Hier les Français ont défilé dans les rues pour protester contre la réforme de la retraite, qui même si elle devait être appliquée, serait encore pour les Allemands l’Eldorado. Ce qu’ils touchent actuellement est de loin plus bas, que ce qui se passe au sein de l’hexagone. Le « miracle économique » s’est fait au dépend des citoyens. Et dire que le SPD en a été en partie l’artisan ! La social-démocratie a donné au capitalisme l’aval de l’exploitation. Le Harz IV de l’ex-chancelier Gerd Schröder, leur pend comme une épée de Damoclès sur leur tête et envenime leur avenir. Le parti qui aurait dû être l’avocat des plus démunis, les a poignardés dans le dos. Le SPD a beau vouloir se départir de ce passé scandaleux, mais n’y arrivera pas complètement, car l’attrait du pouvoir est sa pièce-maîtresse. Contrairement à ce qui se passe en France, où le peuple n’hésite pas à marquer sa grogne en menaçant l’ordre établi, en Allemagne nous avons plutôt affaire à des chiens-couchés qui se soumettent à la loi des plus forts. Même si je suis contre un départ intempestif du SPD du gouvernement, je trouve la valse-hésitation qui se dessine aujourd’hui au congrès du parti, comme un aveu d’impuissance. Au lieu de claquer la porte, il y aura des discussions avec la Chancelière. Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, les candidats à la présidence du parti, bien que de gauche, se roulent dans de la farine et devrons faire comprendre aux militants, qu’ils feraient mieux de ne pas élever des revendications qui pourraient encore plonger plus le SPD dans la mouise. Dans ce cas il s’agit de ronger son frein et d’avaler des couleuvres. Weiterlesen
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Quo vadis SPD ?
Très probablement Andrea Nahles sera élue aujourd’hui présidente du parti social-démocrate d’Allemagne, le SPD. Il serait bon qu’elle recueille plus de 75 % des voix, face à sa concurrente Simone Lange, maire de Flensbourg, une ville située à quelques kilomètres de la frontière danoise. Si le résultat serait moindre, ce serait de mauvais augure. Mais depuis que Kevin Köster, le rebelle, qui a mis son parti au pied du mur, en réclamant qu’il retrouve ses valeurs au sein de l’opposition, a décidé de voter pour Nahles, ses chances de réussite ont augmenté. Elle vient de l’aile gauche du SPD, a été de 1995 à 1999 cheffe des jeunesses socialistes (Jusos), a été députée presque sans interruption à partir de 1998, de 2009 à 2013 secrétaire générale du parti, ministre du travail de 2013 à 2017. Depuis les dernières élections, elle est présidente du groupe parlementaire du SPD au Bundestag. Cette fille de maçon, née en 1970 en Rhénanie-Palatinat près de Coblence, a un talent oratoire hors du commun, ce qui est assez rare dans sa formation. C’est grâce à elle que le gouvernement de la grande coalition a pu voir le jour. Elle a su entraîner les délégués du congrès du 21 janvier à Bonn derrière elle, en exhortant ses camarades à ne pas précipiter le SPD dans le néant. Actuellement le parti obtiendrait entre 17 et 18 % des voix, 3 % de plus que l’AfD. Le CDU-CSU se trouve à 32 %. Weiterlesen