Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, dont le rôle est avant tout représentatif, a fait un discours offensif lors de la soirée commémorative fêtant la chute du mur de Berlin. Il a évoqué tout d’abord l’attitude des Allemands de l’Est d’avoir eu le courage en 1989 d’avoir fait une révolution pacifiste, qui a aboutit à la réunification. Il n’y eut pas de sang versé, un mérite indéniable de Mikhail Gorbatchev, qui a commandé aux forces russes stationnées en RDA de ne pas intervenir. Il a aussi fait pression sur Erich Honecker de ne pas faire le carton sur les opposants qui se réunissaient chaque lundi à Leipzig. Frank-Walter Steinmeier lui a rendu hommage. Deux points ont été essentiels dans ce discours. Il a mis les points sur les i concernant l’attitude des USA par rapport à l’Allemagne d’aujourd’hui : „Nous, les Allemands, nous devons beaucoup à cette Amérique. A cette Amérique en tant que partenaire dans le respect mutuel, en tant que partenaire pour la démocratie et la liberté, contre l’égoïsme national. C’est ce que j’espère aussi à l’avenir ! » Il a mis l’accent sur la détérioration des rapports en ce qui concerne Washington. Il est évident, qu’à l’instar de Vladimir Poutine, Donald Trump a une certaine sympathie pour le parti d’extrême-droite AfD, qui attise la haine et donne aux agitateurs néonazis les arguments nécessaires pour cautionner la violence. Il est un opposant de taille par rapport à l’UE. Ce qui amène à faire un lien directe avec le deuxième volet de son allocution que j’ai trouvée remarquable. Le président a déploré que „de nouveaux murs (aient) été construits dans tout le pays : des murs de frustration, des murs de colère et de haine“ Weiterlesen

Le 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin incite à la réflexion. C’est pour moi la preuve qu’il est vain de mettre les hommes en cage, car à un moment ou l’autre, ils feront la belle, comme certains prisonniers en cavale. Même si les chances d’une fuite sont des moindres, personne ne retiendra quelqu’un qui veut s’échapper, qui veut s’émanciper. L’instinct de la liberté sera toujours le plus fort. Je pense aux migrants, qui d’après la volonté de Donald Trump devraient butter contre un mur séparant le Mexique des USA. Ou tous ces malheureux qui risquent de se noyer en prenant place dans des embarcations vétustes afin de rejoindre par tous les moyens l’UE. La plupart savent qu’ils ne seront pas les bienvenus, qu’il y a de grands risques qu’ils soient poursuivis et pourtant rien ne pourra arrêter cet exode de leur pays natal. Il y a certes les conditions déplorables auxquelles ils ont été soumis, la disette, la répression de régimes bafouillant les droits de l’homme. Mais le fait de se sentir dans l’impossibilité de bouger, est une raison de taille d’essayer de s’échapper de la cage. Cela a été le cas des habitants de la RDA, qui se sentaient mis sous tutelle par un régime, qui par la répression, les a mis sous cloche. Mais lorsque une telle situation se présente, elle fait émerger d’autres sentiments. Une cage peut donner l’illusion qu’on se trouve en quelque sorte en sécurité, ce qui est évidement presque toujours un leurre. En ce qui concerne la RDA, les gens avaient une garantie de l’emploi. Ils pouvaient assurer leur quotidien, même s’il était des plus modestes. Weiterlesen

Il y a des images fortes comme la poignée de main entre le chancelier Kohl et le président Mitterrand le 22 septembre 1984 à Verdun. Ce soir la télévision allemande a montré à plusieurs reprises ces images, car aujourd’hui l’ancien homme d’État est mort à 87 ans dans sa villa d’Oggersheim, un endroit situé dans le Palatinat. Dans un documentaire il a été dit, que ce geste fort scellait l’amitié franco-allemande, sans laquelle l’avenir de l’Europe n’aurait pas été possible. Je ne reviendrai pas sur la chute du mur de Berlin, sur la réunification de cette nation qui jusque là avait été déchirée entre deux blocs, non plus sur la guerre froide, sur le rôle admirable de Mikhaïl Gorbatchev. Je veux plutôt essayer de comprendre le geste de Verdun. Il serait bon que nous prenions tous à nouveau référence à la signification que ces deux hommes portaient à la paix, car c’est ce dont il s’agit. Helmut Kohl a perdu son grand frère pendant la seconde guerre mondiale, François Mitterrand y a participé. Il est évident que de tels drames ne doivent plus jamais se passer. C’est le rôle de la politique de tout tenter pour trouver un terrain d’entente. Il y a eu trop de sang coulé pour sacrifier pour des raisons de nationalisme étriqué l’UE. Je pense qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron prendront ce soir à cœur de tout faire pour intensifier les rapports entre les deux pays. Malgré son état de santé assez déplorable ces dernières années, Helmut Kohl a eu malgré tout la lucidité de ce rendre compte de ce qui se passait à Bruxelles, où les querelles ont été ces dernières années malheureusement à l’ordre du jour. Les deux sont parfaitement conscients qu’il est indispensable qu’un vent nouveau souffle à nouveau. Mais ce n’est pas seulement en gérant les affaires qu’on y arrivera. Weiterlesen