Hier ont défilé des dizaines de milliers de manifestants de la droite dure et pure et des nostalgiques du Franquisme dans les rues de Madrid, pour protester contre le soit-disant laxisme du premier-ministre Pedro Sanchez, déployé au cours des négociations avec les autonomistes catalans. Le socialiste essaie de trouver des solutions qui pourraient éviter un divorce définitif. Il ne veut pas mettre encore plus d’huile dans le feu et essayer de trouver pour la Catalogne un statut d’autonomie ressemblant à celui du Pays Basque. Je suis d’avis qu’il agit avec sagesse, car comme le Brexit le prouve, il est impossible de garder quelqu’un de force dans un couple en pleine crise. J’ai écrit à maintes reprises que je n’appelais pas de mes vœux une désintégration de l’Espagne, car elle amènerait une atomisation de l’UE, ce qui l’affaiblirait encore plus. Dans le contexte actuel de la politique mondiale, il faut éviter à tout prix un régionalisme institutionnel, qui nous séparerait plus qu’il nous unit. Bien que je sois pour une politique de proximité, je dois reconnaître qu’il ne faut pas mettre sur le ballant l’unité européenne. Elle est déjà assez fragilisée par le départ du Royaume Uni de l’UE. C’est un processus qu’il faut à tout prix stopper, sinon il se pourrait bien que tout ce que nous avons bâti depuis la fin de la seconde guerre mondiale s’effondre comme un château de cartes. Weiterlesen

Jésus aurait été content. Ce qui se passe du côté du parti socialiste, ressemble à la multiplication du pain. Avec la défection du PS de Benoît Hamon, un parti de plus verra le jour. Cet homme, que ses camarades ont placé à la tête des primaires, a jeté définitivement l’éponge du côté de la rue de Solférino. Il n’est pas au premier rebond. Déjà du temps, où il avait été ministre de l’éducation nationale, il n’a pas hésité de trahir les siens au sein du gouvernement. Je serais mal placé pour lui adresser des critiques étant donné que j’ai fait de même. Mais il y a une différence notable entre lui et moi, on ne m’a jamais proposer un poste de premier-plan. Tout ce que j’ai fait je le dois à moi-même. Dans son cas à lui, il a été en partie le responsable de la grande déroute du PS et à ce titre aurait dû en tirer les conséquences. En fondant une nouvelle formation de gauche, socialiste de surcroît, il a une attitude qui frise le ridicule. Au lieu de rassembler, il divise encore plus. Je pense qu’il apporte ainsi la preuve, que la fondation de « La République en marche » répondait à un besoin des socialistes afin de créer une France nouvelle, où la gauche et la droite modérées pourraient se retrouver. Je ne pense pas que Benoît Hamon est un avenir quelconque. Sa formation disparaîtra également dans la tourmente. Il apporte la preuve, que le système d’avant les élections est définitivement obsolète. Sa démarche apporte plus de zizanie que de clarté. Je sais, la politique peut être très cruelle, mais elle est forcée d’apporter des réponses claires. Weiterlesen

Manuel Valls ne soutient pas Benoît Hamon et brise ainsi une tradition qui veut qu’un militant se plie aux recommandations du parti. Et ceci parce qu’il a de forts doutes que le programme du candidat soit efficace dans les temps qui courent. Il a fait la même démarche que moi, sans dire jusqu’à ce jour qui il soutiendra lors du premier tour des élections. D’après certains bruits, il serait enclin à vouloir créer un mouvement social-démocrate. Celui-ci pourrait se prononcer ensuite pour Emmanuel Macron aux législatives. Cet épisode démontre à quel point le socialisme à la français est fracturé. Je ne crois pas qu’il y ait une autre solution, mais est-elle vivable ? L’avenir le dira. Mais il y a un fait objectif : la gauche n’a jamais pu tellement sympathiser avec un modèle issu des pays du Nord. Le SPD ne correspond pas du tout à ses visées plutôt révolutionnaires, que le parti a abandonné depuis l’avènement de François Hollande à la tête de l’État. Il s’est trouvé sur un terrain aux contours mal définis. C’est probablement de là que provient la crise. Les socialistes ont viré de plus en plus à droite, ce qui au bout du compte ne leur a pas servi. Mais pouvaient-ils garder leur identité d’antan ? Probablement pas car elle est ringarde. On peut l’approuver ou non, mais la mayonnaise ne prend plus. Comme tout est mouvant à l’heure actuelle, il est difficile de jauger le succès que pourrait avoir un parti social-démocrate. Je pense qu’il aurait un certain mal à maintenir le cap. Il est à prévoir que la gauche se radicalise encore plus si c’était le cas. Mais ceci dans un volume restreint. Il me paraît évident que dans un tel cas de figure, il serait plus difficile que jamais d’obtenir des majorités, que ce soit dans les communes ou à l’échelle nationale. Cela donnerait encore plus de vent au FN ; s’il reprenait à son compte une certaine idéologie d’un populisme de gauche. Weiterlesen

Le débat entre Benoît Hamon et Manuel Valls s’est en particulier occupé du revenu universel que prône le vainqueur du premier tour. Comme je l’ai déjà écrit, je me préoccupe de savoir si un tel pas serait vraiment une panacée. Je dois reconnaître que l’idée me plaît assez, car elle écarte d’emblée certaines injustices. Tout le monde serait à la même enseigne, peu importe ses moyens financiers ou son statut social. Cela concernerait les handicapés, les retraités, les chômeurs… tous ceux qui vivent dans la précarité. Je peux très bien m’imaginer ce qui a mené Benoît Hamon à suivre une telle démarche. Je suis de son avis que la nouvelle génération numérique et que l’utilisation de robots dits intelligents pourraient tuer pas mal d’emploi. Je trouve positif qu’il anticipe dans ce domaine, mais ne vois pas comment l’État pourrait financer un tel projet. Tant que nous sommes soumis aux règles actuelles du commerce international, nous devons rester compétitifs. Dans la perspective d’un financement colossal, comme celui du revenu universel, nous serions en état de faiblesse par rapport à nos concurrents. Et puis, il y a encore un point essentiel, celui de la psychologie. Je peux très bien m’imaginer que certains, pas des moindres, préfèrent se reposer sur leurs lauriers au lieu de se battre pour des revenus décents. Ce serait probablement un frein à l’esprit d’entreprise qui devrait animer chacun de nous dans une époque sans pitié pour ceux qui préfèrent rêver. Je le déplore mais c’est la réalité. D’autre part je crois que c’est pour l’instant le faux message à faire passer. Weiterlesen

Benoit Hamon a obtenu hier au premier tour de la primaire de la gauche 36% des voix, Manuel Valls 31%. Le vainqueur incarne ce qu’on pourrait nommer une certaine nostalgie d’un humanisme social qui a pour but de soutenir tous ceux qui se sentent plus ou moins rejetés par une société vorace. Le second est plutôt du type de l’opportuniste qui cherche a imposer le pragmatisme et dérive de ce fait plutôt au centre de l’échiquier politique. Il est évident que son séjour à Matignon a été marqué par son caractère de gestionnaire. Pour un socialiste une démarche qui ne correspond pas à ses aspirations. Dans l’état actuel de PS, peu importe qui gagne le second tour. Personne ne remportera la mise. Ce qui se dessine ici est grave, car le parti ne pourra plus que compter que sur un pourcentage infime. Il sera laminé et ne jouera plus aucun rôle au cours du prochain mandat présidentiel. Ce qui se passe-là pourrait être comparé à Waterloo. La question qui se pose est de savoir si cela correspond à la morphologie politique du pays ? Jusqu’à présent les deux camps étaient à peu près équilibrés. Je conçois parfaitement que la déception de l’ère Hollande ait mené le pays dans une telle disparité. Est-ce que le ras-le-bol correspond vraiment à ce que les sondages disent ? Dans un tel contexte il sera intéressant de voir ce qu’Emmanuel Macron sera capable de faire. Par son cursus gouvernemental il peut être classé comme étant un homme appartenant à la gauche modérée. Pourra-t-il redonner à tous ceux qui semblent désespérer un nouvel élan ? Il n’est pas nécessaire d’avoir une carte de parti pour avoir une sensibilité sociale. Jusqu’à présent il a fait un parcours sans fautes. Il s’avère aujourd’hui que sa tactique a été efficace. Qu’il se trouve aujourd’hui d’après les sondages en troisième place tient du miracle. Il représente une vraie alternative par rapport à Marine Le Pen en proposant l’ouverture au lieu du verrouillage de la France. Weiterlesen

Les candidats à la primaire de la gauche se sont trouvés sur le plateau de TF1 et ont assumé leur premier grand oral. À part la question du revenu universel défendu par Benoît Hamon, il y a plus ou moins eu accord entre les protagonistes sur les grandes option que sont l’éducation ou l’égalité. Il y a eu de petits couacs en ce qui concerne le 49.3, qui permet de faire passer des lois sans votes préalables du parlement, et la prorogation de l’état d’urgence. Il était évident que Manuel Valls défende ces deux mesures, qu’il a appliqués. Ils se sont plutôt prélassés dans des détails, ce qui était à prévoir. Ce qui manquait hier soir c’était un plan général que ce que pourrait être le socialisme de demain. L’impression qui prévaut après réflexion, c’est que les candidats ne savent pas trop quel couleur lui donner à l’avenir. À force de se mouvoir entre des principes de base et le pragmatisme pour régler une situation donnée, les gens de gauche se laminent. Parfois on pourrait croire qu’ils veulent se délester de ce qui a fait leur personnalité, celle de l’avocat des plus démunis. Il est évident que pour glaner un peu de voix, il faut ratisser au centre. Dans la plupart des déclarations ce phénomène est perceptible. Il est probable que le principe du pragmatisme à gauche fera de plus ou moins de chemin, ce qui peut risquer à la mener à sa perte. La tentation d’appliquer un certain populisme, tout au moins dans le choix des mots, a été balayé par un langage technocratique. Les grandes envolées plus ou moins lyriques, sont passées aux oubliettes. N’oublions que ce sont elles qui ont marqué l’identité des socialistes. Que ce soit Vincent Peillon ou Arnaud Montebourg, même lui, on a l’impression d’évoluer dans de la papette. Une papette plus ou moins fade. Weiterlesen

D’ici trois semaines nous saurons qui sera le candidat du parti socialiste pour les élections présidentielles. Des joutes qui n’ont qu’un caractère plus ou moins superficiel étant donné qu’il faut s’attendre à ce que la gauche prenne une grande tasse. Le problème réside moins dans les compétences des uns ou des autres, que dans la définition d’un programme de gouvernement. À force de faire des compromis afin de se maintenir au pouvoir, le PS a perdu son identité. Il ne s’est pas renouvelé en ce qui concerne les prérogatives sociales et économiques. Ce serait un labeur de très grande envergure de se resituer dans un contexte actuel. Même si les valeurs de solidarités, qui ont toujours fait la force de la gauche, sont encore actuelles, ses applications dans un monde en pleine mutation ont un relent un peu vieillot. Faire du social aujourd’hui n’a aucune mesure avec ce qui s’est passé d’antan. La clientèle traditionnelle, dans malheureusement bien des cas, se laisse tenter par le populisme, qu’il soit de droite ou de gauche. Elle part encore de l’idée de l’État providentiel, qui dans toutes situations tendues, intervienne comme un grand-frère. Cette option est dépassée depuis que les caisses sont vides. Les militants sont aujourd’hui à la merci des requins, qui n’ont qu’un but, les rendre dociles. Je pense que c’est là qu’il faut voir les raisons d’un échec qui leur pendra au nez. Le phénomène que je vous décris est international. Un peu partout la gauche démocratique bat de l’aile, car son programme a lâché ses amarres, qui sont sa proximité avec les moins privilégiés. Si on veut retrouver dans quelques années un peu plus de vigueur, il s’agira de revenir à une case de départ qui représente les aspirations de la gauche, que sont la lutte contre les injustices. Je pense que cela a été négligé au cours de l’ère hollande. Weiterlesen

Ce ne sera pas une partie de plaisir pour Manuel Valls de convaincre une majorité de militants de gauche de le soutenir pour la primaire. Une des composantes des socialistes est de rejeter toutes figures de poupe, de remettre en question tout et rien. Cela fait partie de leur identité. La lutte fratricide peut paraître un peu comme l’expression d’un certain désordre, mais elle permet aussi de se forger de nouvelles options en ce qui concerne la société. De tels débats ont jalonné l’histoire des mouvements de gauche et leur ont donné une certaine vitalité. Mais que se passe-t-il lorsqu’il y a une situation d’urgence telle que nous la connaissons ? Toutes personnes sensées se poseraient la question de savoir si un tel réflexe n’est pas destructeur ? Il s’agit maintenant de la survie d’un parti qui a marqué l’histoire de la France et qui a contribué à son avancement. Psychologiquement il est évident que la peur règne. Beaucoup d’élus doivent craindre se retrouver ce printemps sans mandat, de voir leur situation personnelle se détériorer considérablement. Cela provoque de la nervosité et c’est la dernière des choses qui pourrait être bénéfique pour renverser un peu la vapeur. Il serait bon de montrer un peu de quiétude, mais allez demander cela à une femme ou un homme qui se noie. Le rôle de Manuel Valls sera de calmer les esprits, de rassembler tous ceux qui courent sans but précis dans le poulailler parce que le renard attend la meilleure opportunité de les dévorer. Il devra démontrer au plus vite qu’il a les qualités d’un capitaine, que son mouvement ne sombrera pas comme le Titanic. Mais cela sera très ardu pour lui, car la plupart des socialistes sont allergiques à tout ce qui peut être pris pour de l’autorité. Weiterlesen