Une fois du plus le très grand stratège Donald Trump, génie de son état, nous a fait profiter de sa science infuse et a contre l’avis du Pentagone et de nombreux élus républicains, commencé à retirer ses troupes du Nord de la Syrie, tout au long de la frontière turque. Humainement et stratégiquement une attitude des plus néfastes. Il a poignardé les Kurdes dans le dos et a donné le feu vert au démocrate Recep Tayyip Erdogan pour qu’il puisse effectuer en pleine quiétude le massacre des milices kurdes et de tous ceux qui au sein de la population locale les soutiennent. Presque un appel au génocide ! Qu’il mette ainsi le feu au poudre à nouveau à la région, il s’en fout comme de l’an quarante. Et que se passera-t-il avec les prisonniers de l’IS qui sont cantonnés par milliers dans des camps limitrophes de la frontière ? Le Président a beau fanfaronner que les Islamistes sont à tout jamais vaincus, une déclaration qui ne vaut rien, qui est parfaitement inepte. Seuls les Kurdes étaient actuellement en mesure de les neutraliser plus ou moins. Pour Erdogan la possibilité de se venger en occupant ces territoires syriens. « Depuis le début de la guerre en Syrie, nous avons soutenu l’intégrité territoriale de la Syrie et nous continuerons de le faire. Nous sommes déterminés à protéger notre (…) sécurité en nettoyant cette région des terroristes », a déclaré Mevlüt Cavusoglu, le ministre des affaires étrangères turc. Le plan consiste de faire revenir en Syrie plus d’un million de réfugiés, de créer ainsi une région-tampon et notamment essayer de donner le coup de grâce à la minorité kurde, que le président Erdogan considère comme étant félonne. Il est à prévoir que parallèlement à une invasion des territoires sous leur influence, la guerre civile sur le territoire national deviendra de plus en plus vindicative, que de plus en plus de citoyens d’origine kurde seront mal-traités.

Les critiques les plus acerbes viennent des États Unis : « Donald Trump n’est pas le chef des armées. Il prend des décisions impulsives sans connaissance ni délibération. Il envoie des militaires au danger sans aucun soutien. Il bafouille puis laisse nos alliés exposés lorsqu’’il fait face à un coup de fil difficile », a critiqué sur Twitter Brett McGurk, l’ancien envoyé spécial américain pour la Syrie, parlant d’un « cadeau fait à la Russie, à l’Iran et à l’EI ». Il est évident qu’après cette décision, plus personne ne fera confiance en quoi que soit aux USA. « Autoriser la Turquie à avancer dans le nord-est de la Syrie est l’un des actes les plus déstabilisants que nous puissions faire au Moyen-Orient. Les Kurdes ne feront plus jamais confiance aux Etats-Unis. Ils vont chercher de nouvelles alliances ou l’indépendance pour se protéger », a pour sa part déclaré sur Twitter le représentant démocrate de l’Arizona, Ruben Gallego. Puis que faire des prisonniers islamistes ? « Le gouvernement des Etats-Unis a pressé la France, l’Allemagne et d’autres pays européens, d’où viennent beaucoup des combattants de l’EI capturés, de les reprendre, mais ils ne veulent pas et refusent », déclare la Maison Blanche, ajoutant que « la Turquie va maintenant être responsable pour tous les combattants de l’EI dans la zone, capturés dans les deux dernières années » Une porte ouverte au massacre! Bravo Trump !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/07/washington-donne-son-accord-a-une-offensive-turque-en-syrie_6014519_3210.html

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