Jacques Chirac vient de mourir à 86 ans, une certaine France aussi. Celle où la politique avait malgré tout encore un aspect bon enfant. Malgré les antagonismes, il y avait encore encore un certain respect mutuel au sein de la classe politique. François Hollande, avec qui il entretenait des rapports amicaux, dit de lui : « Il avait pu être dur, féroce même avec ses adversaires. Il était parti à l’abordage tant de fois, dans des campagnes jamais faciles. Et pas toujours victorieuses. Mais il avait tenu. Il avait voulu aller jusqu’au bout d’un destin qu’il n’avait pas forcément conçu avant que la politique ne s’emparât de lui. » Je pense que cette description le défini bien. Il était un homme passionné, même si nous étions d’un autre avis politique. Il était un patriote, dans tout ce que cela comporte de positif. Malgré tous les antagonismes qu’il pouvait provoquer, il est resté humain. On est à mille lieues du fondamentalisme d’une politique exiguë, repliée sur soi-même. Il était avant tout un homme, dans toutes ses contradictions. Une attitude portée sur l’humanisme le caractérisait. Je regrette que cette époque fasse partie du passé, car elle était moins stérile que ce que nous vivons aujourd’hui, où l’esprit technocrate semble avoir pris le dessus, Celui de personnes interchangeables, qui ne laisseront pas de traces derrières elles. Weiterlesen

Je me suis réveillé en ayant mal au ventre. Lorsque j’ai lu les premières nouvelles de la nuit, les douleurs se sont accentuées. Les sondages me donnent de quoi réfléchir, car le RN se trouve en tête des sondages. C’est un fait réel qu’il ne s’agit pas de sous-estimer. Je pense que la grogne contre Emmanuel Macron joue le premier violon. Bien que ce soit un vote protestataire, il pourrait avoir de graves conséquences pour la France et l’Europe. Il est déconcertant que l’extrême-droite peut faire n’importe quoi, comme se vendre à Vladimir Poutine, et que cela ne changera l’opinion des électeurs. Ce qui se passe-là, que ce soit en Autriche, en Italie ou en France, est politiquement une atteinte à l’intégrité nationale. Et ceci venant des populistes qui brandissent la bannière patriotique. Les électeurs n’ont vraiment pas saisis ce qui se passe sous leurs yeux. Les votes aux Pays-Bas et au Royaume-uni aujourd’hui iront dans le même sens. Nous vivons une époque, où les citoyens n’ont plus de repaires et scient la branche su laquelle ils sont assis. Et moi ? J’assiste impuissant à ce spectacle désolant, n’ayant qu’une seule possibilité d’écrire un papier. Mais je sais bien qu’il n’aura que peu de portée. Que faire ? J’ai parfois envie de plonger ma tête dans le sable, me dire que tout cela ne me concerne pas, mais je sais que cela serait un mensonge. C’est le meilleur moyen d’être rattrapé au contour. Je dois vous avouer que je plus qu’inquiet, que je devrais cacher mes craintes, ne pas sombrer dans le défaitisme. Cela me demande beaucoup d’énergie. Je sais aussi qu’il est inutile parfois de se poser la question quelles erreurs ont été faites. En politique comme ailleurs, il faut jeter ses regards en avant. C’est bien joli, mais que faire si on traîne derrière soit des boulets de plomb ? J’aimerais bien m’en délester, mais je remarque bien que c’est impossible. Le spectre du passé me rattrape toujours à nouveau. Je ne peux pas ignorer ce qu’une Europe dirigée par des anti-démocrates peut représenter. Weiterlesen

Qu’un parti en dérive, comme le PS, essaie par tous les moyens de redorer son blason, est légitime. En luttant contre la loi Pénicaud réglant le nouveau code du travail, il se met à porte-à-faux par rapport à ce qui a été décidé lors de l’ère Hollande. Ce qui l’a mené à sa perte est le fait qu’entre les idéaux et la réalité il a un fossé presque infranchissable. Je pense que toutes personnes sensées sont obligées de reconnaître que des réformes profondes sont indispensables. Je ne me suis pas rendu la vie facile en tant que syndicaliste d’admettre que plus de flexibilité est une nécessité absolue pour donner un coup de fouet à l’économie qui est toujours plongée dans la léthargie. Depuis le début du quinquennat socialiste, j’avais donné le conseil d’adapter les règles du monde du travail aux conditions actuelles, sans pour autant pousser les salariés dans la précarité. J’étais parfaitement conscient que certaines règles paralysaient la vie de l’entreprise, rendaient impossible les investissements indispensables pour qu’elles puissent prospérer. Mais en contrepartie j’ai réclamé dès le début qu’il y ait une participation effective du personnel à la destinée des entreprises. Il s’agissait à mes yeux de reconnecter les rapports, parfois plus que tendus, entre les travailleurs et les patrons. Tout en donnant à l’entreprise les moyens nécessaires de se développer, j’attendais de la part des chefs qu’ils prennent enfin compte de leurs collaborateurs, non pas en tant que négriers, mais comme des partenaires, qu’ils jettent du lest quant à leurs prérogatives et qu’ils leur donnent la possibilité de devenir actionnaires. Cela revient à dire, que les salariés devraient avoir leur place dans le conseil d’administration et financier de leurs entreprises, afin de participer à leur avenir. Weiterlesen

Après un quinquennat plein de couacs, celui de François Hollande, le nouveau locataire du Palais de l’Élysée est condamné à faire un sans-faute. Ce sera un pari très difficile à gagner. Je pense que lorsque Emmanuel Macron fera ses premiers pas sur le tapis rouge de la cour d’honneur, il saura très bien que ce qui l’attend. On ne lui accordera pas une trêve, ce qui est normalement de coutume pendant les cents premiers jours du pouvoir. Il se trouve face à un pays plus ou moins désarçonné qui ne se remet pas encore des heurts qu’il a subit ces dernières semaines. Beaucoup de personnes ne savent plus à quel saint se vouer. Trop de porcelaine a été cassée. Cela a été aussi le démontage de personnes, qui a première vue semblaient avoir été intègres tout au long de leur vie, d’injures lancées sans se rendre compte quel dommage cela pouvait entraîner derrière soi, une violence inégalée au cours d’une campagne électorale nauséabonde sous bien des égards. De la dérive à tout les niveaux, de l’irrationnel servi à la louche. Et dans tout cela un relativement jeune homme sur qui pèse le poids à peine supportable de sortir la France de l’ornière. On croit rêver mais c’est la réalité ! Le nouveau président ne devra pas se payer le luxe que de faire de la figuration, au contraire. Dès aujourd’hui il devra être effectif, en nommant probablement dans le foulée des cérémonies le prochain premier-ministre. Cela donnera un aperçu de ce qu’il compte faire jusqu’aux législatives. Il sera à mon avis obligé de s’y impliquer bien plus qu’il le voudrait. Nous nous trouvons effectivement sur un terrain inconnu. Le mouvement « En marche la République ! », qui l’a secondé jusqu’à sa victoire, est en pleine mutation. Il devrait représenter la majorité présidentielle. Weiterlesen

Après les propos de François Fillon sur France 2 ,accusant le Chef de l’État d’avoir été à l’origine des fuites concernant ses affaires, je me demande jusqu’où ira tout ce tissu de mensonges? Dans un autre contexte j’aurais pu écrire mon article sur ce sujet, mais je commence à en avoir assez de toutes ces combines. Comme beaucoup de Français, je pense que le candidat du LR passe à côté de la plaque et qu’il ferait mieux d’en tirer les conséquences. Je préfère accorder mon attention ce matin à Jean-Yves Le Drian, de son état ministre de la défense et jusqu’à peu un proche de François Hollande. Aujourd’hui il marque ses différences, car dans le livre hara-kiri publié par le locataire de l’Élysé, il a fait des révélations sur ce qui touche à l’armée et au renseignement. Pour un stricte loyaliste comme Le Drian un sacrilège qu’il ne peut pas pardonner. Depuis l’automne ce fidèle des fidèles a marqué ses distances et s’est rapproché d’Emmanuel Macron. Ce socialiste pragmatique, ouvert à toutes les solutions valables pour faire avancer la politique, est très aimé auprès des troupes qu’il a sous ses ordres. Il a tout fait pour faire fructifier ce domaine problématique aux yeux de beaucoup de militants de gauche, qui sont souvent réticents par rapport à l’engagement militaire, que ce soit en Syrie et Irak, mais aussi en Afrique. Jean-Yves Le Drian a eu le mérite, dans des conditions pas toujours aisées de faire un sans-fautes, ce qui est tout de même une prouesse. De surcroît il a réussi à faire vendre des armes un peu partout dans le monde et ceci pour 15 milliards d’euros. Le ministre entretient de bons rapports avec les Saoudiens comme avec des potentats du continent africain, ce qui a un côté sulfureux, même si par rapport à son pragmatisme il ne pouvait pas agir autrement. Weiterlesen

Je sais, il ne faut pas pavoiser trop tôt, après l’élection en Autriche d’un président vert face à l’extrême-droite, le grand ami de Donald Trump et de Marine Le Pen, Geert Wilders, n’a pas pu obtenir le but qu’il s’était fixé, celui de devenir le leader le plus fort des Pays-Bas- Avec 19 sièges contre 31 pour Mark Rutte, le premier ministre du parti populaire libéral et démocrate, il est loin derrière ses espérances. Il serait intéressant de réfléchir au pourquoi de cette défaite. Les populistes aiment s’emparer des thèmes qui blessent, qui causent de la peur. Dans une rhétorique assez simpliste, ils condamnent, ils diffament, blessent ceux qu’ils considèrent comme étant des intrus. Ce sont pour la plupart du temps des gens qui se trouvent en minorité, que ce soient les étrangers, les musulmans, les juifs, les tziganes ou les homosexuels, ils reprennent à leur compte les aversions d’un grand nombre d’électeurs. Mais une fois que les critiques ont été évoquées, ils restent assez tenus lorsqu’il s’agit de dire ce qu’ils feraient en cas de victoire. Lorsque Geert Widers dit vouloir interdire la pratique de l’islam, de fermer les mosquées et d’empêcher les gens de lire le Coran, il se fourvoie dans des revendications maximalistes, qui ne mènent strictement à rien. Même nombre de racistes sentent qu’il est impossible de gouverner ainsi. Cela mènerait le pays dans une isolation complète par rapports à leurs voisins et précipiterait l’économie dans le néant. Mais cela ne veut pas dire que le danger est écarté. Pour Mark Rutte le conflit avec la Turquie est arrivé au bon moment. L’occasion pour lui de démontrer qu’il pouvait être intolérant. Une chose est malgré tout évidente : des partis modérés deviennent plus tranchants, plus vindicatifs. La preuve qu’il y a de quoi être inquiet. Weiterlesen

Donald Trump a téléphoné à plusieurs chefs d’États, dont Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande. Après avoir déclaré à Theresa May que le Brexit était une excellente chose, il a été plutôt reçu froidement pas les dirigeants européens qui n’ont pas accepté de telles remarques. Veut-il détruire l’Europe ? Tourner le dos à la stratégie américaine qui considérait jusqu’alors l’UE comme un élément de stabilité ? Je ne comprends pas sa démarche, qui au bout du compte pourrait être désastreuse pour les USA. Ce qui a été péniblement construit à partir de 1945 serait à ses yeux obsolète. De telles remarques démontrent bien à quel point il ne comprend rien à la politique internationale. Moins encore à l’économie planétaire, où tout s’enchaîne qu’il le veuille ou non. J’ai l’impression d’être en face d’un gosse qui s’amuse à détruire des châteaux de sables sans pour autant se poser la question de savoir que mettre à leur place. Les gens avertis, aussi des Républicains, ne peuvent que secouer la tête et essayer de restreindre les dégâts occasionnés. Il semble prendre un malin plaisir à signer des décrets comme celui de l’interdiction pour des ressortissants de sept pays arabes de rentrer pour une période de trois mois sur le territoire américain. Un peu comme un héro de western qui aime jouer avec son colt. Tous cela ne peut que plaire à son nouvel ami Vladimir Poutine. Comme ce dernier à un compte à régler avec les membres de l’UE, il ne verrait aucun inconvénient de voir s’écrouler tout ce que nous avons construit depuis des décennies. Les tensions ne peuvent que favoriser la mainmise de la Russie sur ce qui a été il n’y a pas si longtemps encore son empire. Il se pourrait que les pays soumis aux Soviétiques se retrouvent en pleine instabilité. C’est sûrement la raison pour laquelle la Chancelière a insisté que l’OTAN se renforce, ce qui n’a pas été à l’origine des revendications du candidat Trump à la présidence. Si comme il l’a déclaré hier, il reste fidèle à l’Alliance Atlantique, il sera bien forcé de soutenir les pays baltes, la Pologne et j’en passe. C’est à partir de là qu’il sera forcé de constater, que les engagements pris par les États Unis ne peuvent pas simplement être foulés des pieds. Weiterlesen

Pour la deuxième fois consécutive le chômage a baissé en France. Du jamais vu depuis 2008. De surcroît ce sont 110 000 chercheurs d’emplois qui ont trouvé du travail. Le plus haut taux trimestriel depuis 2001. On est en droit de se demander si cette baisse était intervenue plus tôt, si les quotas de la présidence et de ceux du gouvernement aurait été aussi bas. J’ai l’impression que cela n’aurait pas joué un rôle primordial. Il en va beaucoup plus d’un malaise général que nous retrouvons un peu partout dans le monde. Des citoyens s’évertuent à scier la branche sur laquelle ils ont pris place, dans l’espoir d’un changement. Comme l’a prouvé l’élection de Donald Trump aux États-Unis, cette dynamique va bien au-delà du raisonnement. Les milieux moyens qui risquent de plus en plus de s’appauvrir, ont élu celui qui pourrait encore plus les mettre à contribution. Il leur a fait miroiter qu’il était de leur bord, lui le milliardaire qui n’a jamais eu de scrupules pour précipiter des gens dans la misère, si cela pouvait l’arranger. Il était là et cela devait être évident qu’il gagne la course, car il était diamétralement différent de ceux qui était au pouvoir à Washington. Au lieu de mettre en place un système social qui puisse rassurer sa clientèle, il semble vouloir continuer à se mettre au service des millionnaires et milliardaires, La composition de son cabinet en est la preuve éclatante. Cela démontre que les gens agissent souvent sans réflexion. En France la plupart de ceux qui soutenaient François Hollande ont quitté le bateau et ont rejoint en partie le FN. Pourquoi cet exode ? Ils ne voulaient pas d’un président-citoyen qui aurait dû leur être proche. Ils préféraient un homme ayant la stature d’un chef et ceci peu importe son action. Weiterlesen