Des militants socialistes autour d’Arnaud Montebourg ont émis le souhait que le PS fasse cap à gauche et qu’il rejette toutes dérives libérales. Il veulent faire revivre les « vrais valeurs » de leur engagement, qui se base avant tout sur plus de bien-être pour le peuple. De choisir sans hésiter une option sociale. En soi une démarche logique historiquement, mais elle risque d’être très difficile à réaliser, car avec le mouvement « La France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon occupe plus ou moins cette place. Les gens veulent entendre une certaine dialectique. Il s’agit d’un langage anticapitaliste qui ne souffre aucun compromis. Je ne vois pas trop où un nouveau PS pourrait s’y faire une place ? Et toujours le même dilemme qui est la cause des malheurs du socialisme démocratique . Pour assurer une couverture sociale efficace, il faut avoir des revenus. L’économie doit fonctionner tout en étant sociale, un exercice plus qu’ardu. C’est-ce qu’a prouvé l’ère Hollande. On ne pas être revendicateur et patron à la fois. Montebolurg sait parfaitement bien, comme ancien ministre de l’économie, quels écueils sont sur le chemin, lorsqu’on veut remplir les deux conditions essentielles à la réussite. D’une part assurer à tous les Français plus de décence sociale, de l’autre faire en sorte que les entreprises ne soient pas étouffées par les charges. C’est justement dans ce domaine bien particulier que je vois l’échec du PS. Ses militants ont ou rejoint les rangs de « La République en marche ! » ou se sont faits séduire par les sirènes de Jean-Luc Mélenchon. Pour l’instant je ne vois pas « géographiquement » où les socialistes iraient se placer ? Ne nous faisons pas d’illusions, ils seraient laminés par ces deux groupes. Et pourtant il ne peut pas sombrer comme cela a été le cas ces derniers temps.

Le PS a une tradition à assumer. Il fait partie intégrante de la vie politique française peu importe dans quel état de santé il se trouve. Il faudrait le réinventer complètement. Mais est-ce possible avec des hommes, comme Arnaud Montebourg, qui incarne le passé. Peut-on répéter inlassablement les mêmes slogans ? Il y a un fait objectif : les milieux qui ont été alors ceux du socialisme n’existent plus dans leur forme initiale. Nous avons affaire à des personnes se situant au centre, des salariés qui ont constamment la crainte de perdre leur travail, mais vivant dans une relative prospérité. Plutôt des personnes plus ou moins intellectuelles comme des profs. Le prolétariat à larguer les amarres pour se mettre sous la houlette du FN. Ramener ces gens sous la bannière du poing et de la rose me semble être du domaine de l’impossible. Il est évident que les mouvements de pensées ne peuvent plus être les mêmes qu’au temps de Manchester au 19ème siècle. Il faudra se réinventer complètement, mais je ne vois pas pour l’instant une marche de manœuvre. Il est évident qu’Emmanuel Macron a trouvé la bonne synthèse qui correspond le mieux à une politique qui devrait être celle du PS. S’il veut absolument revenir un jour au pouvoir, c’est de cela qu’il est question, il devra rejoindre les rangs du camarade Mélenchon, avec le risque d’être dévoré. Y a-t-il une autre alternative ? Pour l’instant je ne la vois pas !

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/06/23/ps-des-proches-d-arnaud-montebourg-veulent-peser-a-gauche_5149835_823448.html

Pierre Mathias

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