Hier les Français ont défilé dans les rues pour protester contre la réforme de la retraite, qui même si elle devait être appliquée, serait encore pour les Allemands l’Eldorado. Ce qu’ils touchent actuellement est de loin plus bas, que ce qui se passe au sein de l’hexagone. Le « miracle économique » s’est fait au dépend des citoyens. Et dire que le SPD en a été en partie l’artisan ! La social-démocratie a donné au capitalisme l’aval de l’exploitation. Le Harz IV de l’ex-chancelier Gerd Schröder, leur pend comme une épée de Damoclès sur leur tête et envenime leur avenir. Le parti qui aurait dû être l’avocat des plus démunis, les a poignardés dans le dos. Le SPD a beau vouloir se départir de ce passé scandaleux, mais n’y arrivera pas complètement, car l’attrait du pouvoir est sa pièce-maîtresse. Contrairement à ce qui se passe en France, où le peuple n’hésite pas à marquer sa grogne en menaçant l’ordre établi, en Allemagne nous avons plutôt affaire à des chiens-couchés qui se soumettent à la loi des plus forts. Même si je suis contre un départ intempestif du SPD du gouvernement, je trouve la valse-hésitation qui se dessine aujourd’hui au congrès du parti, comme un aveu d’impuissance. Au lieu de claquer la porte, il y aura des discussions avec la Chancelière. Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, les candidats à la présidence du parti, bien que de gauche, se roulent dans de la farine et devrons faire comprendre aux militants, qu’ils feraient mieux de ne pas élever des revendications qui pourraient encore plonger plus le SPD dans la mouise. Dans ce cas il s’agit de ronger son frein et d’avaler des couleuvres. Weiterlesen

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, est le seul syndicaliste qui soutienne la réforme de la retraite proposée par Emmanuel Macron, qu’il considère comme étant plus équitable que le régime actuel. Sa formation ne participera pas à la journée de grogne du 5 décembre. Un bras de fer de plus pour le Président de la République. J’ai déjà pris position à ce sujet, déclarant qu’il ne fallait en aucun cas toucher aux revenus des retraités, car cela pourrait, à côté des conséquences sociales, entraver l’équilibre économique de la France. Le nombre des seniors augmentant de plus en plus, leur contribution à la marche des affaires est un facteur économique important. Il faut éviter à tout prix que le panier de la ménagère « perde des plumes ». Au contraire, il faudrait à tout prix donner aux personnes du troisième âge plus de moyens. Une discussion qui a lieu actuellement en Allemagne pour que les rentes minimums soient revalorisées. La situation des pensionnaires est encore bien plus tendue qu’en France. Il y est utopique de croire qu’on peut vivre de la retraite. De plus en plus de personnes âgées sombrent dans la précarité ce qui envenime le climat politique. C’est moins la migration qui pousse ce pays vers l’extrême-droite, que les injustices sociales que vivent des tranches de la population. Une situation scandaleuse qu’on essaie de corriger en accordant une rente minimum à chaque citoyen. Mais elle est inférieure au SMIC. Weiterlesen

72 ans ! Le retraité que je suis a cru qu’il était éternellement jeune. La remarque d’Emmanuel Macron, lorsqu’il dit à des protestataires, qu’ils ont le privilège de vivre 10 à 15 de plus, n’a pas calmé les esprits. Lors d’une visite à un centre des compagnons du devoir, il a été interpellé par des personnes de mon âge qui se plaignaient de payer plus de CSG. Cette contribution est un impôt destiné à financer la protection sociale de tous les citoyens et de tous ceux qui résident légalement en France. Depuis le début de l’année 2018 il est 8,3% sur les pensions de retraite (avec un taux réduit fixé à 3,8% pour certains montants de pension) et 9,2% sur les préretraites. La somme à payer se base sur les rentes et sur des avoirs, comme de l’argent placé en fonds, l’immobilier et j’en passe. C’est un montant qui est loin d’être négligeable pour des personnes dépendantes uniquement de leurs retraites. Pour certains, comme moi, j’aurais bien voulu encore gagner quelques sous, mais je me suis vite aperçu que ce n’était pas une panacée. Les places proposées « ne courent pas les rues, loin de là ! » Et puis il y a aussi une question morale. A-t-on le droit d’occuper un emploi, qui aurait pu être assumé par un jeune ? Dans ma profession ils sont comptés au compte-gouttes. Il est plus difficile que jamais de trouver une place, même si la personne concernée à d’excellents diplômes et à déjà acquis une expérience professionnelle. Comme vieux syndicaliste je sais ce qu’il en est. Sans aucun doute les jeunes d’aujourd’hui ont la vie plus difficile que nous. Avec la création de grands trusts de la presse, il y a eu de douloureuses rationalisations, que je préfère nommer « le dégraissage ». Donc moins de places à pourvoir. Malgré tout cela je dois reconnaître, que nombre de retraités ne sont pas en mesure d’assumer leur quotidien. Weiterlesen