Vue de Berlin, l’agonie du PS à l’université d’été de La Rochelle, prend l’allure d’une partie de poker-menteur. Olivier Faure, le premier secrétaire, essaie de gagner du temps en montrant une soi-disant quiétude, que je qualifierais plutôt mal à propos. Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice de l’aile gauche du parti, soutient son ami Emmanuel Maurel, qui brille par son absence. N’a-t-il pas l’ambition de rassembler toute la gauche pour les élections européennes ? Jean-Luc Mélenchon et les autres leaders de « La France insoumise » n’attendent-ils pas cela pour se redonner du punch ? Un peu comme si les fossoyeurs étaient devenus des chefs scouts. Que de ruines… que d’espérances perdues ! Parfois je me demande, si Olivier Faure ne ferait pas mieux de mettre la clef sous le paillasson ! Mais que dirait Jean Jaurès ? Il serait triste, profondément tourmenté, lui qui a sacrifié sa vie pour une cause, qui à mes yeux, est encore aujourd’hui des plus nobles, celle de la solidarité envers les démunis, celle de l’empathie pour le peuple. N’est-ce plus que du pipeau ? Bien qu’ayant quitté le PS, parce que je trouvais inepte de soutenir un parti, où les carrières personnelles comptent plus que le contenu d’une politique de gauche, qui devrait dépasser de loin de tels clivages, j’éprouve un profond malaise en voyant ce champ de ruines. Je ne pense pas qu’un rebond soit possible dans de telles conditions. Il est évident que dans une telle ambiance j’essaie de faire des comparaisons avec ce qui se passe actuellement avec le SPD en Allemagne.

Mardi j’aurai un rendez-vous au Bundestag, où il sera question des Européennes et de la lutte à mener contre le populisme d’extrême-droite qui nous envahit de plus en plus. Bien que la situation des sociaux-démocrates ne soit pas encore aussi tragique que celle du PS, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Il me paraît évident que sans un rebond, la décadence sera à l’ordre du jour. En Bavière, où les élections pour la diète du Land auront lieu dans environ deux mois, la dégringolade du SPD est tragique. Avec 12 % des intentions de votes, il se retrouve en quatrième position derrière la CSU, les Verts et l’AfD. Du jamais vu ! Au niveau fédéral, le SPD a du mal à se maintenir en deuxième position, talonné par l’extrême-droite. Malgré le bon travail de ses ministres, le parti n’arrive pas à se profiler. J’ai l’impression qu’on essaie désespérément de glaner des voix en faisant du clientélisme. Le tout est flou, comme la politique du PS après le désastre des législatives. Il y a un problème d’identité de taille. Est-ce vraiment le parti des forces laborieuses ? Celui des gens qui se sentent floués ? Non ! C’est l’impression que je peux en retirer. Une chose est évidente, même si j’ai soutenu l’initiative de participer au gouvernement Merkel, de moins en moins des personnes se retrouvent dans ses options. Il serait grand temps qu’un électrochoc ait lieu. Est-ce possible avec les dinosaures du passé ? Comme Stéphane Le Foll l’ambiance n’est plus celle des grands jours à La Rochelle, « où l’on voyait Strauss-Kahn, Aubry et Hollande et qu’on était trois mille « . Finalement c’est bien eux qui ont enterré le PS. Il pourrait en être de même pour le SPD d’ici peu !

pm

https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/08/24/a-la-rochelle-le-ps-de-nouveau-dans-la-crise_5346003_823448.html

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