Jacques Chirac vient de mourir à 86 ans, une certaine France aussi. Celle où la politique avait malgré tout encore un aspect bon enfant. Malgré les antagonismes, il y avait encore encore un certain respect mutuel au sein de la classe politique. François Hollande, avec qui il entretenait des rapports amicaux, dit de lui : « Il avait pu être dur, féroce même avec ses adversaires. Il était parti à l’abordage tant de fois, dans des campagnes jamais faciles. Et pas toujours victorieuses. Mais il avait tenu. Il avait voulu aller jusqu’au bout d’un destin qu’il n’avait pas forcément conçu avant que la politique ne s’emparât de lui. » Je pense que cette description le défini bien. Il était un homme passionné, même si nous étions d’un autre avis politique. Il était un patriote, dans tout ce que cela comporte de positif. Malgré tous les antagonismes qu’il pouvait provoquer, il est resté humain. On est à mille lieues du fondamentalisme d’une politique exiguë, repliée sur soi-même. Il était avant tout un homme, dans toutes ses contradictions. Une attitude portée sur l’humanisme le caractérisait. Je regrette que cette époque fasse partie du passé, car elle était moins stérile que ce que nous vivons aujourd’hui, où l’esprit technocrate semble avoir pris le dessus, Celui de personnes interchangeables, qui ne laisseront pas de traces derrières elles. Weiterlesen