Le passé a rattrapé Sylvie Goulard, dont la candidature à la commission européenne a été rejetée par les Eurodéputés. Le MoDem, dont elle est membre, avait été cartonné, comme Madame Le Pen au demeurant, pour une affaire de postes fictifs. Il s’agissait alors des rémunérations des assistants parlementaires. Au lieu de travailler exclusivement pour les institutions européennes, ils empochaient de l’argent pour des taches strictement partisanes. Une manière de financer son MoDem. Cela eut comme conséquence le départ de François Bayrou et des ses amis, dont Sylvie Goulard, du gouvernement. Il est évidement qu’avec un tel boulet au pied, sa candidature était menacée dès le début. « Je prends acte de la décision du Parlement européen, dans le respect de la démocratie. Je remercie le président de la République [français] et [la présidente de la Commission européenne] Ursula von der Leyen pour leur confiance et tous les députés qui ont voté pour moi ». Parfois je ne comprends pas le bon sens politique. Il est évident que le Président ait voulu faire un geste envers ses alliés du centre, mais il aurait dû savoir qu’il n’était plus possible d’imposer des candidats à coups de massue. Il a commis l’erreur de croire que les députés « étaient malléables ». Qu’ils ne se mettraient pas en travers d’une décision venant d’un des chantres de l’UE. Il s’est trompé. Au cours d’une conférence de presse donnée à Lyon, il a essayé de se disculper : « Je me suis battu pour un portefeuille, j’ai soumis trois noms. On m’a dit : “Votre nom est formidable, on le prend” et puis on me dit finalement : “On n’en veut plus” ». Weiterlesen
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Le pèze n’est pas tout !
Le député Richard Ramos du MoDem, membre de la majorité, a déclaré dans une interview dans le Nouvel Obs, que le gouvernement ferait bien de ne pas baser toute son action sur les questions d’argent. Bercy aurait d’après lui une importance démesurée dans les décisions prisent par Matignon et indirectement par la Présidence de la République. Il essaie néanmoins de ménager Emmanuel Macron, mais n’est-ce pas lui qui tient les rennes du pouvoir ? Représentant d’une circonscription rurale, Richard Ramos est aux premières loges, lorsque il s’agit de prendre note des récriminations des administrés. Si je l’ai bien compris, la prédominance des technocrates est le talon d’Achille de la nouvelle politique. Il attend de Paris un peu plus d’empathie. J’ai repris cette thèse d’un homme du terrain, car elle me semble caractéristique à une époque de redressement. Il ne faut pas oublier que la France se trouvait jusqu’à présent dans une situation difficile, où il faut en premier lieu redresser les finances du pays. Pour pouvoir réaliser des objectifs politiques, il faut avoir des réserves budgétaires importantes. Autrement on entre à nouveau dans l’évocation de projets mirifiques, qui par manque de moyens restent lettre-morte. Il est évident qu’avec une telle rigueur, il ne reste relativement que peu de place pour donner à l’action gouvernementale le sentiment que les hommes et les femmes de France jouent un rôle prioritaire. Il s’agit tout d’abord de mettre de l’ordre dans le ménage avant de passer à l’action politique. Pour ma part je trouve cette démarche raisonnable. Trop de promesses ont été faites sans des résultats tangibles. Le Président de la République avait déjà au cours de sa campagne électorale évoqué ce dilemme et dit qu’il fallait jouer cartes sur table. Les gestionnaires ont souvent du mal à assortir leurs décisions de belles paroles lyriques. Dans le cas de Bercy, ils ont le devoir d’être efficaces. Et si cela grince parfois, c’est bien normal, lorsqu’il faut serrer la ceinture. Weiterlesen