Les eurodéputés devront voter aujourd’hui à Strasbourg le déclenchement de l’article 7 du traité de l’UE ayant pour but de contrecarrer les tendances totalitaristes de Viktor Orban en Hongrie. Cet autocrate, à tendance néofasciste, refuse l’accueil des migrants et ceci avec une violence verbale et physique sans nom, il mène une politique répressive contre la presse et ignore la liberté d’expression comme elle est stipulée dans les traités européens, de même pour la justice, qu’il a mis sous tutelle, sans parler de l’antisémitisme qui trouve son apogée dans les attaques menées contre la fondation de George Soros. Il a fait de la Hongrie un pays-félon. Le débat hier dans l’hémicycle a été d’une rare violence. Orban, qui a fait le voyage pour défendre son point de vue, a accusé les députés « de condamner un pays et un peuple. » L’Union Européenne ne peut pas rester indifférente lorsqu’un État-membre viole le droit des citoyens, comme c’est la cas en Hongrie. Il ne peut pas être question de chantage comme le proclame le premier-ministre, mais seulement de justice et d’équité. Une même procédure avait été engagée contre la Pologne par la Commission Européenne en fin de l’année 2017 pour des raisons identiques. Le PPE, le Parti Populaire Européen, dont le gouvernement hongrois fait partie, a des grandes réticences à soutenir Viktor Orban. Même son leader, Manfred Weber, qui voudrait prendre la relève de Jean-Claude Juncker à la tête de la commission, a mis de l’eau dans son vin en ce qui concerne son ami de Budapest, qu’il a toujours soutenu. Même le chancelier autrichien, Sebastian Kurtz, qui dirige une coalition avec l’extrême-droite, a appelé le parlement à voter pour l’article 7.

Seuls les anti-européens comme le Britannique Nigel Farage, des membres provenant du Rassemblement National ou des diverse formations comme la Lega de Matteo Salvini et j’en passe, le soutiennent. La mise en pratique de l’article 7 est très longue. Une fois que le parlement européen donne le feu-vert, une majorité de 4/5e des membres est nécessaire au Conseil européen pour qu’il y ait des sanctions. Les plus dures sont de couper les fonds alloués à tous États-membres et de retirer leur droit de vote. Viktor Orban, malgré son discours musclé, a déclaré ne jamais vouloir quitter le PPE au profit des formations d’extrême-droite et pour cause. Il sait parfaitement que si la Hongrie n’avait plus de soutiens de Bruxelles, ce pays sombrerait dans un marasme économique. Même s’il se rapprochait encore plus de Vladimir Poutine, un frère d’armes, il ne pourrait pas s’attendre à une manne de la part de la Russie, qui souffre des sanctions imposées à elle par la communauté internationale. Malgré l’envie qu’il a probablement de claquer la porte à l’UE, les intérêts financiers auront probablement la priorité. Je ne peux que soutenir moralement la démarche des eurodéputés. Si eux ne marquent pas un signe, notre continent ira de plus en plus à la dérive en ce qui concerne le néofascisme. Une situation que les pères de l’Europe comme Robert Schuman, n’auraient jamais acceptée. Il faut que les Orban et compagnie apprennent enfin qu’ils ne peuvent pas toucher le beurre et l’argent du beurre. Il en va des valeurs fondamentales et cela ne se discute pas !

pm

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/09/11/viktor-orban-sur-le-banc-des-accuses-au-parlement-europeen_5353638_3214.html

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