Le passé a rattrapé Sylvie Goulard, dont la candidature à la commission européenne a été rejetée par les Eurodéputés. Le MoDem, dont elle est membre, avait été cartonné, comme Madame Le Pen au demeurant, pour une affaire de postes fictifs. Il s’agissait alors des rémunérations des assistants parlementaires. Au lieu de travailler exclusivement pour les institutions européennes, ils empochaient de l’argent pour des taches strictement partisanes. Une manière de financer son MoDem. Cela eut comme conséquence le départ de François Bayrou et des ses amis, dont Sylvie Goulard, du gouvernement. Il est évidement qu’avec un tel boulet au pied, sa candidature était menacée dès le début. « Je prends acte de la décision du Parlement européen, dans le respect de la démocratie. Je remercie le président de la République [français] et [la présidente de la Commission européenne] Ursula von der Leyen pour leur confiance et tous les députés qui ont voté pour moi ». Parfois je ne comprends pas le bon sens politique. Il est évident que le Président ait voulu faire un geste envers ses alliés du centre, mais il aurait dû savoir qu’il n’était plus possible d’imposer des candidats à coups de massue. Il a commis l’erreur de croire que les députés « étaient malléables ». Qu’ils ne se mettraient pas en travers d’une décision venant d’un des chantres de l’UE. Il s’est trompé. Au cours d’une conférence de presse donnée à Lyon, il a essayé de se disculper : « Je me suis battu pour un portefeuille, j’ai soumis trois noms. On m’a dit : “Votre nom est formidable, on le prend” et puis on me dit finalement : “On n’en veut plus” ». Weiterlesen

Lorsque j’ai appris qu’Ursula von der Leyen avait été nommée à la tête de la Commission Européenne, je n’ai pas sauté de joie. Comment l’aurais-je fait, me trouvant au volant de ma voiture ? Passons ! Je me trouve à Berlin, où la ministre de la défense n’a pas laissé une impression d’efficacité, loin s’en faut. La Bundeswehr est dans un état de vétusté. Le matériel laisse plus à désirer. Un grands nombre d’avions ne sont pas en mesure de prendre l’air, étant en pannes. De même pour les hélicoptères et autres. Bref, en cas de conflit l’armée ne pourrait pas remplir ses fonctions. De plus il y a un scandale, qui écorche la ministre. Elle a commandé des études à des instituts à prix d’or, sans faire d’appels d’offres. Cela aurait pu lui causer son renvoi. Maintenant qu’elle a été recyclée, rien de grave ne pourra plus lui arriver. Sa nomination à Bruxelles vient à point nommé, pour tirer d’embarras Angela Merkel. Elle fait une excellente opération. Elle se débarrasse d’une femme, qui aurait pu entraver sa succession. Pour Annegret Kramp-Karrenbauer, la cheffe de la CDU, une concurrente en moins. Il n’est pour moi pas question de cracher du venin. Plutôt de me faire du soucis au sujet des compétences que devrait avoir un candidat à un poste de pointe. Si on avait nommé Michel Barnier, un conservateur, qui a mené de main de maître les négociations du Brexit, je n’aurais rien trouvé à redire. Avec Ursula von der Leyen je ne trouve pas que l’UE est dans de bonnes mains. Je ne peux pas me l’imaginer négociant avec Trump ou Poutine, faire le bras de fer sur l’échiquier international. C’est ce qui me frustre en ce qui concerne la politique, où seuls les meilleurs devraient avoir accès aux postes de pointe. Weiterlesen

Emmanuel Macron n’aime pas ce qui fait désordre comme la recherche des candidats à la tête de l’UE. Que ce soit le président de la commission européenne, le patron de l’assemblée ou le ou la chargée de la politique étrangère. Le président de la République a dit que Bruxelles « donne une image pas sérieuse de l’Europe » et ne la rend « pas crédible au plan international ». Puis il a ajouté qu’il y avait« des réunions trop longues qui ne mènent à rien » et « des heures passées en palabres » dans « un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider ». La preuve à mon avis que les mécanismes de la démocratie ne fonctionnent pas en UE. Nous avons été appelés aux urnes pour voter pour une liste ayant un leader à sa tête. Il en est ressorti que Manfred Weber, le chef des chrétiens démocrates a été le premier. Logiquement ce serait à lui de prendre les commandes de la Commission. On peut l’aimer ou pas, le considérer comme n’ayant pas la colonne vertébrale nécessaire pour assumer un tel poste, mais le verdict du peuple a été clair. C’est à lui qu’incomberait d’être le président. Ce n’est pas le cas, car les présidents et les premiers-ministres des pays-membres y mettent leur grain de sel et se permettent d’ignorer le résultat des urnes. C’est là que le bât blesse en Europe. Je suis d’avis qu’il faut instaurer au plus vite de nouvelles règles de gouvernance et donner aux citoyens toute leur souveraineté. Weiterlesen

Les eurodéputés devront voter aujourd’hui à Strasbourg le déclenchement de l’article 7 du traité de l’UE ayant pour but de contrecarrer les tendances totalitaristes de Viktor Orban en Hongrie. Cet autocrate, à tendance néofasciste, refuse l’accueil des migrants et ceci avec une violence verbale et physique sans nom, il mène une politique répressive contre la presse et ignore la liberté d’expression comme elle est stipulée dans les traités européens, de même pour la justice, qu’il a mis sous tutelle, sans parler de l’antisémitisme qui trouve son apogée dans les attaques menées contre la fondation de George Soros. Il a fait de la Hongrie un pays-félon. Le débat hier dans l’hémicycle a été d’une rare violence. Orban, qui a fait le voyage pour défendre son point de vue, a accusé les députés « de condamner un pays et un peuple. » L’Union Européenne ne peut pas rester indifférente lorsqu’un État-membre viole le droit des citoyens, comme c’est la cas en Hongrie. Il ne peut pas être question de chantage comme le proclame le premier-ministre, mais seulement de justice et d’équité. Une même procédure avait été engagée contre la Pologne par la Commission Européenne en fin de l’année 2017 pour des raisons identiques. Le PPE, le Parti Populaire Européen, dont le gouvernement hongrois fait partie, a des grandes réticences à soutenir Viktor Orban. Même son leader, Manfred Weber, qui voudrait prendre la relève de Jean-Claude Juncker à la tête de la commission, a mis de l’eau dans son vin en ce qui concerne son ami de Budapest, qu’il a toujours soutenu. Même le chancelier autrichien, Sebastian Kurtz, qui dirige une coalition avec l’extrême-droite, a appelé le parlement à voter pour l’article 7. Weiterlesen