Qu’un parti en dérive, comme le PS, essaie par tous les moyens de redorer son blason, est légitime. En luttant contre la loi Pénicaud réglant le nouveau code du travail, il se met à porte-à-faux par rapport à ce qui a été décidé lors de l’ère Hollande. Ce qui l’a mené à sa perte est le fait qu’entre les idéaux et la réalité il a un fossé presque infranchissable. Je pense que toutes personnes sensées sont obligées de reconnaître que des réformes profondes sont indispensables. Je ne me suis pas rendu la vie facile en tant que syndicaliste d’admettre que plus de flexibilité est une nécessité absolue pour donner un coup de fouet à l’économie qui est toujours plongée dans la léthargie. Depuis le début du quinquennat socialiste, j’avais donné le conseil d’adapter les règles du monde du travail aux conditions actuelles, sans pour autant pousser les salariés dans la précarité. J’étais parfaitement conscient que certaines règles paralysaient la vie de l’entreprise, rendaient impossible les investissements indispensables pour qu’elles puissent prospérer. Mais en contrepartie j’ai réclamé dès le début qu’il y ait une participation effective du personnel à la destinée des entreprises. Il s’agissait à mes yeux de reconnecter les rapports, parfois plus que tendus, entre les travailleurs et les patrons. Tout en donnant à l’entreprise les moyens nécessaires de se développer, j’attendais de la part des chefs qu’ils prennent enfin compte de leurs collaborateurs, non pas en tant que négriers, mais comme des partenaires, qu’ils jettent du lest quant à leurs prérogatives et qu’ils leur donnent la possibilité de devenir actionnaires. Cela revient à dire, que les salariés devraient avoir leur place dans le conseil d’administration et financier de leurs entreprises, afin de participer à leur avenir. Weiterlesen