Après les propos de François Fillon sur France 2 ,accusant le Chef de l’État d’avoir été à l’origine des fuites concernant ses affaires, je me demande jusqu’où ira tout ce tissu de mensonges? Dans un autre contexte j’aurais pu écrire mon article sur ce sujet, mais je commence à en avoir assez de toutes ces combines. Comme beaucoup de Français, je pense que le candidat du LR passe à côté de la plaque et qu’il ferait mieux d’en tirer les conséquences. Je préfère accorder mon attention ce matin à Jean-Yves Le Drian, de son état ministre de la défense et jusqu’à peu un proche de François Hollande. Aujourd’hui il marque ses différences, car dans le livre hara-kiri publié par le locataire de l’Élysé, il a fait des révélations sur ce qui touche à l’armée et au renseignement. Pour un stricte loyaliste comme Le Drian un sacrilège qu’il ne peut pas pardonner. Depuis l’automne ce fidèle des fidèles a marqué ses distances et s’est rapproché d’Emmanuel Macron. Ce socialiste pragmatique, ouvert à toutes les solutions valables pour faire avancer la politique, est très aimé auprès des troupes qu’il a sous ses ordres. Il a tout fait pour faire fructifier ce domaine problématique aux yeux de beaucoup de militants de gauche, qui sont souvent réticents par rapport à l’engagement militaire, que ce soit en Syrie et Irak, mais aussi en Afrique. Jean-Yves Le Drian a eu le mérite, dans des conditions pas toujours aisées de faire un sans-fautes, ce qui est tout de même une prouesse. De surcroît il a réussi à faire vendre des armes un peu partout dans le monde et ceci pour 15 milliards d’euros. Le ministre entretient de bons rapports avec les Saoudiens comme avec des potentats du continent africain, ce qui a un côté sulfureux, même si par rapport à son pragmatisme il ne pouvait pas agir autrement.
Il m’était évidant qu’un tel homme ne pouvait pas soutenir le candidat Hamon, qui pour lui est un utopiste. Je pense qu’il s’agit moins de son orientation de gauche, que le manque de pragmatisme dans ses propos qui l’a amené à faire le choix de se distancer de lui et de jeter son dévolu sur Emmanuel Macron. Comme homme de terrain, le président du conseil régional de Bretagne, sait comment saisir le taureau par les cornes. Un homme d’action, pas de belles paroles. Depuis hier c’est chose faite. Il a rejoint l’équipe du jeune leader de « En marche ! ». Je pense que cela n’a pas été facile pour lui émotionnellement. Il a dû avoir comme moi de grands scrupules par rapport à ses camarades du PS, mais n’a sûrement pas vu d’autres solutions pour sauver le pays. Son appoint pour ce mouvement composé de jeunes, sera peut-être déterminant. Il donne à l’équipe de l’ancien ministre de l’économie un poids qu’elle n’avait pas jusqu’alors. Ces profondes connaissances en ce qui concerne la défense soutiendront Macron dans un domaine, où il n’a pas trop d’expérience. Ce n’est pas sans raison que François Fillon avait voulu lui proposer de garder son portefeuille en cas de victoire. Une chose est certaine, jean-Yves le Drian donne plus de crédibilité à un mouvement qui jusqu’alors tablait sur sa jeunesse. Il est à prévoir que d’autres ténors venant du PS se rallieront à ce que beaucoup considèrent comme étant le dernier recours.
pm
