Comme deux enfants dans un bac de sable, Vladimir Poutine et Donald Trump se livrent des joutes oratoires afin de savoir qui sera le plus fort. Il s’agit avant tout de développer l’armement nucléaire. De tels discours détonnent avec les propos tenus jusqu’alors qui préconisaient une réduction notable des armes atomiques. La philosophie de la dissuasion est de nouveau d’actualité. Le tweet du futur président des États-Unis ne peut que concerner la Russie ou la Chine. Il paraît inutile d’utiliser de telles armes contre Andorre ou Saint-Marin. Il est assez étrange que c’est justement envers un dirigeant qui a soutenu activement le candidat Trump lors des élections que s’adresse ce message. C’est la démonstration de l’incohérence de la nouvelle administration. Nous ne pouvons que nous mettre sur le qui-vive en ce qui concerne nos futures relations avec l’Amérique. Et son intention d’affaiblir l’Otan ? Où est la logique dans tout cela? Maintes personnes me diront qu’une telle dialectique est une épreuve de force et qu’il ne faut pas la prendre trop au sérieux. C’est bien possible, mais avec un individu aussi volatile que le prochain locataire de la Maison Blanche, cela peut être source de conflits. Il réagit de manière émotive, ce qui n’est pas adéquat lorsqu’il s’agit de gérer une politique étrangère plus que complexe. Nous avons affaire aujourd’hui d’une part à un nombre élevé de guerres locales comme c’est le cas en Irak ou en Syrie, de l’autre au terrorisme islamique ou de l’extrême-droite qui se déroule dans l’ombre. Dans les deux cas l’emploi du nucléaire est inadéquat pour se protéger contre des coups de boutoirs plus ou moins isolés.
Et c’est justement dans ces domaines bien précis que nous sommes vulnérables. Il est plus facile de pavoiser avec une armée à l’appui, que dans des combats qui ne peuvent que se dérouler dans l’ombre. La conception de Donald Trump ainsi que son rival russe, semble être dépassée en ce qui concerne l’intérêt majeur de leurs peuples. Pour essayer de nous défendre dans le domaine du terrorisme international, il faut avant out renforcer les activités des services secrets. C’est le seul moyen de prévention afin de déjouer de probables attentats. Il est évident que les succès escomptés sont plutôt modestes, car nous avons de plus en plus à faire à des actes individuels. C’est ce qui rend la politique de la défense plus ou moins obsolète. Les armes nucléaires ne freineront personne à se faire sauter dans une salle de concert ou d’écraser avec un camion des innocents. Il est évident que les succès dans ce domaine ne peuvent qu’être relatifs. Il est difficile de pavoiser, car les dits kamikazes peuvent se manifester partout et quand ils en ressentent le besoin. Il n’est pas nécessaire d’avoir un état-major qui dicte toutes les actions. Dans de tels cas le système classique de défense paraît horriblement lourd et inamovible. Taper du poing sur la table ne sert strictement à rien et de plus, on n’en tire aucune gloire. Donald Trump s’apercevra rapidement qu’il vaut parfois mieux se taire. La politique de la défense a diamétralement changé. Il devrait s’en rendre compte, d’autant plus que les USA ne sont pas à l’abri contre de telles attaques.
pm