Je me suis réveillé en ayant mal au ventre. Lorsque j’ai lu les premières nouvelles de la nuit, les douleurs se sont accentuées. Les sondages me donnent de quoi réfléchir, car le RN se trouve en tête des sondages. C’est un fait réel qu’il ne s’agit pas de sous-estimer. Je pense que la grogne contre Emmanuel Macron joue le premier violon. Bien que ce soit un vote protestataire, il pourrait avoir de graves conséquences pour la France et l’Europe. Il est déconcertant que l’extrême-droite peut faire n’importe quoi, comme se vendre à Vladimir Poutine, et que cela ne changera l’opinion des électeurs. Ce qui se passe-là, que ce soit en Autriche, en Italie ou en France, est politiquement une atteinte à l’intégrité nationale. Et ceci venant des populistes qui brandissent la bannière patriotique. Les électeurs n’ont vraiment pas saisis ce qui se passe sous leurs yeux. Les votes aux Pays-Bas et au Royaume-uni aujourd’hui iront dans le même sens. Nous vivons une époque, où les citoyens n’ont plus de repaires et scient la branche su laquelle ils sont assis. Et moi ? J’assiste impuissant à ce spectacle désolant, n’ayant qu’une seule possibilité d’écrire un papier. Mais je sais bien qu’il n’aura que peu de portée. Que faire ? J’ai parfois envie de plonger ma tête dans le sable, me dire que tout cela ne me concerne pas, mais je sais que cela serait un mensonge. C’est le meilleur moyen d’être rattrapé au contour. Je dois vous avouer que je plus qu’inquiet, que je devrais cacher mes craintes, ne pas sombrer dans le défaitisme. Cela me demande beaucoup d’énergie. Je sais aussi qu’il est inutile parfois de se poser la question quelles erreurs ont été faites. En politique comme ailleurs, il faut jeter ses regards en avant. C’est bien joli, mais que faire si on traîne derrière soit des boulets de plomb ? J’aimerais bien m’en délester, mais je remarque bien que c’est impossible. Le spectre du passé me rattrape toujours à nouveau. Je ne peux pas ignorer ce qu’une Europe dirigée par des anti-démocrates peut représenter.
Même si les populistes ne veulent pas qu’il soit dit, ils sont au fonds d’eux-même des totalitaires, des individus qui rejettent tous ceux qui ne correspondent pas à leurs vues. Il n’y a qu’à voir un Victor Orban ou un Matteo Salvini pour se rendre compte dans quel bourbier nous sommes plongés. Marine Le Pen fait elle aussi partie de cette bande, qui n’a qu’un but, mettre au diapason toute l’UE. Ce qui se passe-là est du sabotage, de la destruction et c’est ce qu’ils disent être un programme politique. Une honte ! Ce qu’ils vendent, c’est du néant, de la terre brûlée. Mais serait-il bon que je me laisse aller à la déprime ? Je ne le crois pas. Il faut au contraire partir à l’offensive et foncer en avant. Il serait temps que nous nous engagions encore plus. Tout cela ressemble à du volontarisme. Je sais, mais que faire d’autre. J’ai envie de ruer dans les brancards, de crier haut et fort, que je suis frustré, mais passons. Comme vous probablement je vais attendre les résultats ce soir pour constater la montée de l’extrême-droite. J’ai beau trépigner, rien n’y changera. Je ferais bien d’avaler un bon bol d’air et de me forcer à me calmer. Mais parfois j’aurais plutôt envie de descendre dans la rue et exprimer mon dégoût. Si la démocratie consiste à pratiquer le suicide je pourrais m’en passer, mais ce n’est pas le cas. Il faut la renforcer !
pm