Les candidats à la primaire de la gauche se sont trouvés sur le plateau de TF1 et ont assumé leur premier grand oral. À part la question du revenu universel défendu par Benoît Hamon, il y a plus ou moins eu accord entre les protagonistes sur les grandes option que sont l’éducation ou l’égalité. Il y a eu de petits couacs en ce qui concerne le 49.3, qui permet de faire passer des lois sans votes préalables du parlement, et la prorogation de l’état d’urgence. Il était évident que Manuel Valls défende ces deux mesures, qu’il a appliqués. Ils se sont plutôt prélassés dans des détails, ce qui était à prévoir. Ce qui manquait hier soir c’était un plan général que ce que pourrait être le socialisme de demain. L’impression qui prévaut après réflexion, c’est que les candidats ne savent pas trop quel couleur lui donner à l’avenir. À force de se mouvoir entre des principes de base et le pragmatisme pour régler une situation donnée, les gens de gauche se laminent. Parfois on pourrait croire qu’ils veulent se délester de ce qui a fait leur personnalité, celle de l’avocat des plus démunis. Il est évident que pour glaner un peu de voix, il faut ratisser au centre. Dans la plupart des déclarations ce phénomène est perceptible. Il est probable que le principe du pragmatisme à gauche fera de plus ou moins de chemin, ce qui peut risquer à la mener à sa perte. La tentation d’appliquer un certain populisme, tout au moins dans le choix des mots, a été balayé par un langage technocratique. Les grandes envolées plus ou moins lyriques, sont passées aux oubliettes. N’oublions que ce sont elles qui ont marqué l’identité des socialistes. Que ce soit Vincent Peillon ou Arnaud Montebourg, même lui, on a l’impression d’évoluer dans de la papette. Une papette plus ou moins fade. Weiterlesen

D’ici trois semaines nous saurons qui sera le candidat du parti socialiste pour les élections présidentielles. Des joutes qui n’ont qu’un caractère plus ou moins superficiel étant donné qu’il faut s’attendre à ce que la gauche prenne une grande tasse. Le problème réside moins dans les compétences des uns ou des autres, que dans la définition d’un programme de gouvernement. À force de faire des compromis afin de se maintenir au pouvoir, le PS a perdu son identité. Il ne s’est pas renouvelé en ce qui concerne les prérogatives sociales et économiques. Ce serait un labeur de très grande envergure de se resituer dans un contexte actuel. Même si les valeurs de solidarités, qui ont toujours fait la force de la gauche, sont encore actuelles, ses applications dans un monde en pleine mutation ont un relent un peu vieillot. Faire du social aujourd’hui n’a aucune mesure avec ce qui s’est passé d’antan. La clientèle traditionnelle, dans malheureusement bien des cas, se laisse tenter par le populisme, qu’il soit de droite ou de gauche. Elle part encore de l’idée de l’État providentiel, qui dans toutes situations tendues, intervienne comme un grand-frère. Cette option est dépassée depuis que les caisses sont vides. Les militants sont aujourd’hui à la merci des requins, qui n’ont qu’un but, les rendre dociles. Je pense que c’est là qu’il faut voir les raisons d’un échec qui leur pendra au nez. Le phénomène que je vous décris est international. Un peu partout la gauche démocratique bat de l’aile, car son programme a lâché ses amarres, qui sont sa proximité avec les moins privilégiés. Si on veut retrouver dans quelques années un peu plus de vigueur, il s’agira de revenir à une case de départ qui représente les aspirations de la gauche, que sont la lutte contre les injustices. Je pense que cela a été négligé au cours de l’ère hollande. Weiterlesen