Le G7 à Biarritz s’est mieux passé à ce qu’on pouvait s’attendre. Au lieu des perturbations qui étaient à prévoir de la part de Donald Trump, pas de tempête. Tout d’abord Emmanuel Macron a pu annoncer : « Immédiatement, nous offrirons aux pays amazoniens qui nous font connaître leurs besoins un soutien financier, au moins à hauteur de 20 millions d’euros et aussi avec des soutiens concrets » (Le gouvernement brésilien vient de refuser cette aide.) Du concret malgré les humiliations que le Président de la République a subi de la part de Jair Bolsonaro concernant sa femme. « Le crétin », comme il a été nommé par le ministre de l’éducation brésilien, peut considérer qu’à l’heure actuelle, une rencontre entre Donald Trump et le président iranien Hassan Rohani comme possible. La venue inattendue du ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. « Il y a des avancées, même si elles restent fragiles et que rien n’est encore fait ». Le président américain a ajouté : « Nous ne cherchons pas le changement de régime » à Téhéran, mais « nous voulons un Iran de nouveau riche » et qu’il ne soit « pas nucléaire ». Un accord a été trouvé au sujet de la taxation des géants du numérique. « Il y a beaucoup de nervosité sur cette fameuse taxe numérique française. Je crois qu’on a trouvé un très bon accord ».Dans la guerre que se livrent les USA et la Chine, il y aussi du mouvement. Malgré les coups de boutoirs il est à prévoir que les négociations pour arriver à un accord reprendront d’ici peu.
Emmanuel Macron a repris la barre en Europe. Angela Merkel a semblé être plutôt effacée. Il est évident que nous avons affaire en Allemagne à un fin de règne. D’ici quelques semaines le bilan de la première moitié de la coalition sera fait. Il n’est pas encore dit que le SPD veuille continuer à jouer au bouc émissaire et perdre de plus en plus de voix, on en est à 14 %, à égalité avec l’extrême-droite de l’AfD. Et pourtant le gouvernement a fait du bon boulot. Plus de 60 % des projets évoqués dans l’accord signé entre les sociaux, les chrétiens et sociaux-démocrates ont été mis en route. Il est évident que le Président de la République a pris l’occasion de s’affirmer. Il a tout fait pour calmer le jeu entre l’UE et les États-Unis. « Il est normal qu’il respecte ses engagements de campagne électorale et ce qu’il considère être les intérêts des États-Unis, mais il est aussi conscient de ses responsabilités de président de la première puissance mondiale ». C’est une attitude pragmatique, qui démontre bien que l’UE aurait tout d’abord tout à perdre en jouant la confrontation. Le tout sous la toile-de-fond du Brexit. Il faudra voir ce que cela donnera. Qui sait si Boris Johnson soit encore au pouvoir. Il est évident qu’un divorce sans accord, corrigera la donne. Il est à prévoir que l’axe Berlin-Paris prenne du poil de la bête. Et les USA dans tout cela ? En jouant à fond la carte du déchirement, ils se rendront compte qu’ils risquent de perdre des points dans un marché bien plus puissant que celui de la Grande Bretagne, d’autant plus que le pouvoir d’achat risque de piquer du nez. Peut-être, tout au moins jusqu’au prochain tweet, Donald Trump s’est rendu à la raison. Il serait bon que dans la situation tendue dans laquelle se trouve le monde, la diplomatie française ait repris un peu de vigueur.
pm