Pendant qu’Angela Merkel s’est rendue à Auschwitz pour rendre hommage aux victimes des nazis et de là, jeter l’anathème sur la montée vertigineuse de l’extrême-droite en Allemagne, à Berlin se tient le congrès du SPD. Qu’on le veuille ou non, il a été marqué par le spectre d’une menace extrémiste qui tient en otage le pays. Que ce soit la xénophobie, l’antisémitisme ou le totalitarisme nationaliste, l’atmosphère politique est infestée par l’AfD qui a encore fait un pas de plus en direction du néonazisme lors des dernières élections. En récoltant avec un programme raciste entre 20 et 30 % des voix, le « Flügel » l’aile extrémiste de ce parti a dévoilé quelles étaient ses vues, celle de réhabiliter le 3ème Reich, sans le nommer. Il est évident que le congrès du SPD qui a lieu en ce moment ne peut pas se départir de cette ambiance. Il a certes élu à sa tête Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, deux représentants de la gauche du parti, marqué verbalement ses différences avec son partenaire de la grande coalition (Groko). Mais il n’était plus question de faire chuter le gouvernement. Que la volonté d’entamer tout d’abord un débat avec la Chancelière. Weiterlesen
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La croisade de l’extrême-droite
Nigel Farage renonce d’envoyer des candidats de son parti « Brexit » dans les circonscriptions qui ont élu des députés conservateurs. Il s’agit de 317 sièges. Cela peut être considéré comme une bonne nouvelle pour Boris Johnson, moins pour les démocrates. Cela apporte la preuve que la droite modérée n’a pas de scrupules de signer un pacte avec les extrémistes. Souvent des racistes intolérants, qui ont un esprit totalitaire. Arron Banks, le donateur du BP (Brexit Party) a laché Nigel Farage en disant haut et dort qu’il fallait voter Tories lors des élections de 2019. « Le BP ne contestera aucune des 317 circonscriptions gagnées par les conservateurs lors des dernières élections. Mais nous allons concentrer nos efforts dans toutes celles qui sont tenues par les travaillistes, qui ont complètement violé leurs promesses de 2017 de respecter le résultat du référendum [de 2016] », a affirmé Nigel Farage depuis Hartlepool, ville portuaire du nord-est de l’Angleterre. Il a lancé une croisade contre le Labour en prétendant que ce dernier avait trahi le peuple. Il y aura donc un esprit de reconquête lors du scrutin. C’est un revirement complet des objectifs qu’il avait depuis toujours. Plus question d’être présent dans toutes les circonscriptions. Johnson et ses acolytes démontrent ainsi qu’ils ont viré à l’extrême-droite pour des raisons d’opportunisme partisan. Il n’en va que du pouvoir. Ce n’est pas un cas unique en Europe. Certains qui disent être des Gaullistes, n’hésitent pas à renier le créateur de la 5ème République en s’alliant avec ceux qui ont voulu faire sa peau. Je pense à l’attentat du Petit-Clamart qui a été orchestré par l’OAS, des proches de Jean-Marie le Pen. Comme on le voit, ces tristes personnages n’ont pas de scrupules de faire cause commune avec ceux qui avaient voulu assassiner le Général. Je ne peux pas m’empêcher de revenir en arrière dans l’histoire. Weiterlesen
Pas de flonflons, du concret !
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, dont le rôle est avant tout représentatif, a fait un discours offensif lors de la soirée commémorative fêtant la chute du mur de Berlin. Il a évoqué tout d’abord l’attitude des Allemands de l’Est d’avoir eu le courage en 1989 d’avoir fait une révolution pacifiste, qui a aboutit à la réunification. Il n’y eut pas de sang versé, un mérite indéniable de Mikhail Gorbatchev, qui a commandé aux forces russes stationnées en RDA de ne pas intervenir. Il a aussi fait pression sur Erich Honecker de ne pas faire le carton sur les opposants qui se réunissaient chaque lundi à Leipzig. Frank-Walter Steinmeier lui a rendu hommage. Deux points ont été essentiels dans ce discours. Il a mis les points sur les i concernant l’attitude des USA par rapport à l’Allemagne d’aujourd’hui : „Nous, les Allemands, nous devons beaucoup à cette Amérique. A cette Amérique en tant que partenaire dans le respect mutuel, en tant que partenaire pour la démocratie et la liberté, contre l’égoïsme national. C’est ce que j’espère aussi à l’avenir ! » Il a mis l’accent sur la détérioration des rapports en ce qui concerne Washington. Il est évident, qu’à l’instar de Vladimir Poutine, Donald Trump a une certaine sympathie pour le parti d’extrême-droite AfD, qui attise la haine et donne aux agitateurs néonazis les arguments nécessaires pour cautionner la violence. Il est un opposant de taille par rapport à l’UE. Ce qui amène à faire un lien directe avec le deuxième volet de son allocution que j’ai trouvée remarquable. Le président a déploré que „de nouveaux murs (aient) été construits dans tout le pays : des murs de frustration, des murs de colère et de haine“ Weiterlesen
La nostalgie du totalitarisme
En ex-RDA la nostalgie gagne du terrain, pas celle en souvenir d’un style de vie ringard, qui de l’avis de tous était plus solidaire, car les gens vivaient sous le joug d’un régime-béton qui les étouffait. Tout échappatoire était le bienvenu, comme la datcha, où les habitants passaient leurs temps de libre. Souvent des abris qui font penser aux remises des jardins-ouvriers. Il n’y aurait rien à redire… Mais en 2019, la nostalgie part dans un autre sens. Entre 20 et 30 % de la population font le deuil du totalitarisme, car il sont dans l’incapacité de gérer personnellement leur vie et attendent que les dirigeants leurs dictent ce qu’ils ont à faire, comment ils doivent se comporter. La nostalgie des Führers se fait sentir plus que jamais depuis la chute du mur de Berlin. Cela est plus qu’inquiétant… pour moi pas de quoi pavoiser. Ce qui devrait être aujourd’hui la fête de la liberté, est pour moi celle du servage, de l’esclavage mental. Si c’est cela le résultat de la révolution pacifique de 1989, je n’en ai rien à faire. Le tout affublé d’une mentalité de chien-couché. J’aimerais qu’il y ait un rebond, mais je ne sens strictement rien. J’ai l’impression d’être confronté à l’inertie des petits.bourgeois, pour qui leur petit luxe compte plus que leur âme. Weiterlesen
La débâcle !
En Thuringe l’AfD est devenu le deuxième parti du land avec 23,4 % des voix, devançant le CDU avec 21,8 % de suffrages, La formation de la Chancelière perd ainsi 11,7 %. C’est un débâcle sans nom. Le grand vainqueur est le ministre-président Bodo Ramelow de Die Linke avec 31 % de voix. Voyons de plus près ce que cette élection régionale peut représenter. L’AfD a pour ainsi dire doublé son score. Ceci est d’autant plus inquiétant que son leader Björn Höcke, est à la tête du courant le plus radical du parti, baptisé « L’Aile » (der Flügel). C’est ancien professeur d’histoire et d’éducation physique est un proche de l’idéologie nazie. Il est, ainsi que ses amis, sous contrôle du Verfassungsschutz, le service secret intérieur, parce qu’on les soupçonne d’avoir une attitude anticonstitutionnelle et de vouloir renverser le régime actuel. Une attitude proche de celle de l’OAS, les attentats en moins. Il s’est aussi profilé comme antisémite. Il a qualifié le mémorial de la Shoah à Berlin comme « un monument de la honte » et réclamé « un virage à 180 degrés de la politique mémorielle de l’Allemagne », considérant comme « un grand problème » que Hitler soit dépeint comme « l’incarnation du mal absolu ». Il a une attitude plus que laxiste envers le National-Socialisme. Cette situation est plus qu’inquiétante dans un pays qui se considère comme libéral, ouvert. Les anciens démons réapparaissent car le centre-droite que représentent les Chrétiens-Démocrates n’arrive plus à maintenir le cap. Weiterlesen
Le brun caca !
« Stefan Jagsch, un adhérent du Parti national-démocrate (NPD), ultranationaliste, a été élu jeudi 5 septembre chef du conseil municipal de Waldsiedlung, une commune de 2 500 habitants du district d’Altenstadt, à 30 kilomètres au nord-est de Francfort. », telle la nouvelle que j’ai lue dans le Monde. Il a obtenu le soutien de la CDU et du SPD. Il y a de quoi bondir que le national-socialisme soit considéré en Allemagne de plus en plus comme un phénomène honorable, que le brun caca risque de devenir une couleur à la mode. Lorsqu’on voit que « le Flügel », la frange nazie de l’AfD est arrivé en deuxième position en Saxe et dans le Brandebourg en raflant en moyenne un quart des voix, cela me laisse pantois. Des leaders qui ont des bien des sympathies pour le mouvement identitaire proche des idées d’Adolf Hitler. L’exemple de la commune d’Altenstadt en Hesse démontre que l’extrême-droite a une bonne assise à la base. Qu’elle est de plus en plus ancrée dans les esprits. Je pourrais ruer dans les brancards, mais ne le fais pas, car cela ne sert à rien. Après m’être préoccupé en cette fin de semaine au sujet de la montée en puissance des activistes nazis au sein de l’AfD, je me pose la question de savoir à quoi imputer cette recrudescence ? Il est toujours question des migrants, mais je ne pense pas que cela soit forcément en premier lieu l’élément perturbateur, d’autant plus que dans les régions « brun caca » il y a relativement peu « d’intrus basanés ! Cela repose plutôt sur la peur de l’avenir et de vouloir par commodité confier son destin à des personnages du type alpha. Weiterlesen
Retour à la case de départ ?
Le 1er septembre sera-t-il une date butoir en ce qui concerne l’Allemagne ? Le retour en force des émules d’Adolf Hitler ? Probablement pas, mais il est à prévoir que l’extrême-droite prenne aujourd’hui un sérieux coup de vitamine dans le cadre des élections régionales dans le Brandebourg et en Saxe. Le hasard veut que je sois aujourd’hui à Potsdam, l’occasion éventuellement pour moi de jauger l’ambiance. Il est malheureusement à prévoir que l’AfD soit en tête de course dans ces nouveaux länder. Une situation qui me met hors de moi. Comme je l’ai déjà écrit dans le passé, il y a eu de graves erreurs de faites lors de la réunification, mais force est de reconnaître que l’ex-RDA se trouve aujourd’hui dans une situation incomparable à celle qu’elle a été au cours « des années bétons ». Il est indéniable que les citoyens jouissent d’une liberté qu’ils n’avaient jamais eu depuis 1933, à l’avènement du nazisme. Ils ont vécu en dictature pendant 56 ans ! Et maintenant ils plébiscitent un parti qui voudrait les renvoyer à la case de départ ! Lorsque je vois cela je me pose la question, si 1989 n’a pas été un grand échec ? S’il n’aurait pas été mieux d’avoir deux États sur le territoire allemand ! Il y a une grande colère en moi de voir à quel point les gens sont bêtes! De suivre comme des moutons ceux qui leurs promettent monts et merveilles, qui par leurs coups de gueules racistes, leurs font croire qu’ils sont les fers de lance du nationalisme germanique, que c’est à eux de mettre un terme à l’esprit de tolérance, pour anéantir tous parasites. Évidement tous les sous-hommes bronzés, qui n’ont qu’a allé se faire voir ailleurs ! Weiterlesen
« Sieg heil ! »
Le 1er septembre auront lieu dans le Brandebourg et en Saxe des élections régionales. Les sondages prévoient que le parti d’extrême-droite, l’AfD, sera en tête. Ce parti est dans les nouveaux Länder dominé par l’aile droite, soit des proches de l’idéologie nazie. C’est un fait objectif, qu’il ne s’agit pas d’ignorer. Il est vrai que les partis traditionnels pourront éviter que les nostalgiques du 3ème Reich forment les deux gouvernements. Lorsqu’on essaie de mettre l’AfD dans le giron du NSDAP, il y a une vague d’indignation à la tête de ce parti, qui était au départ conservateur. Il a été formé par des transfuges du CDU, des professeurs anti-Euro, anti-Bruxelles. Mais ces vénérables personnes ont été dépassées sur la droite et ne supportent pas les coups de boutoirs que leur portent les extrémistes sous l’égide de Björn Höcke un historien originaire de Thuringe, qui prône la disparition du monument de l’holocauste à Berlin, qu’il qualifie de honte. Un antisémite notoire proche des négationnistes qui prétendent qu’Auschwitz a été un leurre, organisé par « la juiverie internationale », pour salir l’Allemagne. Comme on le voit il n’est pas possible de dissocier l’AfD du néonazisme, même s’il était injuste de considérer tous ses adhérents comme étant des chemises brunes. Ce qui se passe actuellement, est à mon avis une réplique des évènements qui ont amené Adolf Hitler au pouvoir. Le dit centre conservateur a joué à l’époque avec le feu. Un von Pappen ou un Hugenberg, le magnat de la presse pendant la République de Weimar, croyaient mettre le Führer dans leur poche en le faisant nommer Chancelier. Sous leur soit-disant honorabilité, ils sont devenus complices d’un des plus grands meurtriers de l’histoire. Lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils avaient fait fausse route, il a été trop tard. Je crains qu’il se passe la même chose au sein de l’AfD. Weiterlesen