Vue de Berlin, l’agonie du PS à l’université d’été de La Rochelle, prend l’allure d’une partie de poker-menteur. Olivier Faure, le premier secrétaire, essaie de gagner du temps en montrant une soi-disant quiétude, que je qualifierais plutôt mal à propos. Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice de l’aile gauche du parti, soutient son ami Emmanuel Maurel, qui brille par son absence. N’a-t-il pas l’ambition de rassembler toute la gauche pour les élections européennes ? Jean-Luc Mélenchon et les autres leaders de « La France insoumise » n’attendent-ils pas cela pour se redonner du punch ? Un peu comme si les fossoyeurs étaient devenus des chefs scouts. Que de ruines… que d’espérances perdues ! Parfois je me demande, si Olivier Faure ne ferait pas mieux de mettre la clef sous le paillasson ! Mais que dirait Jean Jaurès ? Il serait triste, profondément tourmenté, lui qui a sacrifié sa vie pour une cause, qui à mes yeux, est encore aujourd’hui des plus nobles, celle de la solidarité envers les démunis, celle de l’empathie pour le peuple. N’est-ce plus que du pipeau ? Bien qu’ayant quitté le PS, parce que je trouvais inepte de soutenir un parti, où les carrières personnelles comptent plus que le contenu d’une politique de gauche, qui devrait dépasser de loin de tels clivages, j’éprouve un profond malaise en voyant ce champ de ruines. Je ne pense pas qu’un rebond soit possible dans de telles conditions. Il est évident que dans une telle ambiance j’essaie de faire des comparaisons avec ce qui se passe actuellement avec le SPD en Allemagne. Weiterlesen
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Le PS renaîtra-t-il de ses cendres ?
Olivier Faure a été élu officiellement Premier Secrétaire du parti socialiste hier soir. La participation a été très faible car c’était le seul candidat à ce poste peu enviable, le moins qu’on puisse dire. La gauche du parti et les jeunes du PS ont pris leurs distances. Cela veut dire ce qu’il reste de ce grand parti, n’est plus qu’un amoncellement de diverses tendances qui avaient fait les beaux jours de cette formation. D’accord, j’ai pris aussi la poudre d’escampette, car je prévoyais exactement ce qu’il allait arriver et que je ne voyais guère d’espoir de mettre en marche une rénovation, qui me semble plus essentielle que jamais. Je ne peux guère m’imaginer que la nouvelle direction arrivera à y parvenir, à moins de se remettre en question et de réinventer un nouveau socialisme. Comment y arriver si les places sont dorénavant déjà prises ? Ce qui se passe ici me remplit malgré tout de mélancolie. Bien des choses auxquelles je croyais, ne peuvent plus être représentées par le PS, car il n’arrivera pas dans la situation actuelle de les faire évoluer. Que ce soit les questions sociales ou le droit du travail, il est impossible de faire du surplace. À l’époque j’émettais quelques doutes au sujet du revenu universel pour tous citoyens, présenté par Benoît Hamon, mais je pense aujourd’hui que cette idée a été abandonnée trop rapidement, car elle présentait vraiment une nouvelle option sociale. Weiterlesen
La rose au poing
Olivier Faure a gagné le premier tour du scrutin du PS, pour assumer le rôle de secrétaire général. Le 29 mars aura lieu le second tour. Hier soir, en rentrant du restaurant, ma femme et moi avons entendu un débat à ce sujet à la radio. J’ai eu l’impression que ce que disaient les camarades était du réchauffé. Ils parlèrent de justice sociale, de leur opposition à la politique d’Emmanuel Macron, qu’ils accusèrent d’avoir plus ou moins usurpé le pouvoir à leurs dépends, de l’importance que cela avait de refonder le PS pour la gauche toute entière. Pas un mot de quelle manière ils s’y prendraient pour insuffler au parti un vent nouveau. J’avais l’impression de me trouver dans un vide intégral. Rien de comparable aux discussions théoriques, souvent barbantes, je dois l’avouer, où il était question de quelle manière faire revivre le marxisme par rapport à la société d’alors. Cela avait été dans les années 70. J’aurais attendu des intervenants sur France Info, qu’ils nous expliquent enfin, ce que pourrait être le socialisme à la sauce 2018 ! Pour un ancien militant comme moi, cela aurait été la seule chose qui aurait pu me faire réfléchir de rentrer au bercail. Rien de tout cela ! J’ai parfaitement pu comprendre ce qui m’avait poussé alors, à rejoindre les rangs d’Emmanuel Macron. Tout en sachant que tout ne serait pas l’Évangile, j’avais le profond besoin de me sentir dans une démarche volontariste, afin de redonner à la France, son lustre d’antan. Ce que j’ai entendu hier soir ressemble à ce qui s’est passé au lendemain des élections allemandes du mois de septembre dernier. Nous avions affaire à un SPD effondré, qui seul dans l’opposition pourrait tout d’abord se lécher les plaies et se commencer à se redéfinir. D’emblée je trouvais une telle attitude non conforme à mes idées. Weiterlesen
Et si la mayonnaise ne prenait pas ?
« Quatre hommes – Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel – sont officiellement candidats au poste de premier secrétaire du PS, Julien Dray n’ayant finalement pas présenté de candidature et celle de Delphine Batho ayant été rejetée. », voilà en quelques mots la situation comme elle se présente. Le Nouvel Observateur a publié ces informations, qui démontrent bien que rien ne bouge. Une fois de plus ce n’est pas le programme qui joue le premier violon, mais la nomination de quelques têtes d’affiche. C’est justement cela qui a provoqué aussi sa chute vertigineuse. Je veux essayer, comme ancien membre, de chercher les raisons pour lesquelles la mayonnaise ne peut pas prendre. Il s’agirait pour le PS de se démarquer des autres partis de gauche et de tout réinventer. Mais ceci ne peut pas se dérouler dans la précipitation. Il s’agirait de se poser en premier lieu la question de savoir, ce qui pourrait séduire les citoyens ayant une sensibilité de gauche. Reprendre de vielles recettes ne servirait à rien, car il y a eu une grande mutation au sein d’un électorat qui lui a été jusqu’à présent fidèle. Quitte à me répéter comme un moulin à prières, l’électeur-type est devenu bien plus pragmatique. Ce sont moins les états d’âme d’un parti qui les intéressent, que la manière pragmatique d’aborder les problèmes de société. Weiterlesen
Le PS en contradiction
Qu’un parti en dérive, comme le PS, essaie par tous les moyens de redorer son blason, est légitime. En luttant contre la loi Pénicaud réglant le nouveau code du travail, il se met à porte-à-faux par rapport à ce qui a été décidé lors de l’ère Hollande. Ce qui l’a mené à sa perte est le fait qu’entre les idéaux et la réalité il a un fossé presque infranchissable. Je pense que toutes personnes sensées sont obligées de reconnaître que des réformes profondes sont indispensables. Je ne me suis pas rendu la vie facile en tant que syndicaliste d’admettre que plus de flexibilité est une nécessité absolue pour donner un coup de fouet à l’économie qui est toujours plongée dans la léthargie. Depuis le début du quinquennat socialiste, j’avais donné le conseil d’adapter les règles du monde du travail aux conditions actuelles, sans pour autant pousser les salariés dans la précarité. J’étais parfaitement conscient que certaines règles paralysaient la vie de l’entreprise, rendaient impossible les investissements indispensables pour qu’elles puissent prospérer. Mais en contrepartie j’ai réclamé dès le début qu’il y ait une participation effective du personnel à la destinée des entreprises. Il s’agissait à mes yeux de reconnecter les rapports, parfois plus que tendus, entre les travailleurs et les patrons. Tout en donnant à l’entreprise les moyens nécessaires de se développer, j’attendais de la part des chefs qu’ils prennent enfin compte de leurs collaborateurs, non pas en tant que négriers, mais comme des partenaires, qu’ils jettent du lest quant à leurs prérogatives et qu’ils leur donnent la possibilité de devenir actionnaires. Cela revient à dire, que les salariés devraient avoir leur place dans le conseil d’administration et financier de leurs entreprises, afin de participer à leur avenir. Weiterlesen
La multiplication du pain
Jésus aurait été content. Ce qui se passe du côté du parti socialiste, ressemble à la multiplication du pain. Avec la défection du PS de Benoît Hamon, un parti de plus verra le jour. Cet homme, que ses camarades ont placé à la tête des primaires, a jeté définitivement l’éponge du côté de la rue de Solférino. Il n’est pas au premier rebond. Déjà du temps, où il avait été ministre de l’éducation nationale, il n’a pas hésité de trahir les siens au sein du gouvernement. Je serais mal placé pour lui adresser des critiques étant donné que j’ai fait de même. Mais il y a une différence notable entre lui et moi, on ne m’a jamais proposer un poste de premier-plan. Tout ce que j’ai fait je le dois à moi-même. Dans son cas à lui, il a été en partie le responsable de la grande déroute du PS et à ce titre aurait dû en tirer les conséquences. En fondant une nouvelle formation de gauche, socialiste de surcroît, il a une attitude qui frise le ridicule. Au lieu de rassembler, il divise encore plus. Je pense qu’il apporte ainsi la preuve, que la fondation de « La République en marche » répondait à un besoin des socialistes afin de créer une France nouvelle, où la gauche et la droite modérées pourraient se retrouver. Je ne pense pas que Benoît Hamon est un avenir quelconque. Sa formation disparaîtra également dans la tourmente. Il apporte la preuve, que le système d’avant les élections est définitivement obsolète. Sa démarche apporte plus de zizanie que de clarté. Je sais, la politique peut être très cruelle, mais elle est forcée d’apporter des réponses claires. Weiterlesen
Cap à gauche
Des militants socialistes autour d’Arnaud Montebourg ont émis le souhait que le PS fasse cap à gauche et qu’il rejette toutes dérives libérales. Il veulent faire revivre les « vrais valeurs » de leur engagement, qui se base avant tout sur plus de bien-être pour le peuple. De choisir sans hésiter une option sociale. En soi une démarche logique historiquement, mais elle risque d’être très difficile à réaliser, car avec le mouvement « La France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon occupe plus ou moins cette place. Les gens veulent entendre une certaine dialectique. Il s’agit d’un langage anticapitaliste qui ne souffre aucun compromis. Je ne vois pas trop où un nouveau PS pourrait s’y faire une place ? Et toujours le même dilemme qui est la cause des malheurs du socialisme démocratique . Pour assurer une couverture sociale efficace, il faut avoir des revenus. L’économie doit fonctionner tout en étant sociale, un exercice plus qu’ardu. C’est-ce qu’a prouvé l’ère Hollande. On ne pas être revendicateur et patron à la fois. Montebolurg sait parfaitement bien, comme ancien ministre de l’économie, quels écueils sont sur le chemin, lorsqu’on veut remplir les deux conditions essentielles à la réussite. D’une part assurer à tous les Français plus de décence sociale, de l’autre faire en sorte que les entreprises ne soient pas étouffées par les charges. C’est justement dans ce domaine bien particulier que je vois l’échec du PS. Ses militants ont ou rejoint les rangs de « La République en marche ! » ou se sont faits séduire par les sirènes de Jean-Luc Mélenchon. Pour l’instant je ne vois pas « géographiquement » où les socialistes iraient se placer ? Ne nous faisons pas d’illusions, ils seraient laminés par ces deux groupes. Et pourtant il ne peut pas sombrer comme cela a été le cas ces derniers temps. Weiterlesen
Tout en douceur !
Dans la cinquième République, le président a besoin d’une majorité cohérente pour gouverner. C’est cela qui donne du fil à retordre à Emmanuel Macron. Même si d’après les sondages, « La République en marche ! » est majoritaire au niveau national, il n’est pas dit qu’au soir du second tour il en soit ainsi. Tout dépend des tractations entre les deux tours dans les circonscription où les candidats n’ont pas obtenu la majorité absolue le 11 juin. La nouvelle donne est, que la plupart des citoyens qui se présentent sont encore inconnus de grand public. Il sera nécessaire de faire la preuve qu’un renouvellement si drastique aura l’aval des Français. Nul ne peut le dire aujourd’hui. Je pense qu’une certaine nervosité plane à l’Élysée. Pour l’instant le gouvernement Philippe devra opérer tout en douceur et ne pas vouloir mettre en marche les nouvelles réformes au pas de charge, en particulier en ce qui concerne le loi du travail. Le prix à payer ne sera pas des moindre, ce qui pourrait semer du doute parmi les électeurs. Mais rien faire n’est pas la solution. Jusqu’au jour du premier tour, les Français doivent avoir l’impression qu’ils sont gouvernés. Je pense qu’il serait mieux de parler jusqu’alors de la moralisation de le vie politique. La grande crainte d’Emmanuel Macron, doit être de se trouver dans une situation analogue à celle de la 4ème République, où presque tous les dix jours un nouveau gouvernement devait être constitué. L’autre serait d’être complètement dépendant du LR, qui a revendiqué vendredi à Vincennes, sont intention de gouverner. Il est certain que le peuple est bien au courant de cet état de faits. La volonté d’entamer de profondes réformes a été exprimée à la présidentielle. Jusqu’à présent, sauf un revers de taille, le président a obtenu une majorité, avec laquelle il pouvait mettre en pratique ses projets. On peut espérer qu’il en soit ainsi. Weiterlesen