Heinz-Christian Strache, le vice-chancelier autrichien, leader du FPÖ, le parti de l’extrême-droite, a été pris sur le fait en 2017, un peu avant les élections législatives, dans une villa sise à Ibiza. Il s’agit d’une vidéo qui documente une rencontre avec une femme d’affaires russe qui déclare vouloir investir de l’argent sale dans la République alpine. Strache lui a proposé de de tout faire pour qu’elle ait des commandes. En contre-partie elle finance son parti. Il s’agit tout d’abord d’une somme de plus de 250 millions d’Euros. Il était question de court-circuité ainsi le géant de la construction Strabag, qui ne s’est pas montré assez généreux envers le FPÖ. La discussion a aussi tourné autour de la reprise de la majorité des actions du quotidien populaire « Die Kronen Zeitung » », une opération que Strache a décrit comme étant très bénéfique pour son parti. Il voulait ainsi que le FPÖ devienne ainsi le parti le plus fort d’Autriche. Il n’est pas n’importe qui. Un allié proche de Marine Le Pen et de Matteo Salvini, un admirateur de Victor Orbán, un sympathisant des obscurantistes polonais, pas du petit gratin. Et tout cela avec le regard tourné du côté du Kremlin, dont il est un vassal, comme le confirme la vidéo. Il s’est fait piégé par des opposants à Vladimir Poutine et se retrouve dans de beaux draps, lui qui a toujours déclaré vouloir incarner la morale, d’être un combattant contre la corruption. On voit dans le film Heinz-Christian Strache entrain de débattre en t-shirt avec la nièce d’un soit-disant oligarque russe. La démonstration évidente d’un complot. À une semaine des élections européennes, la preuve que l’extrême-droite européenne est le porte d’eau du président russe. Que son but est d’anéantir l’UE. Dans un tel cas il est permis de considérer tous ceux qui s’adonnent à de telles intrigues, comme des traîtres.
Je ne peux qu’espérer que les citoyens en prendront conscience et qu’ils soutiennent un peu moins des partis félons. À midi Sebastian Kurz, le chancelier autrichien fera une déclaration. S’il ne prend pas distance par rapport à son partenaire gouvernemental, il pourrait être considéré lui aussi comme un fossoyeur de l’Europe. Il devrait en principe annoncer de nouvelles élections, c’est ce qui commanderait l’honnêteté politique. Mais je me permets de douter encore quelques heures, sachant que l’opportunisme des partis du centre, est un poison. Nous nous retrouvons comme en 1933, où les conservateurs ont permis à Hitler de prendre le pouvoir. Que nous le voulions ou pas, on se retrouve dans un même cas de figure en Autriche. Il serait du devoir de la démocratie-chrétienne de rompre au plus vite les liens avec Strache, qui au demeurant avait été un sympathisant des néo-nazis étant jeune. Je pense que si Sebastian Kurz minimise cet acte, il cautionnerait la montée du fascisme au sein de l’UE. Ira-t-il aussi loin ? Ce jeune homme, imbu de sa personne, pour qui le pouvoir est un élixir, devrait à mes yeux disparaître au plus vite de la scène politique. Qui est de mèche avec le diable, n’a rien mérité de mieux. Il serait temps que les démocrates sortent enfin de leurs recoins, qu’ils jettent par-dessus bords leurs « timidité » envers les suppôts de Poutine, comme l’AfD allemande et le Rassemblement national. Il serait grand temps de faire le ménage, de mettre les traîtres au pilori !
pm