Le 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin incite à la réflexion. C’est pour moi la preuve qu’il est vain de mettre les hommes en cage, car à un moment ou l’autre, ils feront la belle, comme certains prisonniers en cavale. Même si les chances d’une fuite sont des moindres, personne ne retiendra quelqu’un qui veut s’échapper, qui veut s’émanciper. L’instinct de la liberté sera toujours le plus fort. Je pense aux migrants, qui d’après la volonté de Donald Trump devraient butter contre un mur séparant le Mexique des USA. Ou tous ces malheureux qui risquent de se noyer en prenant place dans des embarcations vétustes afin de rejoindre par tous les moyens l’UE. La plupart savent qu’ils ne seront pas les bienvenus, qu’il y a de grands risques qu’ils soient poursuivis et pourtant rien ne pourra arrêter cet exode de leur pays natal. Il y a certes les conditions déplorables auxquelles ils ont été soumis, la disette, la répression de régimes bafouillant les droits de l’homme. Mais le fait de se sentir dans l’impossibilité de bouger, est une raison de taille d’essayer de s’échapper de la cage. Cela a été le cas des habitants de la RDA, qui se sentaient mis sous tutelle par un régime, qui par la répression, les a mis sous cloche. Mais lorsque une telle situation se présente, elle fait émerger d’autres sentiments. Une cage peut donner l’illusion qu’on se trouve en quelque sorte en sécurité, ce qui est évidement presque toujours un leurre. En ce qui concerne la RDA, les gens avaient une garantie de l’emploi. Ils pouvaient assurer leur quotidien, même s’il était des plus modestes.

Puis l’impression de se trouver dans un biotope, qui confère à ses habitants de se trouver dans une chasse-gardée, où, si on se tient à carreau, rien ne pourra se passer. Une attitude qu’on retrouve dans le monde pénitencier. Nombre de détenus préfèrent l’incarcération à une liberté faites d’embûches. En prison ils sont nourris, blanchis et ont, ce qui est essentiel pour eux, un toit sur la tête. Les citoyens des républiques populaires se sont très rapidement aperçus que la liberté avait son prix, celui de prendre de bonnes initiatives pour ne pas sombrer dans la misère. C’est un peu comme les ados qui quittent leur cadre familial et qui sont forcés de subvenir à leur quotidien. Les autocrates connaissent bien de tels sentiments et savent qu’ils peuvent en tirer profit. La dictature se base sur de tels phénomènes. Pour mieux comprendre, je vais essayer de définir ce qui se passa en moi, lorsque je pris la décision de rester professionnellement indépendant. Dans un premier pas, je voulais larguer les contraintes que pourrait exercer un employeur. Celui de me forcer à effectuer un travail contre mon gré. Je l’ai fait. Tout d’abord je ressentis de l’euphorie, qui se tempéra lorsqu’il s’était agit de trouver des commandes et de courir après mes sous, après avoir effectué mon boulot. J’avais tout à coup l’impression de courir comme l’âne après une carotte, que je ne pouvais pas saisir. Dans cette ambiance, je me posais la question pourquoi je n’étais pas devenu un fonctionnaire qui touchait régulièrement ses deniers ? La dure réalité pour beaucoup de citoyens de la RDA après la chute du mur de Berlin. Être libre d’agir à sa guise n’est pas une sinécure, tel leur impression après coup. Dans la cage dans laquelle ils avaient été enfermés, ils n’eurent jamais à se battre pour assurer leur quotidien ! C’est l’arrière-plan de 1989!

pm

https://www.lexpress.fr/actualite/a-la-recherche-du-mur-de-berlin_2105549.html

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