Plus de quatre millions de citoyens se disant de droite se sont présentés hier aux urnes pour élire leur candidat à la présidentielle. Parmi eux il y a dû avoir un nombre appréciable de sympathisants de gauche. Il était parfaitement possible de se faufiler dans un scrutin qui ne réclamait pas la carte du Parti républicain. La victoire inattendue de François Fillon est à mes yeux avant tout la tentative de barrer le chemin à Nicolas Sarkozy pour le second tour. Opération réussie ! Deux candidats qu’on ne peut pas accuser de faire de l‘œil au FN, se présenteront dimanche prochain. La preuve que peu de personnes désirent avoir un revenant à la tête de la république. Pour l’actuel président cela devrait être un signe avant-coureur. François Hollande ne peut pas rester insensible à un tel avertissement. Il ne fait aucun doute que quelque chose a bouger sur l’échiquier politique. Une chose est certaine, les gens plaident pour le changement. C’est ce qui met l’imprévu en lice. Dans de telles conditions il n’est pas impossible qu‘ Emmanuel Macron connaisse un regain de popularité. Comme je l’ai déjà écrit, j’émets pour l’instant des doutes, mais ce sera à lui de démontrer qu’il a les deux pieds sur terre et qu’il fera le poids. Il est parfaitement possible que Manuel Valls soit lui aussi mis à l’écart si le président ne se représentait pas. Et Marine Le Pen ? Il est à craindre qu’elle réussisse à atteindre le deuxième tour. Il faudra tout faire pour lui barrer la route. Ce scrutin démontre que depuis l’élection de Donald Trump tout est devenu mouvant, que les clans se redéfinissent et qu’il est de plus en plus difficile de faire des pronostiques pour l’avenir. Je considère le cas Fillon comme la volonté de renverser une certaine logique´d’appareil, qui comme on l’a vu aux USA s’est soldée par la défaite des démocrates. Même si la politique de l’ancien premier-ministre est de loin pas la mienne, sa présence me rassure un peu.

Ne nous faisons pas d’illusions : il sera moins question de programme que d’empêcher le populisme de précipiter la France dans le chaos. Les deux candidats qui restent en lice ont un langage proeuropéen. Il n’est pas question d’un Francexit. Il est évident que ce devrait être un signe pour l’UE de ne pas continuer à sombrer dans la déprime mais de tout faire pour que les choses changent dans la bonne direction. La volonté de Madame Merkel de reprendre le flambeau lors des élections fédérales en 2017 vont dans le même sens. Et que se passera-t-il pour Nicolas Sarkozy ? Qu’il le veuille ou pas il disparaîtra de l*avant-scène. Une leçon pour lui que l’opportunisme est une mauvaise denrée pour gagner des voix. En faisant le jeu de la droite pure et dure, il s’est mis en touche. C’est la leçon que je tire de la journée d’hier. Peut-être le signe qu’il ne faut pas tirer des parallèles entre les USA de Donald Trump et ce qui se passe chez nous. Une chose est certaine cette primaire aura donné aux citoyens l’occasion de se faire entendre. C’est un non catégorique à toute tentative de clientélisme du côté du FN. Ils ont compris qu’on ne peu pas être soft dans un telle situation. L’espoir que la raison l’emportera l’année prochaine renaît. Je dois reconnaître que j’ai été pris de sinistrose. Pourvu que je me sois trompé !

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/11/20/primaire-de-la-droite-fillon-largement-en-tete-sarkozy-en-mauvaise-posture_5034730_4854003.html

Pierre Mathias

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