Emmanuel Macron se cherche-t-il encore en ce qui concerne la politique étrangère de la France ? Il voudrait rejoindre le Général de Gaulle et François Mitterrand quand il en va des décisions a prendre « en toute indépendance ». Il n’en est visiblement pas encore là. Ces derniers temps il semble plutôt être l’allié préféré de Donald Trump, ce qui a de quoi surprendre. L’Allemagne qui jusque là jouait ce rôle envers les USA, est devenue bien plus critique et s’est éloignée de cet état de prédominance. Le Président des États-Unis exaspère Angela Merkel et elle le fait bien sentir. C’est bien là qu’il est perceptible qu’une action commune de l’UE est urgente, afin de marquer notre indépendance par rapport à l’étranger. Ce serait le premier pas à faire, aussi pour Emmanuel Macron. Je me sentirais personnellement mieux à l’aise s’il prenait parfois quelque distance par rapport à l’irrationalisme de Washington. Du point de vue historique la France n’est pas un poids plume, au contraire. Le Général de Gaulle a réussi l’impossible. D’une nation qui était à genoux, il en a fait une puissance non négligeable dans le contexte international. Il a réussi ce pari en faisant résistance aux USA. Le meilleur exemple est l’OTAN, où il a pris ses distances en forçant l’Alliance Atlantique de quitter Paris, en ce qui concerne son QG. Un message fort, ainsi que toutes ses démarches concernant l’indépendance des anciennes colonies, en particuliers en Afrique. Puis il y a eu l’affaire du Québec, qui n’a pas été de loin une fanfaronnade. C’était une occasion de remettre en question le rôle prédominant joué par les États-Unis. Weiterlesen

Il y a des images fortes comme la poignée de main entre le chancelier Kohl et le président Mitterrand le 22 septembre 1984 à Verdun. Ce soir la télévision allemande a montré à plusieurs reprises ces images, car aujourd’hui l’ancien homme d’État est mort à 87 ans dans sa villa d’Oggersheim, un endroit situé dans le Palatinat. Dans un documentaire il a été dit, que ce geste fort scellait l’amitié franco-allemande, sans laquelle l’avenir de l’Europe n’aurait pas été possible. Je ne reviendrai pas sur la chute du mur de Berlin, sur la réunification de cette nation qui jusque là avait été déchirée entre deux blocs, non plus sur la guerre froide, sur le rôle admirable de Mikhaïl Gorbatchev. Je veux plutôt essayer de comprendre le geste de Verdun. Il serait bon que nous prenions tous à nouveau référence à la signification que ces deux hommes portaient à la paix, car c’est ce dont il s’agit. Helmut Kohl a perdu son grand frère pendant la seconde guerre mondiale, François Mitterrand y a participé. Il est évident que de tels drames ne doivent plus jamais se passer. C’est le rôle de la politique de tout tenter pour trouver un terrain d’entente. Il y a eu trop de sang coulé pour sacrifier pour des raisons de nationalisme étriqué l’UE. Je pense qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron prendront ce soir à cœur de tout faire pour intensifier les rapports entre les deux pays. Malgré son état de santé assez déplorable ces dernières années, Helmut Kohl a eu malgré tout la lucidité de ce rendre compte de ce qui se passait à Bruxelles, où les querelles ont été ces dernières années malheureusement à l’ordre du jour. Les deux sont parfaitement conscients qu’il est indispensable qu’un vent nouveau souffle à nouveau. Mais ce n’est pas seulement en gérant les affaires qu’on y arrivera. Weiterlesen

Michel Rocard, l’ancien premier ministre de François Mitterrand, est mort hier à l’âge de 85 ans. Il incarnait la social-démocratie à la française. Une ouverture au centre qui incluait aussi bien le social que l’économique. Une mayonnaise qui a du mal à prendre chez les socialistes, comme on peut s’en apercevoir aujourd’hui. Lorsque les regards se tournent vers le SPD allemand, il y a une marque de respect d’une part, de doute de l’autre. Il s’avère de plus en plus que cette double stratégie déconcerte les électeurs qui ne savent plus très bien à quel saint se vouer. Et ceci en particulier chez les syndicats qui se veulent combatifs, non pas conciliants. Être raisonnable et pragmatique ne leur convient pas. Michel Rocard avait pour but d’obtenir une synthèse, mais les camarades ne l’entendaient pas ainsi. Manuel Valls, un de ses disciples, est directement mêlé à ce genre de joutes et à de plus en plus de mal à résister contre une vague populaire qui réclame le tout ou le rien. Faire entendre le pragmatisme n’enflamme pas les foules. Et c’est en particulier cela que la France a besoin. Passé de la gauche au centre, Michel Rocard a eu de le peine à faire accepter cette pilule amère. Pour beaucoup il est trop intellectuel, trop théorique malgré son besoin de s’adapter à une situation actuelle. Il n’est pas dogmatique, ce qui a entre autre déplut aux marxistes. En lui je retrouve tout le dilemme du socialisme 2016. Une valse-hésitation entre le pragmatisme financier et économique et une fibre empathique en ce qui concerne les plus démunis. Les faits le démontrent : cette double-veste n’est pas efficace électoralement parlant. C’est cette situation que doit affronter le Président de la République. Bien que certaines de ses options sont parfaitement équilibrées, elles sont perçues par le public comme un signe de faiblesse. C’est là que gît le mal pour une grande majorité. Weiterlesen