Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, dont le rôle est avant tout représentatif, a fait un discours offensif lors de la soirée commémorative fêtant la chute du mur de Berlin. Il a évoqué tout d’abord l’attitude des Allemands de l’Est d’avoir eu le courage en 1989 d’avoir fait une révolution pacifiste, qui a aboutit à la réunification. Il n’y eut pas de sang versé, un mérite indéniable de Mikhail Gorbatchev, qui a commandé aux forces russes stationnées en RDA de ne pas intervenir. Il a aussi fait pression sur Erich Honecker de ne pas faire le carton sur les opposants qui se réunissaient chaque lundi à Leipzig. Frank-Walter Steinmeier lui a rendu hommage. Deux points ont été essentiels dans ce discours. Il a mis les points sur les i concernant l’attitude des USA par rapport à l’Allemagne d’aujourd’hui : „Nous, les Allemands, nous devons beaucoup à cette Amérique. A cette Amérique en tant que partenaire dans le respect mutuel, en tant que partenaire pour la démocratie et la liberté, contre l’égoïsme national. C’est ce que j’espère aussi à l’avenir ! » Il a mis l’accent sur la détérioration des rapports en ce qui concerne Washington. Il est évident, qu’à l’instar de Vladimir Poutine, Donald Trump a une certaine sympathie pour le parti d’extrême-droite AfD, qui attise la haine et donne aux agitateurs néonazis les arguments nécessaires pour cautionner la violence. Il est un opposant de taille par rapport à l’UE. Ce qui amène à faire un lien directe avec le deuxième volet de son allocution que j’ai trouvée remarquable. Le président a déploré que „de nouveaux murs (aient) été construits dans tout le pays : des murs de frustration, des murs de colère et de haine“
En parlant tout d’abord de la nuit de cristal du 9 novembre 1938, où des synagogues ont été incendiées, des commerces juifs dévastés, où des meurtres ont eu lieu, qui ont été cautionné par le régime nazi, il en est venu de tirer des parallèles avec les événements, comme la croisade antisémite de Halle, qui aurait pu être ravageuse. Il a parlé de l’exclusion dont étaient touchés tous ceux qui n’avaient pas un aspect aryen. Ses propos n’ont pas été seulement un appel, bien plus une critique acerbe concernant les dérives que nous vivons actuellement. Comme je l’ai exposé ces derniers jours, l’ambiance actuelle en République Fédérale est empoisonnée par le manque de tolérance, d’amour du prochain. Il a bien fait comprendre à ceux qui l’écoutaient, que chacun portait sa part de responsabilité et que tout laxisme envers ceux qui propageaient la haine, ne pouvait pas être accepté. C’est-là que je veux à nouveau faire le lien avec les rapports entre l’Allemagne et les USA. Les groupuscules racistes se sentent soutenus par Donald Trump, tout au moins moralement. Ils approuvent la construction du mur entre le Mexique et les États-Unis. Aussi ses diatribes haineuses contre les migrants. La mise en pratique d’une idéologie qui sied à l’AfD et qui cautionne la rage qu’elle essaie de provoquer dans le pays, en particulier à l’Est. Dans ce contexte il n’est pas étonnant que les rapports diplomatiques sont tendus, comme l’a fait remarquer Frank-Walter Steinmeier. J’aimerais que ce discours soit à la base de mesures draconiennes contre l’agissement des néonazis, qu’il incite le peuple de réfléchir et d’agir contre ce fléau.
pm