Au fond je m’en fous comme de l’an quarante que Monsieur Johnson ait des démêlés avec sa dulcinée, que les deux se lancent des mots d’oiseaux et ameutent tout le quartier. Mais ce qui me fait tout se même un peu suer, c’est que ce Monsieur veut briguer la tête du parti conservateur et du même coup devenir premier ministre du Royaume Uni. Vous l’avez bien deviné, il s’agit de Boris Johnson, le triste sir qui est en train d’entraîner son pays dans un des plus grands malheurs de son histoire. Je le rend responsable du Brexit. Lorsqu’on est plein aux as comme lui, il n’y a pas de quoi faire des insomnies. Non, il ne dormira pas sur la paille avec sa copine. « Lâche-moi ! Sort de chez moi ! Lâche mon putain d’ordinateur !  Tu ne fais attention à rien parce que tu es gâté. Tu ne te soucies pas de l’argent ni de rien. » Le très sérieux « The Gardian » a interrogé les voisins, s’est mis en rapport avec la police. « Les agents n’ont constaté aucune infraction ni inquiétude apparente et il n’y avait pas de motif à intervention », a estimé ensuite Scotland Yard. Mais il ne peut pas être nié que l’altercation a été plus que bruyante. On est loin de l’ambiance feutrée de la diplomatie. Les voisins sont en droit de se demander, s’il est adéquat qu’un amant qui n’arrive pas à se maîtriser, prenne les rennes du pouvoir. « Il y a eu un bruit de bris de quelque chose comme des assiettes, des cris très forts et je suis sûre que c’était Carrie et qu’elle criait beaucoup “Sors !”. Elle disait : “Sors de mon appartement !” et il disait “non”. Le cri a été suivi d’un silence. » N’est-ce pas bouleversant ?

Je téléphonai à la queen, qui me dit. « Si je devais me faire des cheveux gris pour toutes les affaires de cul de me sujets, il y a belle lurette que j’aurais rendu l’âme ! » J’avais beau lui dire que Johnson n’étais pas n’importe qui. Pas un citoyen lambda,rien n’y fit. Dans le quartier une affiche a été collée aux murs. « Nous préférerions le supporter comme voisin que comme premier ministre » Il n’aura pas le soucis de devoir chercher une nouvelle piaule. Quand on connaît les prix des appartements à Londres, un soucis en moins. Il va de soi qu’un tel incident est de l’eau amené sur le moulin d’un certain Jeremy Hunt, de son était ministre des affaires étrangères et le lèche-cul de service d’une certaine Theresa May. Un modéré qui à l’âme, d’après que ce que j’ai lu, d’une savonnette aux fleurs de mauves. Bon pour la tisane, mais qu’en est-il de la gouvernance ? Comme on le voit, les Torries ont de quoi jubiler. De pouvoir assister à l’œil à une représentation de guignol, cela n’arrive pas tous les jours. Dans de telles conditions il ne faut pas s’étonner que le nouveau parti créé de toutes pièces par Nigel Farage, qui porte le nom génial de Brexit, cartonne. Si cet individu n’était pas le porte-drapeau de l’extrême-droite anglaise, il y aurait de quoi se frapper les cuisses, mais ce qui se passe-là est un désastre. La scène entre Boris Johnson et sa maîtresse me ferait sourire, si l’enjeu n’était pas si grand. Elle est pour moi le symbole d’une Angleterre qui va à dérive, comme un paquebot où le capitaine s’est saoulé la gueule au point de ne plus pouvoir le diriger. Normalement ce serait un incident anodin, mais dans le désordre actuel, cela est d’une cynisme de mauvais aloi, lorsqu’on voit dans quel désarroi sera plongé le peuple par Johnson le mauvais baiseur !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/22/une-scene-de-menage-perturbe-la-marche-de-boris-johnson-vers-downing-street_5480139_3210.html

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