Dix minutes avant l’attaque contre l’Iran, commanditée par le président Trump, ce dernier a fait marche-arrière. « J’ai demandé combien de personnes allaient mourir. 150 personnes, Monsieur, a répondu un général. [Ce n’était] pas proportionné par rapport à une attaque contre un drone Je ne suis pas pressé, notre armée est (…) prête et de loin la meilleure au monde » Ce revirement est strictement du point de vue militaire un signe de faiblesse. C’est avant de prendre une telle décision, qu’il faut jauger exactement la situation. Une fois de plus le signe d’un manque évident de cohérence. C’est justement ce qui marque la gouvernance américaine depuis que Donald Trump est aux commandes. Puis il y a sa fascination pour Twitter qui lui cause du tort. Les réactions rapides qu’il engendre ne sont tout simplement pas compatibles avec la marche à suivre de la politique car elle enfreint toutes réflexions. Lorsqu’on se rend compte, que le président peut déclencher une attaque nucléaire il y a de quoi être songeur. Mais dans ce cas il s’est encore ravisé à temps. L’attaque d’un drone ne pouvait pas justifier une telle réplique. Le ministre des affaires étrangères adjoint Abbas Araghchi lors d’un entretien avec l’ambassadeur de Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains a déclaré : « Des débris du drone ont même été retrouvés dans les eaux territoriales de l’Iran », ce que contestent les États-Unis, qui prétendent qu’il a été abattu dans les eaux internationales du détroit d’Ormuz. Lorsqu’on sait qu’il n’est pas bien large, il peut s’agir que de quelques kilomètres, il est très risqué de baser toute la politique du Proche et du MoyenOrient sur de telles données.

Il serait grand temps que les USA fassent une politique cohérente dans cette partie du monde, qu’ils n’axent pas leur concept que sur l’Arabie Saoudite, qui n’aurait rien à redire que l’Amérique attaque son pire ennemi qu’est l’Iran. Pour le wahhabisme et le salafisme, aux commandes dans le royaume, des sectes sunnites, les chiites sont des mécréants, des traîtres de la foi. La guerre que se livrent les deux pays au Yémen, peut être considérée comme un conflit religieux, idéologique. Il est d’une telle complexité, que les États-Unis feraient bien de ne pas s’en mêler. Même si Israël joue en ce moment cette carte, il est prouvé que les attentats menés en particulier en Europe sont l’œuvre de ces fanatiques. Le rôle de Riad est plus que contestable lorsqu’il est question du terrorisme, en particulier celui de l’EI. Le choix du gouvernement israélien me semble être équivoque, car les attentats ont aussi un relent antisémite. L’Iran lui aussi n’hésite pas de réclamer la disparition des cartes de l’État hébreux, ce qui attise la situation. Il est en particulier présent au Liban, d’où il mène par l’entremise de milices locales des tirs de missiles sur le Nord du pays. Vient s’ajouter le drame palestinien, une peuple qui est convoité aussi bien par les sunnites que par les chiites. Un peuple martyre. Et dans tout cela un Donald Trump qui sème par l’entremise de son gendre, Jared Kushner, encore plus de zizanie. Il serait temps que plus de quiétude s’établisse dans la politique menée par Washington. Il ne s’agit pas de ruer dans les brancards si on veut obtenir quoi que soit. Il serait bon de revenir à une politique de demi-teintes, au lieu de brandir des menaces, que finalement on ne peut pas tenir !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/21/trump-annule-au-dernier-moment-des-frappes-sur-l-iran_5479488_3210.html

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