Ce ne sera pas une partie de plaisir pour Manuel Valls de convaincre une majorité de militants de gauche de le soutenir pour la primaire. Une des composantes des socialistes est de rejeter toutes figures de poupe, de remettre en question tout et rien. Cela fait partie de leur identité. La lutte fratricide peut paraître un peu comme l’expression d’un certain désordre, mais elle permet aussi de se forger de nouvelles options en ce qui concerne la société. De tels débats ont jalonné l’histoire des mouvements de gauche et leur ont donné une certaine vitalité. Mais que se passe-t-il lorsqu’il y a une situation d’urgence telle que nous la connaissons ? Toutes personnes sensées se poseraient la question de savoir si un tel réflexe n’est pas destructeur ? Il s’agit maintenant de la survie d’un parti qui a marqué l’histoire de la France et qui a contribué à son avancement. Psychologiquement il est évident que la peur règne. Beaucoup d’élus doivent craindre se retrouver ce printemps sans mandat, de voir leur situation personnelle se détériorer considérablement. Cela provoque de la nervosité et c’est la dernière des choses qui pourrait être bénéfique pour renverser un peu la vapeur. Il serait bon de montrer un peu de quiétude, mais allez demander cela à une femme ou un homme qui se noie. Le rôle de Manuel Valls sera de calmer les esprits, de rassembler tous ceux qui courent sans but précis dans le poulailler parce que le renard attend la meilleure opportunité de les dévorer. Il devra démontrer au plus vite qu’il a les qualités d’un capitaine, que son mouvement ne sombrera pas comme le Titanic. Mais cela sera très ardu pour lui, car la plupart des socialistes sont allergiques à tout ce qui peut être pris pour de l’autorité. Weiterlesen

Si les pronostiques sont bons, Manuel Valls sera candidat à la primaire du parti socialiste. Il n’est pas dit qu’il sorte vainqueur de ces joutes, car certaines de ses options n’ont pas été du goût de la gauche, comme la loi du travail par exemple. Aussi son libéralisme économique modéré ne plaît pas à tout le monde. Si comme il le dit, il défend l’action du président de la république, il ne pourra pas se démarquer des options qui ont été prises et dont le succès est plus que limité. Probablement pas la bonne recette pour gagner des voix auprès des militants. L’orgueil est une chose, le pragmatisme une autre. C’est ce que je vais m’efforcer d’analyser. Une chose est évidente, Manuel Valls n’a pas pu faire une réforme de fond, comme cela aurait été souhaitable. On ne change pas les mentalités avec un coup de manivelle. Je pense en particulier à une réforme complète des rapports entre les patrons et leurs employés. Le principe de la participation à l’entreprise, comme elle se déroule en Allemagne, aurait pu être un coup de fouet efficace pour forger un nouvel avenir. Imposer aux salariés des règles restrictives sans contrepartie a été une erreur fatale. Le principe des petites doses de réformes ne pouvait pas réussir. Dès le début du quinquennat il aurait fallu aller de l’avant. On ne peut pas imputer à Manuel Valls ce fait objectif, mais force est de reconnaître que par la suite il a été assez frileux en ce qui concerne une telle stratégie. Même s’il a assez de poigne à première vue, il sera difficile pour lui de revitaliser un parti en pleine déconfiture. Pour y arriver il faudrait remettre en cause tout et se demander, quelle forme de socialisme pourrait avoir une chance au 21ème siècle. Il ne peut pas ignorer que bien des électeurs qui votent Marine Le Pen viennent des rangs de la gauche. En faisant du clientélisme il obtiendra à mes yeux pas grand chose. Weiterlesen

Je fais partie du peuple sans être populiste. Donc je ne veux pas être assimilé à un mouvement que je considère comme parfaitement rétrograde. À force de tout vouloir remettre tout en question, les chantres de la l’extrème-droite se retrouvent devant des problèmes insolubles, en particulier ce qui concerne l’économie. Le FN, en voulant quitter l’UE, la zone Euro du même coup, l’OCDE et le FMI, sans parler, dans un autre domaine, de l’OTAN, isolerait complètement le pays. Mais peu importe, tant que les électeurs gobent tout, on peut promettre n’importe quoi. Cela ne m’étonnerait pas, afin de contrecarrer le programme rigide et néo-libéral de François Fillon, que Marine Le Pen se roulera dans de la farine et présentera un programme social. Elle ne réduira pas de manière si drastique le nombre des fonctionnaires et baissera évidemment les impôts. Un conte de fée ! Personne ne peut dire comment financer tout cela, d’autant plus que dans l’isolationnisme il n’est guère possible de faire des profits. Il serait bon de demander la recette au maître absolu de la Corée du Nord. Comme on le sait il sait comment donner des coups de fouets à l’économie. Trêve de plaisanterie. Ce que je viens d’esquisser peut sembler outrancier, mais il y a une part de vérité. Le programme du candidat du PR est peut-être réaliste dans l’optique des nantis, mais la potion est amère pour les plus démunis d’autant plus que leur nombre augmente de plus en plus. Ce sont eux qui viennent élargir les rangs du FN, à part ceux qui sont restés fidèles à la gauche. Si François Fillon n’en tient pas compte, il risquera d’avaler le bouillon de minuit contre Marine Le Pen au second tour des élections. S’il veut empêcher l’extrême-droite de gagner la présidentielle, il sera forcé de mettre de l’eau dans son vin. Sans un appui de la gauche traditionnelle, la France ira au désastre. Weiterlesen

Comme on le sait le programme de François Fillon est assez radical dans son intégrisme, que ce soit dans le domaine économique ou dans celui d’une société judéo-chrétienne. Je ne veux pas revenir sur ce que j’ai écrit cette semaine concernant son refus d’accepter un contexte multiculturel ou le dégraissage massif de l’administration. Devant de telles revendications et le danger que représente aussi Marine Le Pen et le FN, la gauche doit se réformer de fond en comble. Il est effectivement très tard pour le faire, mais sans une initiative réformatrice, ce pourrait être le naufrage absolu. Même comme il est à prévoir que les socialistes et leurs alliés se retrouvent dans l’opposition, ce serait fatal qu’il y ait une situation identique à celle de la Hongrie, où le gouvernement peut faire presque n’importe quoi. Tout d’abord il s’agira de rassembler tous ceux qui refusent de se soumettre au conservatisme, tel que le préconise le candidat du PR. Ce ne seront plus obligatoirement les ouvriers ou les petits employés, dont beaucoup d’entre-eux ont rejoint le Front National. Il sera plutôt question de tous ceux pour qui les valeurs sociales ne sont pas seulement un filet de retenue, mais une manière d’aborder la société, de lui donner des valeurs humaines. Parmi eux des intellectuels qui se rendent parfaitement compte des dangers qu’un revirement à droite peut engendrer. Le thème de la liberté de pensée se retrouvera au premier plan. Tous ceux qui refusent à se soumettre aux dogmes du capitalisme dur et pur, préféreront opter pour une solution intermédiaire et c’est justement là où le bât blesse. Les cinq dernières années ont démontré que le modèle socialiste était en fait rejeté par une majorité de la population. Des réformes courageuses n’ont pas pu être menées à bien, car il y aurait eu résistance. Weiterlesen

Plus de quatre millions de citoyens se disant de droite se sont présentés hier aux urnes pour élire leur candidat à la présidentielle. Parmi eux il y a dû avoir un nombre appréciable de sympathisants de gauche. Il était parfaitement possible de se faufiler dans un scrutin qui ne réclamait pas la carte du Parti républicain. La victoire inattendue de François Fillon est à mes yeux avant tout la tentative de barrer le chemin à Nicolas Sarkozy pour le second tour. Opération réussie ! Deux candidats qu’on ne peut pas accuser de faire de l‘œil au FN, se présenteront dimanche prochain. La preuve que peu de personnes désirent avoir un revenant à la tête de la république. Pour l’actuel président cela devrait être un signe avant-coureur. François Hollande ne peut pas rester insensible à un tel avertissement. Il ne fait aucun doute que quelque chose a bouger sur l’échiquier politique. Une chose est certaine, les gens plaident pour le changement. C’est ce qui met l’imprévu en lice. Dans de telles conditions il n’est pas impossible qu‘ Emmanuel Macron connaisse un regain de popularité. Comme je l’ai déjà écrit, j’émets pour l’instant des doutes, mais ce sera à lui de démontrer qu’il a les deux pieds sur terre et qu’il fera le poids. Il est parfaitement possible que Manuel Valls soit lui aussi mis à l’écart si le président ne se représentait pas. Et Marine Le Pen ? Il est à craindre qu’elle réussisse à atteindre le deuxième tour. Il faudra tout faire pour lui barrer la route. Ce scrutin démontre que depuis l’élection de Donald Trump tout est devenu mouvant, que les clans se redéfinissent et qu’il est de plus en plus difficile de faire des pronostiques pour l’avenir. Je considère le cas Fillon comme la volonté de renverser une certaine logique´d’appareil, qui comme on l’a vu aux USA s’est soldée par la défaite des démocrates. Même si la politique de l’ancien premier-ministre est de loin pas la mienne, sa présence me rassure un peu. Weiterlesen

Le livre sur les états-d’âme de François Hollande peut être considéré comme un hara-kiri politique. Je me demande ce qui a pu le mener à une telle action ? Est-ce un sentiment « après moi le déluge » qui prévaut ? Peut-être est-ce de la frustration ? Dans de telles conditions il serait mieux qu’il jette le plus rapidement possible l’éponge en ce qui concerne sa réélection. Elle est de toute manière plus que compromise. Jamais un président à eu un quota aussi lamentable que lui. Il est permis dans de telles conditions de se demander, quelles qualités doit avoir un chef d’État ? Une telle réaction ne peut qu’être considérée comme étant puérile. Il est désastreux que des sentiments personnels prennent ainsi le dessus, aussi humain que cela puisse être. On fait le reproche avec raison à Donald Trump de n’avoir aucune compétence pour gouverner un pays. Qu’en est-il de François Hollande ? Est une attitude digne d’un dirigeant de se laisser ainsi aller à sa perte ? Est-ce un phénomène actuel ? Il en a été de même avec David Cameron qui a pour des raisons de carrière personnelle, plongé son pays dans la catastrophe avec le Brexit. Il est désolant de voir que ceux à qui on confie de grandes responsabilités n’arrivent plus à les assumer. Les peuples auraient besoin d’hommes et de femmes à poigne, pas de lavettes. Je ne veux évidement pas parler des autocrates, mais de gens ayant un fort caractère. En ce qui concerne la France, nous avons Marine Le Pen qui exerce une certaine fascination sur les foules et qui risque d’obtenir un résultat sans pareil pour l’extrême-droite. C’est une catastrophe ! Weiterlesen

Martine Aubry a raison, la gauche a tout d’abord besoin d’un programme avant qu’elle se ne prononce pour quelques candidats que ce soit. En cette fin de mandat, le Président n’a pas encore annoncé s’il avait l’intention de se représenter ou non. Les sondages le gratifient d’un score qui pourrait être comparé à un Waterloo. Aucun candidat venant du camp socialiste serait en mesure pour l’instant de faire mieux. Mais il est un fait objectif : la gauche ne peut pas abdiquer avant les élections. Même si ses chances sont les plus tenues, force sera d’affronter le verdict des urnes. Toute la question qui se pose actuellement´est de savoir comment procéder afin de na pas sombrer complètement dans le vide. Martine Aubry a cherché à rassurer, à montrer sa détermination de mener la lutte jusqu’au bout. Elle a bien fait, tout en sachant qu’il y avait une raison plus qu’évidente de déprimer. Une période où en Europe le regain de l’extrême-droite semble prendre de plus en plus d’importance, les forces de gauche, celles qui existent encore, ne peuvent pas baisser les bras sans réagir. Il s’agit de se reprendre ! Il est vrai que le fatalisme ambiant n’arrange pas les choses. C’est moins les populistes qui m’inquiètent que la passivité des citoyens ne voulant pas voter FN ou autre. Au lieu d’apporter des arguments démontrant le leurre de telles démarches totalitaires, on s’enferme dans un mutisme de mauvais aloi. Ce n’est pas la première fois que le socialisme semble être à l’agonie. Je me souviens encore bien du résultat épouvantable de ce parti, lorsque Gaston Defferre s’était présenté en 1969 pour le poste suprême. Il a recueilli à peine 5% des voix. On sait ce que par le suite il est advenu de la gauche. Avec François Mitterrand elle a a pu se remettre complètement. La preuve qu’il ne faut jamais tout abandonner. Weiterlesen

Faut-il réinventer à chaque fois l’UE ? Le sommet de Bratislava démontre qu’il s’agit avant tout de réajuster les acquis, de les remettre sur les rails après le Brexit. Mais une chose est claire, obliger 27 membres à se mettre d’accord est presque impossible et ceci avec la meilleure volonté du monde. On ne reviendra pas en arrière ! Mais s’il devait avoir un jour un échec cuisant de toute la construction européenne, ce serait là qu’il faudrait en trouver une des causes. Néanmoins les chefs d’États ont essayé de trouver une porte de sortie en évoquant leur volonté de rendre l’union plus attractive pour les citoyens que nous sommes. Ils ont tout d’abord évoqué les points où un accord était plus ou moins possible. Le domaine de la défense commune ne devrait pas causer de grandes difficultés, même si on est loin d’une armée communautaire. Ils ont mis en parenthèse le problème épineux de l’immigration et n’ont qu’esquissé des idées vagues en ce qui concerne l’économie. Le social n’était pas à l’ordre du jour, ni la démocratisation des institutions. C’est là qu’il faudrait absolument marquer des points afin de rendre l’UE plus populaire. Mais on est loin. Malgré tout le ton était à l’optimisme. Une fois de plus la méthode Coué était d’actualité. Entre nous il n’y a pas de quoi pavoiser, au contraire. Tant que les questions fondamentales ne seront pas à l’ordre du jour, nous resterons plus ou moins en panne. Au grand déplaisir de Matteo Renzi, le premier ministre italien, Angela Merkel et François Hollande tentent de donner au couple franco-allemand plus d’importance en ce qui concerne l’avenir européen. Il voudrait aussi faire partie des grands de l’UE, mais n’a pas été invité à la conférence de presse commune donnée par la Chancelière et le Président. Même si cela semble dérisoire en rapport aux problèmes que nous connaissons, ce mouvement d’humeur est symptomatique pour l’ambiance qui règne actuellement. Weiterlesen