un miroir !
pm