Lorsque la politique dérape comme en Grande Bretagne, il ne faut pas s’étonner qu’à la longue les citoyens se tournent vers les apprentis-sorciers, car ils n’ont plus de repaires. C’est ce qui se passe actuellement un peu partout et ce qui m’inquiète. Lorsque Theresa May se déclare pour un second référendum pour sauver sa peau, elle détériore encore plus l’image écornée de sa personne et de son parti. Il ne faudra pas s’étonner que ce dernier sombrera dans le désastre le plus complet cette semaine dans le cadre des élections européennes. De l’eau sur le moulin de Nigel Farage, le chef d’un nouveau parti qui porte le nom emblématique de « Brexit », rien que cela. En agissant de la sorte, il ne faut pas s’étonner, tout au moins au Royaume-Uni, que le peuple, par dépit, vote n’importe qui et n’importe quoi, face à une Chambre des Communes, qui a prouvé sa totale incompétence de servir son pays. En Autriche c’est l’extrême-droite qui démontre qu’elle est un ramassis de corrompus, de combinards, malgré l’aura d’honnêteté qu’elle se donne en public. La preuve que ceux qui veulent faire le grand ménage en brandissant les thèses du totalitarisme pour sauver les meubles, n’y arrivent pas. Elles sont obsolètes, aussi érodées que celles de tous ceux qui se sont fixés comme but de sauver « l’ancien régime », celui d’une démocratie souvent moribonde. Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
Les écueils de l’empathie
Sans aucun doute l’enfant a besoin de chaleur pour pouvoir bien évoluer, que cela soit à la maison, à la crèche, au jardin d’enfant et à l’école. Elle est indispensable pour son équilibre mental. Mais après toute cette vague de pédophilie, la retenue est de mise. Le danger est actuellement grand que les rapports deviennent stériles, froids. Que ce soit dans le chagrin ou dans la joie, l’homme en général a un grand besoin de les exprimer physiquement. Une projection extérieure des sentiments qui l’animent. Il n’y a qu’à voir quelles réactions suscitent un but marqué dans le football. Des adultes tombent dans les bras, s’embrassent, se donnent des caresses, le tout sans être équivoque. Ce qui se passe ici est un réflexe qui nous est inné. Les rapports entre les enfants et nous sont devenus parfois figés, car il est malséant de prendre un petit dans les bras, notamment lorsqu’il s’agit de pédagogues. L’épée de Damoclès de la délation les menace constamment. Il est relativement facile de faire planer le doute et de les accuser de pédophilie, souvent pour s’en débarrasser. Cela revient à dire qu’il y aura de plus en plus de retenue, un manque grandissant d’empathie. Un prof peut tout perdre, lorsque on répand de tels bruits. Et pourtant les psychologues sont bien conscients que des relations tactiles, comme celle de serrer un enfant contre soi, s’il a du chagrin, est indispensable pour son équilibre mental. La stérilité des rapports est du poison, elle peut être la cause de l’échec scolaire. Mon petit-fils aime un de ses instituteurs. Il est pour lui pas seulement « un porteur d’eau » en ce qui concerne les connaissances, mais un ami auquel il peut se confier. La confiance qu’il lui témoigne est un atout de taille pour lui. Elle lui ouvre d’autres horizons. Personne ne contredira ce que je décris ici. Mais il est clair que si David ne pouvait pas parfois l’étreindre, comme l’un de ses meilleurs amis, les liens qu’il ressent envers lui ne serait pas les mêmes. Weiterlesen
Coup de gueule facho !
À la fin d’une émission, Mattteo Salvini apprend sur le plateau que la justice italienne a ordonné la saisie d’un bateau an large du port de Lampedusa en Sicile. Le Sea Watch 3 avait eu à son bord 65 personnes quand il se retrouva dans les eaux italiennes. Dans un premier temps 18 réfugiés purent descendre à terre pour des raisons humanitaires. Cette nuit ce sont les 47 restants, dont une femme enceinte, qui ont quitté le navire, ce qui a provoqué l’ire du ministre de l’intérieur. « Je prends acte des paroles de ce procureur et nous approfondirons la possibilité de poursuivre, pour délit d’aide à l’immigration clandestine, quiconque aide le débarquement à terre de migrants amenés par une organisation illégale et hors la loi . Si ce procureur veut être ministre de l’intérieur, qu’il se présente aux élections ». Cet incident est une nouvelle mise en puissance du conflit qui oppose la Lega au Mouvement des cinq étoiles. C’est le ministre des transport, Danilo Toninelli, membre des Cinque Stelle, qui a la tutelle des ports, qui a probablement donné le feu vert. Quelqu’un au gouvernement savait ? Quelqu’un a autorisé ? » a prétendu Salvini qui se trouvait encore sur le plateau. Pour lui les migrants auraient pu moisir encore jusqu’au 15 août. « Si Salvini a quelque chose à me dire, qu’il me le dise en face… » Les tensions au sein du gouvernement deviennent de plus en plus vives. Luigi Di Maio, le chef du Mouvement des cinq étoiles, contredit le ministre de l’intérieur : « Je n’accepte pas que Salvini nous attaque. (…) Le bateau a été placé sous séquestre par les magistrats, et, quand il y a un séquestre, on fait obligatoirement descendre les personnes à bord. Qu’il n’accuse pas le M5S et lise les lois ». Weiterlesen
Le vrai visage du populisme
Sebastian Kurz a hésité pendant des heures d’envoyer aux calendes grecques le FPÖ après le scandale occasionné par Heinz-Christian Strache, le vice-chancelier qui avait été prêt a trahir son pays au profit de Vladimir Poutine. Il s’était agit d’une entrevue à Ibiza avec une soit-disant milliardaire russe, qui voulait investir en Autriche. Il lui avait proposé son aide, mais à condition de toucher des royalties. Je l’ai écrit hier. Le chancelier a louvoyé toute la journée. Il aurait voulu continuer à gouverner avec l’extrême-droite, mais avec d’autres ministres. Il avait notamment exigé le renvoi du ministre de l’intérieur, qui de par ses actions et ses dires, incarnait des thèses proches de l’extrémisme fascisant. Le FPÖ n’était pas prêt à tirer les leçons de cette sombre histoire et resta campé sur ses positions. Seule la démission de Heinz-Christian Strache était pour ce parti une affaire entérinée. Finalement, à regret, il ne resta plus d’autres alternatives pour Sebastian Kurz que de proposer au président de la république, Alexander Van der Bellen, que des élections aient lieues après la trêve estivale, ce que ce dernier accepta. Il déclara, dans une intervention télévisée que ce qui s’était passé était une honte, une transaction ayant comme but de plonger ses compatriotes dans une situation indigne de cette nation. « Ce n’est pas cela l’Autriche ! » Tout cela est à mon avis d’autant plus désagréable que le chancelier chrétien-démocrate n’a pas pris ses distances, par rapport au populisme comme il aurait été adéquat. Pour moi il ne fait aucun doute que Sebastian Kurz est plus ou moins infesté par les thèses fascistes, comme une partie du peuple. Je suis certes reconnaissant que cette mésalliance soit arrivée momentanément à son terme, mais je suis sûr que le virus teinté de racisme, d’exclusion, de mépris pour « les autres » sévit toujours. Weiterlesen
Pris à flagrant délit !
Heinz-Christian Strache, le vice-chancelier autrichien, leader du FPÖ, le parti de l’extrême-droite, a été pris sur le fait en 2017, un peu avant les élections législatives, dans une villa sise à Ibiza. Il s’agit d’une vidéo qui documente une rencontre avec une femme d’affaires russe qui déclare vouloir investir de l’argent sale dans la République alpine. Strache lui a proposé de de tout faire pour qu’elle ait des commandes. En contre-partie elle finance son parti. Il s’agit tout d’abord d’une somme de plus de 250 millions d’Euros. Il était question de court-circuité ainsi le géant de la construction Strabag, qui ne s’est pas montré assez généreux envers le FPÖ. La discussion a aussi tourné autour de la reprise de la majorité des actions du quotidien populaire « Die Kronen Zeitung » », une opération que Strache a décrit comme étant très bénéfique pour son parti. Il voulait ainsi que le FPÖ devienne ainsi le parti le plus fort d’Autriche. Il n’est pas n’importe qui. Un allié proche de Marine Le Pen et de Matteo Salvini, un admirateur de Victor Orbán, un sympathisant des obscurantistes polonais, pas du petit gratin. Et tout cela avec le regard tourné du côté du Kremlin, dont il est un vassal, comme le confirme la vidéo. Il s’est fait piégé par des opposants à Vladimir Poutine et se retrouve dans de beaux draps, lui qui a toujours déclaré vouloir incarner la morale, d’être un combattant contre la corruption. On voit dans le film Heinz-Christian Strache entrain de débattre en t-shirt avec la nièce d’un soit-disant oligarque russe. La démonstration évidente d’un complot. À une semaine des élections européennes, la preuve que l’extrême-droite européenne est le porte d’eau du président russe. Que son but est d’anéantir l’UE. Dans un tel cas il est permis de considérer tous ceux qui s’adonnent à de telles intrigues, comme des traîtres. Weiterlesen
Le voile mais pas la kippa !
Lorsque le texte de loi adopté le 15 mai par le parlement autrichien, dominé par la droite et l’extrême-droite, interdit aux filles musulmanes de porter le voile islamique à l’école primaire, en arguant que tous symboles religieux doivent disparaître pour que toutes tentatives de prosélytisme soient écartées chez les enfants, il y aurait de quoi réfléchir. Mais cet argument s’effondre, car il n’est pas question d’interdire le port de la kippa. Si on veut avoir une école laïque il faut que toutes les religions soient concernées. Si les Autrichiens interdisaient dans ce contexte aussi la croix, ce serait conséquent. L’organisation des Musulmans autrichiens IGGÖ a déclaré que la nouvelle loi « discrimine exclusivement le foulard islamique » et « porte atteinte à plusieurs droits fondamentaux ». Le qualifiant d’incitation à « la ségrégation et à la discrimination à l’égard des filles musulmanes ». Une vérité que nie ni le Chancelier Sebastian Kurz, ni le FPÖ, qui disent vouloir viser l’Islam, ce qui est une méthodes des plus contestables, érodant ainsi la liberté de religion. Pour que ce soit soit clair, voici mon point-de-vue. Comme partisan de la laïcité, je n’ai pas d’objections si toutes les religions étaient concernées sans exception, pour faire des endroits publics, des endroits neutres, où toutes tensions spirituelles doivent être bannies. Mais d’en faire un instrument de répression, comme les sympathisants de l’extrême-droite l’ont imposé en Autriche, est à mes yeux nauséabond. Comme croyant je préconise que c’est à l’enfant, dès qu’il est en mesure de prendre une décision, de choisir sa religion. Weiterlesen
Histoire de couple !
Madame Merkel a donné dans la Süddeutsche Zeitung une interview au sujet des rapports qu’elle entretient avec Emmanuel Macron. Ils ne sont pas au beau fixe comme nous le savons. Mais doivent-ils vraiment l’être. Dans tous les couples il peut y avoir des divergences, mais il faut les savoir gérer. Nous avons affaire à deux systèmes politiques différents. En République fédérale la parlementarisme prend une place plus importante qu’en France, où le pouvoir du président est plus étendu. La Chancelière est obligée d’exposer sa politique au Bundestag et de faire en sorte qu’elle soit acceptée par une majorité de députés. « Je suis la chancelière d’un gouvernement de coalition et je suis beaucoup plus dépendante du Parlement que le président français, qui n’a pas du tout le droit d’entrer à l’Assemblée nationale » Le tout accompagné d’un contrôle incessant des commissions parlementaires, qui ont aussi un droit à l’initiative. Ce n’est pas seulement au Bundeskanzleramt, à la chancellerie, que les décisions se prennent, loin de là. Il y a aussi le fait que chaque décision doit être prise en accord avec les trois partis qui forment la coalition, soit la CDU, la CSU et le SPD. Contrairement au Président, Angela Merkel doit obtenir l’assentiment de ses partenaires dans les plus petits détails. S’il s’agit de jauger, où on en est dans l’amitié franco-allemande, il faut tenir compte de ces points, mais aussi du poids que représente l’électorat. Le système électoral de la proportionnelle dégage certes des majorités, mais plus absolues comme cela avait été le cas dans le passé. Ce n’est plus un parti qui prend les rennes de pouvoir, mais une coalition faite de compromis. Weiterlesen
Pompeo à Sotchi
Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, a rencontré hier Vladimir Poutine, à Sotchi. Les deux hommes ont été d’accord que les rapports entre les deux pays devaient être améliorés. Dans un tel contexte, il a été question d’une rencontre au mois de juin entre Donald Trump et lui. « J’ai eu l’impression que votre président souhaitait remettre en état les relations et contacts russo-américains, et qu’il était désireux de résoudre les questions d’intérêt commun ». Après la publication partielle du rapport de Robert Mueller, qui réfute qu’il y ait pu avoir manipulation de la part de Moscou lors des élections présidentielles de 2016, il était évidant que les conditions étaient requises pour que l’atmosphère soit moins tendue que cela avait été le cas auparavant. « Il est fort souhaitable que votre visite en Russie se fasse au profit des relations entre la Russie et les États-Unis et contribue à leur développement ». Vladimir Poutine a tout fait pour décrisper l’entrevue. Mais cela ne veut pas dire que les relations se soient améliorées, au contraire. Le désaccord semble être total concernant l’Iran, le Venezuela et finalement aussi la Syrie. Tout cela sur le fond de la guerre commerciale que se livre les USA contre la Chine. Lorsqu’on analyse ces différents volets, il est pour moi évidant que Washington se trouve dans une situation difficile et que pour redorer son blason, il lui faut d’urgence un succès. Du point de vue géopolitique l’Amérique se trouve dans une situation que je qualifierais de précaire dans le long terme. Malgré son « America first », Donald Trump doit se rendre à l’évidence qu’il ne peut pas faire cavalier-seul. Mike Pompeo a déclaré : « Je suis ici aujourd’hui parce que le président Trump est déterminé à améliorer cette relation. Nous avons des divergences et chaque pays protégera ses intérêts et son peuple. Certains domaines de coopérations sont excellents, sur la Corée du Nord, l’Afghanistan – nous avons fait du bon travail – et la lutte contre le terrorisme ». Weiterlesen