Le premier voyage d’une chancelière ou d’un président de la République est respectivement Paris ou Berlin. Angela Merkel n’a pas failli à cette tradition et s’est rendue hier au Palais de l’Élysée, où elle a rencontré Emmanuel Macron. Parallèlement le vice-chancelier et ministre des finances, Olaf Scholz, a comme bon voisin dit bonjour à son homologue français, Bruno Le Maire. Au palais il en allait plutôt du symbole, à Bercy des gros sous. Deux langages différents qui devront se rapprocher un jour, si on veut vraiment refaire démarrer l’Europe. Et c’est là qu’il y a eu dans la passé souvent des ratés. La participation du SPD au gouvernement allemand facilitera sans aucun doute les pourparlers entre les deux pays. Ce parti a démontré qu’il était favorable a une ouverture allant dans le sens d’Emmanuel Macron, mais il fera tout pour ne pas perturber l’assise budgétaire de la République Fédérale. Il est possible qu’Olaf Scholz, le président intérimaire de son parti, suivra en partie les préceptes que lui a laissé Wolfgang Schäuble. Le SPD ne veut pas qu’on lui reproche de dilapider les fonds publiques, un reproche qu’on lui a fait assez souvent dans le passé. Il serait dommage de se réintégrer aujourd’hui dans un état d’esprit, qui ne fait que freiner les bonnes intentions. La chancelière veut donner un coup de fouet à l’amitié franco-allemande et préconise de mettre au point un papier qui pourrait plaire aux deux partenaires.

Je suis certain que l’intention d’avancer, en ce qui concerne les relations privilégiées entre les deux pays et reprendre à son compte certaines propositions émanant du discours de la Sorbonne, seront appliquées dorénavant. Il y aura beaucoup de symbolisme. Connaissant la manière de faire d’Angela Merkel, je pars du principe qu’elle ne se laissera pas entraîner dans une aventure dont elle ne veut et ne peut pas assurer les frais. Il en va toujours des gros sous. Je suis certains qu’elle lui aura fait un exposé concernant la montée des populistes en Allemagne. Cela représente un vrai danger, qu’on se le dise. J’espère qu’on s’attellera au plus vites aux problèmes pratiques en espérant pouvoir réduire ainsi les problèmes d’une façon pragmatique. L’Allemagne étant le grand argentier de l’UE, il serait pour elle possible de récupérer des électeurs sur sa droite, à condition d’avoir la tête froide et de pas se laisser imposer le rythme par excès de zèle. Cela pourrait aussi être un point de discorde au sein de la nouvelle coalition. Malgré certaines réticences, je pense que le temps est venu de pratiquer l’ouverture. Il s’agira de trouver maintenant de bons négociateurs qui prépareront le terrain. Voilà où en est la politique en ce 17 mars. Il est évident que le fossé entre le volontarisme d’une décision et sa mise en pratique, est difficile à combler. Je suis sûr qu’avec un peu de bonne volonté, ils y arriveront. Qu’il soit dit, je soutiens moralement toutes les idées que le président a évoqué et souhaite le renforcement de l’exécutif de Bruxelles, afin de lui donné un pouvoir présidentiel plus important qu’alors. Il ne suffit pas de prononcer un discours, il faut mettre en route ce qui a été établi et ceci au plus vite. J’ai un sentiment positif à ce sujet.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/16/macron-et-merkel-vont-proposer-une-feuille-de-route-pour-la-reforme-de-la-zone-euro_5272313_3214.html

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