Pendant qu’Angela Merkel s’est rendue à Auschwitz pour rendre hommage aux victimes des nazis et de là, jeter l’anathème sur la montée vertigineuse de l’extrême-droite en Allemagne, à Berlin se tient le congrès du SPD. Qu’on le veuille ou non, il a été marqué par le spectre d’une menace extrémiste qui tient en otage le pays. Que ce soit la xénophobie, l’antisémitisme ou le totalitarisme nationaliste, l’atmosphère politique est infestée par l’AfD qui a encore fait un pas de plus en direction du néonazisme lors des dernières élections. En récoltant avec un programme raciste entre 20 et 30 % des voix, le « Flügel » l’aile extrémiste de ce parti a dévoilé quelles étaient ses vues, celle de réhabiliter le 3ème Reich, sans le nommer. Il est évident que le congrès du SPD qui a lieu en ce moment ne peut pas se départir de cette ambiance. Il a certes élu à sa tête Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, deux représentants de la gauche du parti, marqué verbalement ses différences avec son partenaire de la grande coalition (Groko). Mais il n’était plus question de faire chuter le gouvernement. Que la volonté d’entamer tout d’abord un débat avec la Chancelière. Weiterlesen

Hier les Français ont défilé dans les rues pour protester contre la réforme de la retraite, qui même si elle devait être appliquée, serait encore pour les Allemands l’Eldorado. Ce qu’ils touchent actuellement est de loin plus bas, que ce qui se passe au sein de l’hexagone. Le « miracle économique » s’est fait au dépend des citoyens. Et dire que le SPD en a été en partie l’artisan ! La social-démocratie a donné au capitalisme l’aval de l’exploitation. Le Harz IV de l’ex-chancelier Gerd Schröder, leur pend comme une épée de Damoclès sur leur tête et envenime leur avenir. Le parti qui aurait dû être l’avocat des plus démunis, les a poignardés dans le dos. Le SPD a beau vouloir se départir de ce passé scandaleux, mais n’y arrivera pas complètement, car l’attrait du pouvoir est sa pièce-maîtresse. Contrairement à ce qui se passe en France, où le peuple n’hésite pas à marquer sa grogne en menaçant l’ordre établi, en Allemagne nous avons plutôt affaire à des chiens-couchés qui se soumettent à la loi des plus forts. Même si je suis contre un départ intempestif du SPD du gouvernement, je trouve la valse-hésitation qui se dessine aujourd’hui au congrès du parti, comme un aveu d’impuissance. Au lieu de claquer la porte, il y aura des discussions avec la Chancelière. Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, les candidats à la présidence du parti, bien que de gauche, se roulent dans de la farine et devrons faire comprendre aux militants, qu’ils feraient mieux de ne pas élever des revendications qui pourraient encore plonger plus le SPD dans la mouise. Dans ce cas il s’agit de ronger son frein et d’avaler des couleuvres. Weiterlesen