Olivier Faure a gagné le premier tour du scrutin du PS, pour assumer le rôle de secrétaire général. Le 29 mars aura lieu le second tour. Hier soir, en rentrant du restaurant, ma femme et moi avons entendu un débat à ce sujet à la radio. J’ai eu l’impression que ce que disaient les camarades était du réchauffé. Ils parlèrent de justice sociale, de leur opposition à la politique d’Emmanuel Macron, qu’ils accusèrent d’avoir plus ou moins usurpé le pouvoir à leurs dépends, de l’importance que cela avait de refonder le PS pour la gauche toute entière. Pas un mot de quelle manière ils s’y prendraient pour insuffler au parti un vent nouveau. J’avais l’impression de me trouver dans un vide intégral. Rien de comparable aux discussions théoriques, souvent barbantes, je dois l’avouer, où il était question de quelle manière faire revivre le marxisme par rapport à la société d’alors. Cela avait été dans les années 70. J’aurais attendu des intervenants sur France Info, qu’ils nous expliquent enfin, ce que pourrait être le socialisme à la sauce 2018 ! Pour un ancien militant comme moi, cela aurait été la seule chose qui aurait pu me faire réfléchir de rentrer au bercail. Rien de tout cela ! J’ai parfaitement pu comprendre ce qui m’avait poussé alors, à rejoindre les rangs d’Emmanuel Macron. Tout en sachant que tout ne serait pas l’Évangile, j’avais le profond besoin de me sentir dans une démarche volontariste, afin de redonner à la France, son lustre d’antan. Ce que j’ai entendu hier soir ressemble à ce qui s’est passé au lendemain des élections allemandes du mois de septembre dernier. Nous avions affaire à un SPD effondré, qui seul dans l’opposition pourrait tout d’abord se lécher les plaies et se commencer à se redéfinir. D’emblée je trouvais une telle attitude non conforme à mes idées.
Seul dans le mouvement il est possible à mon avis de remettre la machine en route ; non dans la stagnation. Pour l’instant j’ai du mal à saisir ce que le nouveau PS suivra comme politique. Ceci n’est dans aucun cas comparable au New-Labour de Tony Blair qui avait pris l’option d’aller glaner des voix du côté du centre. Cela était au moins clair et net. Ce que j’attends pour ma part du PS, c’est qu’il se remette en question en définissant un programme qui serait d’actualité. Il est clair que la clientèle habituelle de ce parti, est allée chercher son bonheur du côté du triste sir Mélenchon ou chez celle, qui aurait bien voulu se prendre pour Marianne, mais qui n’en a finalement pas le charisme, Marine Le Pen. Je me suis demandé, au cours du débat radiophonique, si je vivais encore dans le passé ? Aucune référence à notre époque du numérique, tout au moins comme sujet principal. Il est pour moi évident que la mayonnaise ne puisse pas prendre, avec les bribes de programme qui ont été évoquées. C’est là que le nouveau secrétaire générale devra commencer, mais je doute qu’il en aura les moyens, avec les fossiles dont le PS n’a pas pu se débarrasser. Tout ce qui a été dit, ne peut guère enthousiasmer les jeunes. Ce sont eux à qui il faudra dorénavant s’adresser. C’est là que j’ai pris encore une fois conscience, à quel point il fallait redéfinir la gauche. J’espère que le parti prendra conscience qu’il doit se repenser. La gauche en a besoin ; la France aussi !
pm