C’est le périodique allemand « Der Spiegel » qui a parlé de la peur du peuple en évoquant la manifestation contre l’antisémitisme hier soir à la Place de la République à Paris. Cela me laisse songeur. Cela reviendrait à dire que les citoyens aient les mêmes craintes que pour le cancer, s’il est incurable. Au cours de sa visite au cimetière juif de Quatzenheim, une commune proche de Strasbourg, Emmanuel Macron a promis qu’il prendrait des mesures fortes, mais lesquels. Seul avec la répression il n’est pas possible d’éradiquer l’antisémitisme. L’éducation joue un rôle important, mais son effet est de longue durée. Les journalistes disent avec raison, qu’il faut des mesures à effet immédiats. Il est symptomatique qu’au cours des manifestations, c’étaient plutôt les politiciens qui étaient présents, non le peuple de France. Cela donne à réfléchir. Cela voudrait-il dire qu’il y a au sein de la population bien plus d’antisémites, qui jusqu’à présent ne le savaient pas ? Faire de la prose sans le savoir ! Que l’aversion envers les Juifs remonte bien plus loin que ces derniers mois! Je pense que les injectives contre le président de la République concernant son passage pendant deux ans à la Banque Rothschild représentent assez bien l’ambiance actuelle. Il y a eu trop de pensées erronées depuis des décennies, qui aujourd’hui éclatent au grand jour. Le conflit judéo-arabe joue assurément un grand rôle, mais ce n’est pas la cause initiale de cette montée en puissance de l’antisémitisme. « Vous savez, nous n’aimons pas les Juifs ! » De braves citoyens ne le diront pas ouvertement, mais le pensent instinctivement. Weiterlesen

Benoit Hamon a obtenu hier au premier tour de la primaire de la gauche 36% des voix, Manuel Valls 31%. Le vainqueur incarne ce qu’on pourrait nommer une certaine nostalgie d’un humanisme social qui a pour but de soutenir tous ceux qui se sentent plus ou moins rejetés par une société vorace. Le second est plutôt du type de l’opportuniste qui cherche a imposer le pragmatisme et dérive de ce fait plutôt au centre de l’échiquier politique. Il est évident que son séjour à Matignon a été marqué par son caractère de gestionnaire. Pour un socialiste une démarche qui ne correspond pas à ses aspirations. Dans l’état actuel de PS, peu importe qui gagne le second tour. Personne ne remportera la mise. Ce qui se dessine ici est grave, car le parti ne pourra plus que compter que sur un pourcentage infime. Il sera laminé et ne jouera plus aucun rôle au cours du prochain mandat présidentiel. Ce qui se passe-là pourrait être comparé à Waterloo. La question qui se pose est de savoir si cela correspond à la morphologie politique du pays ? Jusqu’à présent les deux camps étaient à peu près équilibrés. Je conçois parfaitement que la déception de l’ère Hollande ait mené le pays dans une telle disparité. Est-ce que le ras-le-bol correspond vraiment à ce que les sondages disent ? Dans un tel contexte il sera intéressant de voir ce qu’Emmanuel Macron sera capable de faire. Par son cursus gouvernemental il peut être classé comme étant un homme appartenant à la gauche modérée. Pourra-t-il redonner à tous ceux qui semblent désespérer un nouvel élan ? Il n’est pas nécessaire d’avoir une carte de parti pour avoir une sensibilité sociale. Jusqu’à présent il a fait un parcours sans fautes. Il s’avère aujourd’hui que sa tactique a été efficace. Qu’il se trouve aujourd’hui d’après les sondages en troisième place tient du miracle. Il représente une vraie alternative par rapport à Marine Le Pen en proposant l’ouverture au lieu du verrouillage de la France. Weiterlesen

Ce ne sera pas une partie de plaisir pour Manuel Valls de convaincre une majorité de militants de gauche de le soutenir pour la primaire. Une des composantes des socialistes est de rejeter toutes figures de poupe, de remettre en question tout et rien. Cela fait partie de leur identité. La lutte fratricide peut paraître un peu comme l’expression d’un certain désordre, mais elle permet aussi de se forger de nouvelles options en ce qui concerne la société. De tels débats ont jalonné l’histoire des mouvements de gauche et leur ont donné une certaine vitalité. Mais que se passe-t-il lorsqu’il y a une situation d’urgence telle que nous la connaissons ? Toutes personnes sensées se poseraient la question de savoir si un tel réflexe n’est pas destructeur ? Il s’agit maintenant de la survie d’un parti qui a marqué l’histoire de la France et qui a contribué à son avancement. Psychologiquement il est évident que la peur règne. Beaucoup d’élus doivent craindre se retrouver ce printemps sans mandat, de voir leur situation personnelle se détériorer considérablement. Cela provoque de la nervosité et c’est la dernière des choses qui pourrait être bénéfique pour renverser un peu la vapeur. Il serait bon de montrer un peu de quiétude, mais allez demander cela à une femme ou un homme qui se noie. Le rôle de Manuel Valls sera de calmer les esprits, de rassembler tous ceux qui courent sans but précis dans le poulailler parce que le renard attend la meilleure opportunité de les dévorer. Il devra démontrer au plus vite qu’il a les qualités d’un capitaine, que son mouvement ne sombrera pas comme le Titanic. Mais cela sera très ardu pour lui, car la plupart des socialistes sont allergiques à tout ce qui peut être pris pour de l’autorité. Weiterlesen