Le débat entre Benoît Hamon et Manuel Valls s’est en particulier occupé du revenu universel que prône le vainqueur du premier tour. Comme je l’ai déjà écrit, je me préoccupe de savoir si un tel pas serait vraiment une panacée. Je dois reconnaître que l’idée me plaît assez, car elle écarte d’emblée certaines injustices. Tout le monde serait à la même enseigne, peu importe ses moyens financiers ou son statut social. Cela concernerait les handicapés, les retraités, les chômeurs… tous ceux qui vivent dans la précarité. Je peux très bien m’imaginer ce qui a mené Benoît Hamon à suivre une telle démarche. Je suis de son avis que la nouvelle génération numérique et que l’utilisation de robots dits intelligents pourraient tuer pas mal d’emploi. Je trouve positif qu’il anticipe dans ce domaine, mais ne vois pas comment l’État pourrait financer un tel projet. Tant que nous sommes soumis aux règles actuelles du commerce international, nous devons rester compétitifs. Dans la perspective d’un financement colossal, comme celui du revenu universel, nous serions en état de faiblesse par rapport à nos concurrents. Et puis, il y a encore un point essentiel, celui de la psychologie. Je peux très bien m’imaginer que certains, pas des moindres, préfèrent se reposer sur leurs lauriers au lieu de se battre pour des revenus décents. Ce serait probablement un frein à l’esprit d’entreprise qui devrait animer chacun de nous dans une époque sans pitié pour ceux qui préfèrent rêver. Je le déplore mais c’est la réalité. D’autre part je crois que c’est pour l’instant le faux message à faire passer.
Je serais dans ce cas bien précis plus proche de Jean-Luc Mélenchon qui aspire à plus d’emplois. L’effet mental sur tous ceux qui n’ont pas de travail est désastreux. Il n’en va pas seulement de l’argent mais aussi de l’impression d’être utile à quelque chose. Un sentiment que je peux très bien suivre étant à la retraite. Une retraite très laborieuse, mais donnant pour autant l’impression de ne plus être tellement utile à la société. Ceci afin d’exprimer ce que je nommerais le respect de soi-même. Vous me direz que le bénévolat peut compenser pas mal de chose. D’accord, mais il a toujours un certain relent de thérapie de groupe, cherchant à occuper les intéressés. Le revenu universel rendrait le marché du travail assez perméable au dumping. Chaque patron essaierait, c’est bien humain, à engager des personnes à bas prix avec l’argument de taille que le minimum est assuré. La circulation de l’argent en serait freinée, ce qui toucherait de très près la consommation. Cela aurait pour conséquence que les entreprises n’aillent plus les moyens nécessaires d’investir et que les caisses de l’État, par manque d’entrées fiscales, devraient économiser. On peut dans cette éventualité très bien s’imaginer qui en seraient les désavantagés. Évidemment les plus faibles qui n’ont pas de lobby. Aussi attractif que puisse être cette forme de société,je ne pense pas qu’elle puisse être appliquée dans une période de transition. Cela ne veut pas dire que le revenu universel tombe à mes yeux définitivement à la trappe. Comme Manuel Valls le pense, il faut tout tenter pour donner du punch à l’économie afin de réduire le parc des assistés !
pm